JO Paris 2024 : les 10 meilleurs souvenirs olympiques de la rédaction

Le 16 juil. 2024 à 10:48 par Robin Wolff

Usain Bolt 11 juillet 2024
Source image : YouTube

Les Jeux olympiques de Paris 2024 commencent dans 10 jours et si l’excitation est déjà à son paroxysme de notre côté, on a décidé d’appuyer encore un peu plus fort sur le bouton de la hype en utilisant l’arme qu’est notre nostalgie. Retour sur les 10 moments (hors basket) qui nous ont marqué lors de Jeux olympiques.

C’était extrêmement difficile de dresser une liste de seulement 10 moments et bien sûr, il y en a des dizaines voire des centaines d’autres. Cette liste est complètement subjective et ne demande qu’à être complétée par vos meilleurs souvenirs en commentaires ! On espère aussi pouvoir en ajouter à la liste lors de Paris 2024 !

Le 4×100 mètres nage libre (Londres 2012)

Nathan Adrian – Cullen Jones – Michael Phelps et Ryan Lochte. Une équipe d’Avengers, la Dream Team des bassins. Intouchable sauf pour une petite contrée tricolore qui s’apprête à résister à l’envahisseur. Les Français sont ligne d’eau numéro 6 et se présentent comme des prétendants sérieux pour la médaille. Depuis le début de la quinzaine, Yannick Agnel et Camille Muffat portent, entre autres la délégation aquatique française avec des titres et des médailles en nombre ; une récolte jamais vue dans l’histoire. Mais cette course semble hors de portée, trop relevée. Amaury Leveaux fait un départ canon, mais est déjà relégué à la troisième place, 24 centièmes derrière le champion olympique de la discipline Nathan Adrian. Clément Lefert passe l’Australie, mais prend un petit peu plus de retard sur la tête de course, 76 centièmes, Michael Phelps a fait du Michael Phelps. Fabien Gilot prend la vague de l’Américain et lui reprend deux dixièmes, mais il reste Ryan Lochte et son immense palmarès en dernier relayeur. Lui grignoter plus d’une demi-seconde semble impossible. Sauf que Yannick Agnel est extraordinaire sur cet événement, en pleine confiance et le dernier 100m est hors du temps. Une longueur capable de mettre la chaire de poule à n’importe qui, un souvenir gravé à jamais !

La foudre Usain Bolt (Pékin 2008)

Son talent était connu de tous. Monstre chez les jeunes, le Jamaïcain n’avait pas confirmé directement chez les professionnels. Mais lorsque tout s’est mis en place, une légende est née. Un showman hors du commun dont l’avènement sur la grande scène a eu lieu le 16 août 2008 dans le stade olympique de Pékin. Attention ! Usain Bolt était déjà l’immense favori et venait de battre le record du monde d’Asafa Powell moins de trois mois plus tôt. Mais sur la ligne de départ, son compatriote jamaïcain est toujours là et peut être un obstacle dans sa route vers l’or. Le géant prend un plutôt bon départ, meilleur qu’à son habitude, mais Richard Thompson et Michael Frater font la course en tête. Sauf que lorsque Usain Bolt relève la tête et allonge ses foulées, la course est terminée. Il prend rapidement de l’avance, semble lever le pied dans les quinze derniers mètres en se tapant sur la poitrine. Et pourtant, 9,69, nouveau record du monde, la foudre vient de tomber sur Londres !

Simone Biles au plus que parfait (Rio 2016)

Un phénomène ! Si son âge (15 ans) l’avait empêchée de participer aux Jeux olympiques de Londres en 2012, la superstar brillait déjà aux Etats-Unis. Mais lorsque les olympiades brésiliennes démarrent, Simone Biles est arrivée à maturité et s’apprête à mettre une claque monumentale à l’histoire de sa discipline. Cinq médailles olympiques dont quatre titres, la gymnaste originaire de l’Ohio explose tout sur son passage. Elle remporte le concours général de plus de deux points (une avance énorme en gymnastique), crée des mouvements qui porteront son nom. Du jamais vu, elle sera même choisie pour être porte-drapeau lors de la cérémonie de clôture.

L’esprit olympique de Vanderlei de Lima (Athènes 2004)

Si un athlète représente au mieux les valeurs de Pierre de Coubertin, c’est sans doute lui. Vanderlei de Lima a terminé 47e du marathon lors des Jeux olympiques de 1996, 75e quatre ans plus tard et pourtant en 2004, à la surprise générale, il s’échappe en tête de course. Après 35km, il compte 28 secondes d’avance sur le deuxième lorsqu’un spectateur le percute et le pousse jusque dans la foule sur le bas-côté. Le Brésilien ne tombe pas et repart, mais perd des secondes et son rythme. Dépassé par deux athlètes, il parvient à conserver la médaille de bronze et franchit la ligne d’arrivée avec un immense et presque surprenant sourire. Douze années plus tard, personne n’a oublié et il est désigné pour allumer la vasque olympique chez lui, à Rio de Janeiro. Les images forcent le frisson.

Les nouveaux rois des tatamis (Tokyo 2021)

Le judo est un des sports majeurs au Japon et lors des Jeux olympiques 2021, les locaux ont à cœur de prouver leur suprématie sur les tatamis. Pourtant, depuis des années, la France est un adversaire redoutable qui leur soutire chaque édition un peu plus de médailles d’or. Lors de l’épreuve mixte par équipes, les deux nations phares du judo mondial se retrouvent en finale et pour les Japonais, perdre chez eux dans leur discipline serait vu comme une légère humiliation. Pourtant il n’y aura pas match. Clarisse Agbégnénou donne le premier point en s’imposant contre une adversaire médaillée d’or dans la catégorie de poids au-dessus de la sienne, un véritable exploit. Alex Clerglet remporte de peu le deuxième duel avant qu’Akira Sone ne réduise l’écart face à Romane Dicko. Teddy Riner pourtant largement favori, lutte jusqu’au golden score pour se défaire de son adversaire et offrir une balle de match à la France. Transformée, quelques instants plus tard pas Sarah-Léonie Cysique. Les Bleus sont venus, ils ont vus, et ils ont vaincus.

Andy Murray, enfin prophète en son pays

Quelle bizarrerie que de voir Wimbledon resplendir de couleurs. Le blanc traditionnel a laissé sa place et les athlètes concourent dans le temple du tennis à peine quelques semaines après la fin du Grand Chelem annuel. En 2012, Andy Murray vient de perdre à domicile sa quatrième finale de Grand Chelem pour aucune victoire. Le joueur écossais subit une pression terrible depuis le début de sa carrière puisque le dernier britannique à avoir remporté un tournoi majeur était Fred Perry en 1936. Rajoutez y à cela la violence des tabloïds anglais et imaginez ce qui pèse sur ses épaules. Lors du tournoi olympique, il élimine Novak Djokovic en demi-finale pour retrouver Roger Federer dans le match pour l’or, son bourreau à Wimbledon quelques semaines auparavant. Andy Murray ne tremble pas et remporte la finale en trois sets secs. Un titre magique oui, mais surtout une libération !

On partage ? (Tokyo 2021)

Une première dans l’histoire des Jeux olympiques, en 2021, deux athlètes ont partagé une médaille d’or. Gianmarco Tamberi et Mutaz Barshim étaient les deux favoris pour l’épreuve du Saut en Hauteur et ils n’ont pas déçus. Comme dans beaucoup de rivalités, les deux hommes se complètent par leurs différences. Le feu italien s’oppose à la glace qatarie, le showman face à l’introverti. Pourtant, ces deux-là sont connus comme étant de grands amis alors lorsque lors de l’événement, ils réalisent exactement le même concours (tous les sauts réussis du premier coup jusqu’à 2m37 et trois échecs à 2m39) et qu’un dilemme leur est proposé, ils ne réfléchissent pas une seconde. Soit ils doivent faire un saut de barrage, soit ils peuvent partager la médaille d’or. Tamberi saute dans les bras de Barshim, l’image est absolument sublime.

Matthias Steiner, une victoire et des mémoires (Pékin 2008)

Matthias Steiner se préparait tranquillement pour les Jeux olympiques lorsqu’un appel vint tout changer ; sa femme était décédée dans un accident de voiture. Deux choix : tout arrêter ou continuer et l’Allemand fit le deuxième, avec un objectif en tête, aller chercher une médaille en mémoire de sa moitié. Lors de l’épreuve de l’arraché, il bat son record personnel de deux kilos, mais ce n’est pas suffisant semble déjà hors de la course au podium. Sauf que lors de l’épaulé-jeté, il réalise des prouesses qu’il n’avait jamais réussies auparavant et monte jusqu’à 258 kilos. Une barre presque impossible et de huit kilos supérieure à celle de son concurrent russe. Il lui fallait cela pour obtenir l’or et lorsque, contre toute attente, il y parvient, Matthias s’écroule en larmes sur son haltère. La célébration est encore plus émouvante puisqu’il décide de monter sur la boîte avec une photo de sa femme. “Je voulais juste montrer au monde que je ne voulais pas être tout seul debout sur ce podium”.

Le coup de génie d’Antoine Brizard (Tokyo 2021)

Alors que les volleyeurs français menaient deux sets à zéro en finale et semblaient se diriger tout droit vers leur première médaille d’or olympique, ils se sont fait reprendre par leurs adversaire russes. La dernière manche est irrespirable et à 13-12, les Tricolores sont à deux points de la victoire. Sur un service russe, la réception est parfaite et retombe droit sur Antoine Brizard, le passeur de l’équipe. Alors que toute la planète terre s’attend à une remise vers un des deux smasheurs, Brizard réussit un coup de génie en se servant de sa main gauche et dos au filet, propulse la balle vers le sol. La France a deux balles de match et devient championne olympique. Seule action aussi belle que cette main gauche, l’intervention des Bleus complètement ivres sur France Télévisions quelques heures plus tard.

“Il a l’or autour du cou” (Londres 2012)

Si la natation française a fait carton plein en Grande-Bretagne, c’est aussi grâce à la montée de jeunes nageurs. À l’époque, Florent Manaudou n’a que 21 ans et est inconnu du grand public. Il est le petit-frère de Laure, pas plus. Sa qualification en finale du 50m nage libre est déjà une belle surprise et personne ne croît vraiment en lui, isolé au couloir numéro 7. Mais son départ est stratosphérique et dans un 50m, ça aide. Le Français prend une légère avance qu’il conservera jusqu’au bout. Sa grande sœur, aux commentaires hurle, fond en larmes et quitte la cabine de commentateurs pour rejoindre son frère au bord du bassin. Elle l’enlace et Alexandre Boyon prononce alors la plus belle phrase de l’histoire des Jeux olympiques en France : “il a l’or (Laure) autour du cou.” Un double sens lumineux qui vient sublimer un aller-simple hors du temps.

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