Bronny James revient de loin, ne l’oublions pas
Le 28 juin 2024 à 17:39 par Céleste Macquet
Après des mois de spéculation, Bronny James a finalement été drafté par les Lakers en 55, rejoignant ainsi son père LeBron dans la mythique franchise de Los Angeles. Une association globalement saluée, mais parfois aussi critiquée. Au milieu de tout ça, n’oublions pas que Bronny revient de loin. Après les galères par lesquelles il est passé, cette sélection au second tour de la draft est une récompense bien méritée.
LAKERS TAKE BRONNY JAMES AT NO. 55 IN THE 2024 DRAFT 🔥
Welcome to the league 👏
(via @ShamsCharania) pic.twitter.com/nW3kwRZNV7
— Bleacher Report (@BleacherReport) June 27, 2024
Il y a onze mois, alors qu’il s’entraînait sur le campus de USC, Bronny James est passé proche du pire.
Le fils de LeBron a été victime d’un arrêt cardiaque provoqué par une malformation congénitale au niveau du cœur. Heureusement, les secours sont intervenus à temps et le problème a pu être traité au bloc opératoire. Mais Bronny n’est pas passé loin. Et forcément, tout d’un coup, son avenir dans le basket s’est assombri. Pourra-t-il rejouer un jour ? Pourra-t-il atteindre son rêve de NBA ?
Oui et oui.
Suite à cet épisode forcément traumatisant, Bronny James s’est progressivement remis sur pied, a chaussé ses baskets à nouveau, et a tenu sa place en NCAA. Il a fait ce qu’il a pu avec la forme et la dynamique qu’il avait. Physiquement et mentalement, forcément c’était dur. Dur de retrouver le rythme, dur de jouer libéré, dur de montrer son meilleur visage après la frayeur de l’été 2023. Si sa saison à USC a globalement été compliquée, il a tout de même joué 25 matchs pour quasiment 20 minutes de moyenne. Quoi qu’on en dise, c’était une grosse victoire.
Et quand il fut temps de se présenter au Draft Combine de Chicago au mois de mai, Bronny a répondu présent.
Il a montré qu’il serait un joueur coachable et travailleur, il a mieux shooté que la plupart des autres prospects. Il a fait ressortir ses grosses capacités athlétiques, laissé percevoir un gros potentiel défensif, des flashs intéressants en attaque et s’est mis dans la position d’un joueur qu’on peut drafter en 55. Preuve s’il en fallait du niveau de jeu du gamin et du fait qu’il intéressait d’autres équipes (même si les raisons peuvent varier…), l’agent de Bronny a littéralement menacé des équipes au téléphone pour dissuader les front offices de le sélectionner avant les Lakers.
J’suis mort.
Rich Paul a ENCHAÎNÉ les coups de téléphone par dizaines pour menacer les équipes souhaitant drafter Bronny James, en leur disant que s’ils le draftent il prendra ses affaires et ira jouer chez les kangourous dans 3 mois 😂😂😂
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 27, 2024
Pour la première fois de l’histoire, un père et son fils vont donc jouer côte à côte sur un parquet de NBA. Après avoir passé sa vie dans l’ombre de son père, à le regarder de dos, Bronny va enfin pouvoir se tenir à ses côtés sur la plus grande scène du basketball professionnel.
Ils ont certainement dû en parler dans la famille, et cette situation fait jaser. Pour certains, on est dans le népotisme le plus pur, et le rejeton de LeBron ne doit sa place aux Lakers qu’à la présence de son père et du besoin des Lakers de conserver le King à la Free Agency. C’est un jugement assez hâtif et peu éclairé. Oui bien sûr, la présence du papa a fait la différence, mais on a tendance à oublier qu’avant son arrêt cardiaque, Bronny escaladait les mocks drafts place après place, jusqu’à intégrer le top 10 de Jonathan Givony (expert ESPN). Malgré le gros coup d’arrêt que représente l’absence qui a suivi son arrêt cardiaque, Bronny est revenu à la force de sa volonté. Fils de LeBron ou pas, ce n’est pas rien.
Si Bronny James peut remercier l’invraisemblable longévité de son père, clé de l’accomplissement qui est celui de voir un père et son fils jouer dans la même équipe de NBA, il peut aussi se féliciter d’avoir bossé pour en arriver là. Probable que Bronny aurait préféré se faire sélectionner bien plus tôt et dans d’autres circonstances, peut-être dans une autre équipe où il pourrait s’émanciper de la présence de son exceptionnel paternel et faire ses preuves par lui-même. Mais peut-être que cette situation est proche de l’idéal pour lui, au fond : entouré des conseils du papa, chez lui à Los Angeles, proche également des médecins qui l’ont accompagné après son arrêt cardiaque. Un contexte pas si mal pour se développer.
“Mon rêve a toujours été de simplement pouvoir me faire un nom et intégrer la NBA” – Bronny James, au Draft Combine
Passé en un an par une ascension des mocks draft, un arrêt cardiaque, une convalescence, un retour en NCAA, une saison mi-figue mi-raisin et d’innombrables tests médicaux pour pouvoir jouer au haut niveau, Bronny James a quand même réussi à intégrer la NBA. Il revient de loin, mais il est là. Bien là. N’oublions pas tout ça.