Cleveland Cavaliers, le bilan de la saison 2022-23 : meilleure régulière depuis 2017, la fin est regrettable mais on avance

Le 09 juin 2023 à 12:02 par Arthur Baudin

Cavs 21 décembre 2022
Source image : YouTube / Cavs

Du scoring, des petits jeunes qui se montrent à leur avantage, une raquette verrouillée (sauf au moment opportun) et un finish un peu nullos : la saison des Cavaliers a été de celles à féliciter pour le spectacle offert aux suiveurs de balle orange. Même si à la fin, on n’avait plus vu une bande de potes aussi mélancolique que celle de Guillaume Canet.

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48 wins selon les compères, seulement trois de moins que les 51 de saison régulière récoltées par les Cavaliers. Très propre. La mire est réglée à proximité de la réalité, même si l’on aurait préféré une postseason un poil plus aboutie que les expectatives de pré-saison. On ne donnait pas forcément Cleveland au second ou troisième tour, la Conférence Est étant de plus en plus relevée, mais cette élimination par les Knicks, 5e, est – quand posée avec son contexte – une réelle désillusion.

Ce qu’il s’est réellement passé

Saison régulière pleine de vagues, pas linéaire pour un sou, dans l’excellent sens du terme. Les fans de Cleveland ne se sont pas ennuyés : série de huit victoires pour lancer la saison, suivie de cinq défaites pour amortir, puis re-série de quatre succès. Le groupe de J.B. Bickerstaff a longtemps bossé à réparer ce courant alternatif. Il reste du travail, mais le bilan de 51 victoires pour 31 défaites est le meilleur depuis… la saison 2016-17. Oui, Donovan Mitchell et Darius Garland ont fait aussi bien que LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love. Une phrase qui fait relativiser sur le foirage de fin en Playoffs.

Niveau individualités, le spectacle a largement été assuré par la performance à 71 points de Donovan Mitchell dans une réception des Bulls. Historique, le terme a quitté notre bouche sans autorisation, à la même vitesse que l’une des attaques de cercle de l’arrière des Cavs dans ce qui est – et restera probablement – la plus grosse marque de sa carrière. Parce qu’une soirée à 71 points, 8 rebonds et 11 passes n’est pas non plus une soirée à relativiser. Parce qu’il n’est pas question de s’interroger sur la défense de Chicago, honnête à la vidéo, et que ces 71 points sont la meilleure performance au scoring de l’histoire des Cavs et l’une des 7 plus grandes performances de tous les temps. Oui, de tous les temps. Après cela on peut s’interroger sur la sévérité de certains jugements à son égard. La saison écoulée de Dono est sa meilleure en carrière. Les Cavaliers ont passé un cap. Flûte de zut, la sortie de route contre New York a bien atténué la hype.

Darius Garland, Dono Mitchell et Evan Mobley ont cartonné la régulière. À tel point que le dernier nommé a terminé, à seulement 21 ans, sur la dernière marche du podium dans la course au Défenseur de l’année. Mais voilà, derrière eux les 82 matchs qui “comptent sans trop compter”, les cadres ont semblé en bout de course. Seulement deux marques au-dessus des 30 unités dans la série contre New York (Garland et Mitchell). Une stat qui – en cas de collectif juste huilé – pourrait paraître anodine, mais qui témoigne surtout d’une grande fatigue dans les rangs de l’Ohio. Y compris sur le banc, où J.B. Bickerstaff n’a pas brillé de par ses choix et son utilisation d’Evan Mobley.

Mais voilà, la saison est meilleure que la précédente, et la prochaine empruntera sans doute une nouvelle fois la voie de l’amélioration.

La saison des Cavaliers en quelques articles

L’image de la saison

L’image parle pour elle. Jarrett Allen s’est fait dessus en Playoffs, c’est assumé mais il faudra y remédier l’année prochaine à la même période.

Il a cartonné : Donovan Mitchell

Evan Mobley ? Pourquoi pas, mais déjà mis en lumière comparé à celui que l’on cartonne un peu trop facilement.

Pour dresser une analyse juste et édulcorée de la saison de Donovan Mitchell, il convient de prendre un peu de recul. Oui, le guard s’est encore manqué au moment le plus important de la saison, amoindri à son simple statut de 13e choix d’une draft quelconque par l’audace et le talent de Jalen Brunson. Mais voilà, Dono n’aura “que” 27 ans en septembre et vient de poser sa plus belle saison statistique en carrière : 28.3 points (record en carrière) à 48% au tir (record en carrière) dont 38.6% à 3-points (record en carrière égalé) et “seulement” 2.6 ballons perdus par match (plus petite moyenne en carrière). À cette constance sur 68 matchs de régulière s’ajoute une performance historique : 71 points dans une réception des Bulls, une soirée symptomatique de la maladie qui touche l’ami Mitchell. Ce gars-là est un pyromane. Pyromane qui doit encore apprendre à jauger ses efforts entre la saison régulière et les Playoffs. « Time flies » disent certains, mais quatre sélections All-Star en six ans précèdent rarement le néant. « Time flies » donc, mais Donovan Mitchell sera probablement là au moment d’accomplir ce pourquoi il s’est installé dans l’Ohio.

On l’attendait et on l’attend toujours : Ricky Rubio

Le malaise Rubio. De retour de blessure le 13 janvier dernier, après une coupure d’un an, Rubio n’a pas retrouvé son niveau. L’Espagnol dispose d’encore deux années de contrat à Cleveland. Ses plus récents propos le rapprochaient… d’un retour à la maison. Allez, une dernière danse plus clinquante que l’écoulée ?

« Je commence à envisager mon retour. Rentrer à la maison, à Barcelone. » – Ricky Rubio, dans le podcast La Sotana

Les statistiques

…Et la suite ?

Caris LeVert est la priorité absolue à prolonger, et J.B. Bickerstaff jouera sa place dès l’entame de la prochaine régulière. Le groupe semble l’apprécier, attention à ne pas passer cette alchimie au second plan sous couvert de choix tactiques douteux. Ça arrive, il reste pour autant le visage du Process.

Sources : Basketball Reference, ESPN.