Chicago Bulls, le bilan 2022-23 : pas de Playoffs, pas de pick de Draft et pas d’argent, alors qu’est-ce qu’on fait ?

Le 03 juin 2023 à 13:39 par Clément Hénot

Bulls
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Cap sur Chicago avec le bilan de la saison 2022-2023 des Bulls. Les ambitions étaient élevées et l’effectif était à la hauteur pour viser encore plus haut… mais la saison s’est terminée beaucoup trop tôt à Chi-Town, Qu’est-ce qui cloche chez les bovidés ? Tentative d’explication.

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Un peu plus de 45 victoires et une qualification pour les Playoffs. Directement selon Alex, après le play-in selon Bastien. L’effectif est tout simplement trop fourni pour évoquer autre chose qu’une présence sur les parquets à partir de la mi-avril. Des scoreurs, des joueurs de complément et un collectif qui a montré jusqu’où il pouvait aller la saison précédente, les Bulls doivent donc continuer avec la même ambition.

Ce qu’il s’est vraiment passé

40 victoires, 42 défaites, une participation au play-in mais une élimination par le Heat, finaliste NBA (et accessoirement 8th seed).

Quelle déception… Les Bulls avaient tout ce qu’il faut en magasin pour être une équipe sacrément casse-co**lles à jouer à l’Est, pouvant même jouer les trouble-fêtes au printemps. Au final, ils ont surtout été casse-co**lles à… voir jouer.

Forcément, une chose qui nous vient à l’esprit pour expliquer cette saison foirée est l’absence de Lonzo Ball depuis janvier 2022. En sa présence la saison dernière, les Bulls caracolaient en tête du classement à l’Est, et sa blessure a coïncidé avec la dégringolade des Bulls à la sixième place de leur conférence. Le fils de LaVar était comme le liant de cette escouade, la dernière pièce d’un puzzle qui ne demande qu’à être terminé. Sauf que depuis, Lonzo n’a plus refoulé un parquet NBA, faisant une saison 2022-2023 blanche, et le poste de meneur est toujours en chantier dans l’Illinois, et il ne s’appelle pas “Teuse”. Sans leur métronome, les bovins ont galéré malgré le retour aux affaires du chien de garde Patrick Williams, et les Alex Caruso, Coby White, Goran Dragic, Patrick Beverley, voire Ayo Dosunmu… aucun meneur n’ont jamais su faire oublier l’apport de Lonzo. A noter tout de même la grande saison défensive d’Alex Caruso, qui a su insuffler (mais un peu tard ?) une grosse dynamique à Chicago dans sa partie de terrain.

Le talent était pourtant bien présent. DeMar DeRozan a confirmé qu’il vivait une seconde jeunesse à Chi-Town et a enchaîné les paniers clutchs et les performances de haut vol, Zach LaVine fait toujours du bien au scoring et sa complémentarité avec DMDR est sympathique, et Nikola Vucevic a semblé, enfin, trouver ses repères dans l’effectif. Mais on est tout de même resté sur notre faim avec ces Taureaux tantôt encourageants, tantôt ultra frustrants. En défense, avec les seuls Patrick Williams et Alex Caruso comme véritables spécialistes dans le domaine, ce fut compliqué, au moins jusqu’à février. Avec Zach LaVine et DeMar DeRozan dans le périmètre ce fut bien souvent journée portes ouvertes à Windy City, et ce n’est pas Nikola Vucevic qui a colmaté les brèches. Les jeunes joueurs comme Coby White, Ayo Dosunmu ou encore Patrick Williams ? Disons qu’ils ont leurs rôles à jouer sur le parquet et sont essentiels… mais ne semblent pas destinés non plus à prendre les rennes de l’équipe en cas de besoin…

La saison des Bulls en quelques articles

L’image de la saison

Benny The Bull

Benny The Bull qui vit sa meilleure vie à Paris, car comme vous vous en souvenez peut-être, les Bulls étaient de passage dans la ville lumière au mois de janvier pour y affronter les Pistons de Killian Hayes. Victoire finale pour Chi-Town 126 à 108 dans un match où le divertissement était essentiellement en tribunes. C’est à peu près tout ce que l’on retiendra de la saison de Chicago, les cris stridents de Diar DeRozan ayant abouti face aux Raptors mais un peu moins face au Heat.

Il a cartonné : DeMar DeRozan

S’il y a bien un joueur des Bulls à qui il est compliqué de reprocher quoi que ce soit cette saison, c’est DeMar DeRozan. L’ancien des Raptors et des Spurs était considéré comme un joueur en perte de vitesse, limite has-been du fait de son style de jeu “à l’ancienne” ? Force est de constater que le natif de Compton devrait encore être présent pour quelques temps. L’ailier en est à sa deuxième saison ultra aboutie (en tout cas sur le plan individuel) avec les Bulls, avec qui il a passé les 20 000 points en carrière. Il a carrément volé le costume de franchise-player des Bulls à Zach LaVine, bien que ce dernier ait également fait un sacré taf au scoring. C’est toutefois DMDR qui semble avoir les clés de l’équipe et du vestiaire désormais, grâce à son vécu et à son expérience dont peut parfois manquer l’ancien voltigeur des Wolves. DeRozan a sorti des shoots clutch, du mid-range à ne plus savoir quoi en faire, et vous obtenez une partie de la recette qui a fait son succès dans l’Illinois. C’est même une affaire de famille dans cette franchise, puisque même sa fille a eu un rôle à jouer pour les bovidés cette saison. Eh ouais, demandez aux Raptors ce qu’ils ont pensé de ses hurlements à chaque lancer-franc tiré pour le play-in.

On l’attendait et on l’attend toujours : Lonzo Ball

Que de tristesse pour Lonzo Ball, qui décidément ne s’en sort pas avec cette foutue blessure au genou. Arrivé à Chicago en 2021 après avoir signé un contrat de 80 millions sur 4 ans, il incarne le meneur gestionnaire dont a besoin cette équipe. En sa présence, les Bulls occupaient la première place à l’Est pendant toute la première partie de saison 2021-22. Sauf que le 14 janvier 2022, le ménisque du big bro de LaMelo lâche et les Bulls sont en chute libre en son absence. Cette saison, le meneur n’a pas passé la moindre minute sur le parquet, et les Bulls ont manqué les Playoffs. Une première saison blanche qui pourrait bien être suivie d’une deuxième à la suite d’un nouveau passage sur le billard (le 3ème en 14 mois) pour subir une greffe de cartilage au genou, une opération jamais vue encore en NBA qui pourrait d’ores et déjà mettre fin à sa saison 2023-24. C’est terrible pour Lonzo qui a montré à quel point il était important pour les Taureaux, mais aussi que son physique ne sera peut-être plus jamais solide. Il se murmure même que le meneur pourrait ne jamais rejouer au basket… On espère évidemment que tout ça n’est que ragot, et que le natif d’Anaheim reviendra mettre un peu d’ordre à la baguette de cette équipe. Mais cela fait forcément peur quand on sait qu’il a déjà plus de 200 matchs manqués en carrière et que ses galères le suivent depuis longtemps…

Les statistiques individuelles

Chicago Bulls Stats

… et la suite ?

Au moins, les Bulls peuvent se consoler avec un bon pick de Draft… Bah non, même pas, puisque leur pick du premier tour 2023 était compris dans l’échange qui a permis de rameuter Nikola Vucevic à Chicago. C’est donc le Magic qui aura tout le loisir de sélectionner en 11ème position. Pas de pick de Draft pour se relancer, pas de Playoffs pour engranger de l’expérience, pas énormément d’argent du fait des gros contrats de Zach LaVine, DeMar DeRozan, Nikola Vucevic ou encore… Lonzo Ball, et donc peu de marge de manœuvre, des jeunes joueurs valeureux mais qui ne semblent pas avoir l’étoffe de All-Stars. Une vraie question va se poser chez les Bulls pour la saison prochaine : qu’est-ce qu’on fait ? Faut-il capitaliser sur les forces en présence, et seulement apporter quelques retouches ? Faut-il tenter un gros coup lors de la Free Agency ? Faut-il tenter de récupérer un choix de Draft ? Faut-il tout faire péter ? Bon nombre de questions qui doivent déjà tourner en boucle dans la tête des dirigeants, qui veulent (et doivent) assurément faire mieux.

Chicago a déçu cette année malgré un effectif très sexy sur le papier. Zach LaVine, DeMar DeRozan et Nikola Vucevic ont marqué leurs points chaque soir, mais il n’y avait pas grand monde pour défendre. Aussi, les Bulls manquent cruellement d’un chef d’orchestre. Le chantier est grand pour cet été, pour refaire de ce ranch de Taureaux une place forte en NBA, mais la marge de manœuvre est limitée.

Source : ESPN