Houston Rockets, le bilan de la saison 2022-23 : c’est l’histoire d’un centre aéré qui a joué en NBA

Le 24 mai 2023 à 13:59 par Nicolas Vrignaud

Alperen Sengun Rockets 16 décembre 2022
Source : NBA League Pass

C’est l’heure de s’attaquer aux Rockets ! Après les Spurs hier, on s’occupe d’une une autre franchise du Texas. Attention : le déplacement entre les deux villes n’est pas très long, mais l’ambiance va changer radicalement. Sortez les mouchoirs, mouillez-vous la nuque : on est parti pour refaire la saison de Houston, et ça va pas être rigolo. 

Ce que TrashTalk avait annoncé 

Une saison sans victoire, mais avec un des meilleurs young core de NBA : Jalen Green, Alperen Sengun… et deux petits nouveaux nommés Jabari Smith Jr et Tari Eason. Un beau quatuor de talent pur, qui ne demande qu’à être taillé. Bien sûr, ça ne va pas gagner des masses, Draft de Wembanyama oblige, mais ça doit progresser à fond pour que le projet sportif global avance. Allez, 24 victoires chez Alex, 25 chez Bastien. 

Ce qui s’est réellement passé 

Une saison à 22 victoires, soyons cash. Oui, parce que ce n’est pas de ce côté-là qu’on va rentrer dans le lard des Fusées. On s’y attendait, à plus ou moins deux succès, ça reste correct niveau prono. 

Non, ce qui s’est réellement passé, comme l’indique le nom de cette rubrique, c’est surtout une année de rien, une année de vent. Une année à vous en dégoûter du basket, sans même forcer le trait. Dès le début, les résultats annoncent l’ambiance. Une victoire en dix match, deux en quatorze. Ouais, c’est loin d’être fun… mais c’est aussi ce pourquoi les gars sont là. Le réel souci ? Le jeu. 

Pourquoi le jeu ? Parce qu’il n’y en a pas. Stephen Silas préfère sans doute jouer au morpion sur sa plaquette plutôt que de gratter des systèmes, et son équipe est paumée. Aucune création, Jalen Green, Kevin Porter et Alperen Sengun doivent diriger ce bazar ambulant avec les moyens du bord. Chacun joue ses duels, à tour de rôle. La définition du basket de rue, avec cinq types qui ne se connaissent pas. Ouais, les stats sont au rendez-vous, ils ont tous les trois leurs tickets shoots et se régalent. Problème ? On est en NBA, et c’est tout bonnement ahurissant. 

Eric Gordon, vétéran de l’équipe, critique publiquement le cirque dans lequel il est bloqué. Histoire de forcer une sortie et d’aller voir ailleurs, car ça pue à Houston. De son côté, Jabari Smith Jr, drafté à la troisième position en 2022, peine à trouver ses repères. À tel point qu’il déclare au All-Star Weekend qu’il est content de pouvoir sortir un peu du contexte difficile dans lequel il est. Propos ahurissants pour un rookie. Dans le même temps, les séries de défaites s’enchaînent. Un coup à rester au lit tous les matins. 

Et sur le plan de l’équipe ? Comment ne pas parler de frustration. Tari Eason et Alperen Sengun ont bien tiré leur épingle du jeu, mais c’est tellement plombé par l’absence totale de direction sportive que ça en est devenu anecdotique. Le bilan de 22-60 est presque flatteur, car ce n’est pas le pire de la ligue pour une équipe qui a sans doute produit le pire jeu de la saison. 

La saison des Rockets en quelques articles 

L’image de la saison 

Jabari Smith Jr sourire

Un sourire sur le visage de Jabari Smith Jr. Au All-Star Weekend, quand il était loin des Rockets. Quelle autre photo pour mieux illustrer ce que la franchise de Houston a représenté cette saison pour ses propres membres ? Imaginez quand même : votre rookie, qui découvre la NBA, déclare à demi-mot après trois mois et demi de carrière qu’il se sent mieux loin de chez vous. Ce n’est franchement pas flatteur, c’est pourtant ce qui est arrivé au jeune garçon qu’on aurait sans doute placé dans la course au Rookie de l’année s’il avait joué dans 29 autres franchises de NBA. 

Il a cartonné : Alperen Sengun 

L’un des seuls motifs de satisfaction de ce groupe. Passé de 9,6 à 14,8 points en l’espace d’une saison, Alperen a montré qu’il avait l’étoffe pour être l’un des cadres de ce groupe. Quand on connaît le contexte, fil rouge de cette année gastrique à Houston, on peut quand même y trouver là-dedans une forme de positif. Le volume de tir à augmenté, les pourcentages aussi. La preuve que le travail – tout du moins individuel – a été sérieux. Ime Udoka doit désormais bâtir sur cette réussite pour en créer d’autres. 

On l’attendait et on l’attend toujours : le projet sportif 

On a pas mal réfléchi sur quel joueur pourrait être assigné dans cette rubrique mais… est-ce vraiment la faute des joueurs finalement ? Quand on se souvient que l’été dernier, le Thunder était comparé à Houston en terme de projet sportif. Wow, ça fait craquer les cervicales un bon coup. Tout ça car aucune hiérarchie autre que celle décidée par les joueurs eux-mêmes, aucun mouvement de la direction face à ce marasme ambiant, autre que s’affubler de t-shirts “Pray for Victor”. Obligation de changer de cap la saison prochaine, sinon attention à la fuite des talents dès l’été 2024. 

Les statistiques individuelles

Statistiques Rockets 2022-23

Et la suite ?

Compter sur Ime Udoka pour faire du boulot et créer un groupe au sens collectif du terme. Redonner l’envie de jouer à des joueurs qui ont semblé parfois désespérés. Proposer une identité de jeu qui permet à ces Rockets d’être reconnus à la hauteur de ce que leur talent mérite. Car oui, on a passé les 800 derniers mots à tailler ce groupe… mais bordel, qu’est-ce que ce groupe est talentueux ! Jalen Green, Tari Eason, Jabari Smith Jr, Alperen Sengun : voilà une fabuleuse base qui n’attend qu’on lui propose que de belles choses pour les appliquer avec envie. Il faudra rajouter à ce joli noyau un futur quatrième pick de Draft 2023. Désolé, pas de Victor au menu. Un 4e choix qui pourrait accoucher de l’un des jumeaux Thompson, mais qui apporter surtout l’assurance d’un brin de jeunesse et d’envie supplémentaire. À moins que les rumeurs concernant un potentiel retour de James Harden ne se précisent… ce qui changerait fortement la donne. Allez au boulot, mais cette fois, pas uniquement pour faire plaisir aux journalistes en début de saison.

Une masterchiasse longue d’une saison : voilà comme parler des Rockets en 2022-23. C’est désolant, triste, nul. Car ce groupe est pétri d’envie et de talent. Ne reste qu’à bien l’exploiter, avec des gens compétents pour diriger le bateau… puisqu’une saison est déjà gaspillée.