Brooklyn Nets, le bilan de la saison 2022-23 : une histoire de paillettes, de fiasco, de hype et de balai

Le 06 juin 2023 à 08:35 par Nicolas Vrignaud

Mikal Bridges Joe Harris Nets 25 février 2023 Playoffs
Source : NBA League Pass

Paillettes, fiasco, hype et balai : la saison des Nets est passée par milles et unes émotions avant une élimination sèche mais prévisible au premier tour des Playoffs. L’effectif a changé en profondeur durant l’hiver, et le projet semble aujourd’hui à un tournant décisif. Retour sur une année haute en couleur dans le quartier le plus branché de New York. 

Retrouvez aussi :

Ce que TrashTalk avait prédit

Un groupe plus instable, tu meurs. Et donc une énorme difficulté à prédire quelque chose de cohérent vis-à-vis de ce groupe. Steve Nash en sursis après un été passé à savoir si Kevin Durant allait partir, si Kyrie Irving allait continuer son cirque dans les médias. Un Ben Simmons bien encombrant et allez… quelques belles signatures, pour dire quand même du positif. Un total qui donne 46 victoire chez Alex, 41 pour Bastien. Avec 110% de marge d’erreur encore une fois, car ce groupe est imprévisible.

Ce qu’il s’est réellement passé

La seule certitude que l’on avait plus ou moins avant cette saison était que Steve Nash allait partir. Peut-être au bout de deux semaines, peut-être au bout de quatre mois, mais que ça allait péter. Et il n’aura fallu finalement que sept matchs pour que l’ex double MVP ne plie bagage. Sept matchs, une seule victoire, logique. Son remplaçant ? Jacque Vaughn, un de ses assistants. Le courant passe plutôt bien entre Vaughn et son groupe, et la machine Nets, menée par Kevin Durant, se met finalement en route. Les débuts sont un peu inconstants, les séries de succès timides, mais une alchimie existe. Un peu (beaucoup) gâchée par la nouvelle sortie médiatique catastrophique de Kyrie, en soutien à un documentaire aux propos antisémites. Une rencontre en face à face avec Adam Silver et des excuses plus tard, on espère – enfin – voir du basket.

The Nets fired Steve Nash, sources tell ESPN.

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) November 1, 2022

Il faudra attendre le mois de décembre pour que JV ne trouve enfin la bonne formule. Et damn… quelle formule ! Sans absents, Brooklyn termine le douzième mois de l’année avec une série de onze victoire consécutives, pour passer d’un bilan de 12-11 le 1er décembre à 25-12 le 3 janvier. Toutes les équipes qui croisent les Nets se font systématiquement tabasser, grâce à un KD monstrueux qui se replace très vite dans la course au trophée de MVP. Tout est beau, tout est rose. Mais on est à Brooklyn, alors n’oubliez pas que le guêpier le plus total n’est jamais très loin. De meilleure équipe de la ligue, tout s’écroule en l’espace de 30 jours à Bedford-Stuyvesant. Mais comme l’année précédente, c’est une blessure de Durant  – face au Heat – qui va forcer la main à la chute de ce groupe. Une chute qui sera… définitive.

Sans leur leader, les Nets se font cogner durant tout le mois de janvier, et en parallèle de ces résultats sportifs devenus dégueulasses, Kyrie négocie sa sortie. La prolongation de contrat à long terme qu’il souhaitait tarde trop à venir, et Uncle Drew veut désormais quitter le navire. Les Mavericks tireront le ticket gagnant (ou pas) de ce jeu et récupèreront le joueur en échange de Spencer Dinwiddie et Dorian Finney-Smith. Si ce départ a été surprenant sans trop l’être, c’est désormais la situation de Kevin Durant qui attire tous les regards. Doit-il partir ? Qui pour monter un échange aussi énorme ?

La bombe tombera le 10 février, peu avant 7h. Les Suns ont réussi à convaincre Brooklyn, KD file dans l’Arizona. C’est la fin. La fin d’un projet ambitieux, qui aura connu des succès (peu), une vraie opportunité de titre manquée et des échecs (beaucoup). Par la petite porte, les deux stars d’un projet déchu s’en vont. En échange, les Nets récupèrent Mikal Bridges, Cam Johnson et Jae Crowder, qui sera directement envoyé à Milwaukee. On y ajoute bien sûr tous les picks de Draft des années à venir de Phoenix.

Et voilà. Voilà comment changer un effectif de fond en comble en quelques heures, quelques jours. La hype autour de ce nouveau groupe est presque aussi grande que l’étonnement suite à ces jours endiablés dans les coulisses de la plus belle ligue du monde. Mikal Bridges, homme à tout faire des Suns, devient malgré lui le leader d’un collectif de cols bleus, qui ont tous désormais l’opportunité de briller ensemble. Sur le terrain, des défaites et des victoires, un bilan de 45-37 début avril avec certaines promesses.

Premièrement, celle que Mikal Bridges est un talent brut, qui se révèle sous son meilleur jour lorsqu’il est responsabilisé. Deuxièmement, qu’avec la sixième place et une qualification directe en Playoffs pour affronter les redoutables Sixers, rien ne semble impossible à ce groupe qui a fait passer son imprévisibilité des coulisses au terrain. Ils ne tiendront pas la marée face à Philadelphie, et seront finalement balayés en quatre manches. Attendu au tournant pendant les Playoffs, Spencer Dinwiddie, ancien de la maison de retour, s’est écrasé face à la ligne arrière de Philly. Seul, trop seul, Mikal Bridges ne pourra rien empêcher. Est-ce vraiment grave ? Pas vraiment. Ce groupe n’avait pour objectif que celui de se jauger, de voir ce qu’il valait. Il l’a montré et passé la logique déception, il faudra vite faire des choix pour l’avenir. Des choix importants.

La saison des Nets en quelques articles

L’image de la saison

Kevin Durant blessure 2023

La fin du rêve. Jimmy Butler retombe involontairement sur Kevin Durant, le genou est touché. Comme l’année d’avant, KD va manquer plusieurs semaines, et cette absence sera celle de trop. Que se serait-il passé si ce contact n’était pas arrivé ? Les Nets auraient sans doute continué à gagner, auraient pu se renforcer un peu en février et viser très sérieusement le titre. Tout ça, c’est bien sûr au conditionnel, car rien n’est arrivé. Mais ça aurait pu. Frustrant, mais les fans peuvent se rassurer avec la belle ère qui s’ouvrira potentiellement cet été, autour de Mikal Bridges.

Il a cartonné : Mikal Bridges

Une fin de saison en patron à Brooklyn. 26,3 points, 6,7 rebonds et 5,3 passes de moyenne chez les Nets, en 27 matchs. Trop peu pour nos yeux, assez pour confirmer que Mikal a les épaules. En Playoffs ? Les points baissent un peu, mais on n’en tiendra pas spécialement rigueur, à la lueur du contexte global. Le tir à mi-distance est létal, la défense est de très haut niveau. En gros, vous prenez tout ce qui faisait de lui un incontournable à Phoenix, et vous y ajoutez un bon coup de dopamine. Ce qu’il faut désormais : confirmer. Enfin… passer l’été avant. Si Brooklyn n’a pas – pour le moment – mis de véto sur un potentiel transfert de MB, la direction est extrêmement claire sur ce qu’elle veut : du très lourd. Les Blazers et leur troisième pick ? Niet.

On l’attendait et on l’attend toujours : Ben Simmons

Les blessures qui s’enchaînent, et l’attente qui devient interminable. Que doit-on faire du cas Ben Simmons ? Expédié la saison passée par les Sixers, l’ancienne gloire de Pennsylvanie n’a jamais proposé plus que l’ombre de lui-même à Brooklyn, même si certaines soirées nous ont rappelé un peu à son bon souvenir. Sa situation devient malgré tout plus compliquée chaque jour, et il y a fort à parier qu’il puisse être bientôt évacué par les Nets, peut-être en tant que colis annexe dans un transfert de grande ampleur. Quelle tristesse.

Les statistiques

…Et la suite ?

Un été tumultueux. L’utopie de ce groupe de second couteaux ne peut pas durer, il faut y mettre de l’ordre. Beaucoup de profils sont zieutés avec beaucoup d’intérêt dans toute la ligue, pour ne pas dire tous les joueurs. La mission principale de Sean Marks ? Décider qui est intouchable, qui va bouger. Mikal Bridges n’est pas verrouillé, mais devrait rester car il est une pièce d’avenir. Pour le reste, ce sera les enchères. Est-ce que Brooklyn peut capitaliser sur les contreparties obtenues cet hiver pour apporter une star à Mikal ? Peut-être, paraît que ça peut bouger à Portland notamment, si Damian Lillard n’est pas contenté. Cam Johnson, DFS, Dinwiddie… tous ne seront sans doute plus dans la Grosse Pomme cet automne. Vous l’aurez compris, pas de vacances prévues du côté des bureaux de Brooklyn.

Sources : The Athletic, ESPN, SLAM.