NBA DPOY Ranking 2021-22 : Rudy Gobert et Draymond Green se bastonnent au sommet, mais la balance affiche toujours tricolore

Le 01 déc. 2021 à 14:15 par Arthur Baudin

Rudy Gobert Draymond Green
source image : montage TrashTalk

C’est reparti pour un tour. Qui dit saison NBA dit récompenses individuelles, et celle du Defensive Player of the Year est particulièrement appréciée. On connait des lauréats reconnus (Gary Payton, Hakeem Olajuwon, Dwight Howard, Michael Jordan…), des lauréats céfran (Joakim Noah et Rudy Gobert), mais peu – si ce n’est aucun – de lauréats ayant disparu des mémoires avec le temps. Ce qui veut dire ? Ce qui veut dire que quel qu’il soit, le DPOY élu est toujours quelqu’un et sa victoire finale introduit son blaze au panthéon du hustle, pour l’éternité. Qui sont les leaders de la DPOY race après un gros mois de saison régulière ? C’est parti pour le checkpoint !

(Stats arrêtées au 1er décembre)

# Mentions individuelles

Que distribue-t-on en ce mercredi premier décembre ? Des mentions honorables, à 13 petits chanceux qui n’ont pas eu la chance de craquer les portes du Top 10. Cela fera débat chez beaucoup, mais l’important est d’échanger dans la paix sans pour autant se balancer des statues de DPOY dans la tronche. Figure de San Antonio sur ce début de saison, Dejounte Murray vole 2 ballons par rencontre et mérite d’être mentionné. Pareil pour Marcus Smart qui, sur les mêmes bases statistiques que le meneur texan, mène ardemment la cinquième meilleure défense de la Ligue. Les petits gars de Philly, Joel Embiid, Danny Green et Matisse Thybulle, sont tous trois importants pour tenir le rempart des Sixers. Quid de Paul George ? Il n’apparaît pas dans ce Top 10 car chez les Clippers – la deuxième meilleure défense de NBA – l’œuvre est plutôt commune et l’ancien du Thunder n’en est qu’un bon artisan. N’oublions pas de toper Luguentz Dort – difficile à placer pour cause de résultats collectifs douteux -, Kevin Durant, Donovan Mitchell, Gary Trent Jr., Daniel Gafford, Clint Capela ou encore Jarrett Allen.

# 10 Deni Avdija

« Mais que fout l’israélo-serbe dans ce classement ? », demanderont ceux qui n’ont pas reconduit leur League Pass en octobre dernier. Il est un défenseur versatile, pas forcément le premier à contrer et intercepter des cuirs, mais Avdija se place rudement bien et dissuade énormément. On se souvient d’un Deni appliqué pour défendre Kevin Durant, James Harden et Blake Griffin en début de saison (vidéo ICI). Ses déplacements latéraux font sa spécificité, celle de pouvoir contenir n’importe quel poste de jeu “malgré” ses 2m06. Pourquoi n’est-il pas classé plus haut ? Parce qu’une fois passé à l’épaule, l’ailier des Wizards peine à récupérer son vis-à-vis et abandonne la lutte. Heureusement, il est rarement passé à l’épaule.

# 9 Anthony Davis

Évidemment, l’idée n’est pas de justifier une « jolie place » dans ce Top 10, mais plutôt d’expliquer aux affreux jobards qui hurlent dès qu’un joueur des Lakers n’est pas tout en haut d’un classement, le pourquoi du comment Anthony Davis mérite difficilement mieux. Alors oui, il tourne à 10,1 rebonds, 2,3 contres et 1,3 interception de moyenne, mais les Pourpres sont seulement la dix-neuvième défense de NBA (première la saison passée). Le bilan collectif fait tâche et, aussi dommageable que cela puisse paraître pour une récompense dite « individuelle », la marge qui sépare Anthony Davis d’une candidature plus crédible se situe là. Défendre pour gagner et gagner par la défense, avec davantage d’actions comme ce double block sur Cade Cunningham.

# 8 Myles Turner

Les Pacers sont la quatorzième défense de NBA, d’accord. Ce n’est pas fou, symbole d’une évidente irrégularité, et Myles Turner en est la parfaite illustration. Le meilleur scotcheur de la Ligue avec 2,8 « not in my véranda » par rencontre devrait a minima craquer le Top 5, mais son occasionnelle nonchalance – symbolisée par ses 7,6 rebonds par match – et cette impression de gros flanc nous laissent perplexe. Peut-être est-il sous-estimé. Peut-être mérite-t-il meilleur collectif pour briller et se rapprocher d’un graal qu’il convoite depuis quelques années. Avec seulement trois votes de journaleux qui s’accordaient chacun à le classer troisième l’an passé – pour finalement terminer neuvième -, Myles Turner doit changer quelque chose dans son jeu et ce quelque chose est encore bien flou.

# 7 Evan Mobley

Il est ce petit ami qui a redonné confiance en sa conjointe. Arrivé au milieu d’un champ de bataille dénué de toute cohérence défensive, Evan Mobley a – presque à lui seul – métamorphosé la défense de Cleveland. Avec 8 rebonds et 1,8 contre de moyenne, l’intérieur de l’Ohio met de côté sa feuille statistique et préfère montrer ses prouesses en un contre un. Son amplitude lui permet de dissuader, de couvrir, d’aider et d’empêcher les dépassements latéraux. Ajoutez à cela une mobilité naturelle, et attaquer le cercle face à cette bête de 20 balais devient une mission à haut risque. Il a également le sens du timing, ce qui couplé à sa belle verticalité, peut faire des ravages au moment de cueillir les obus. Récemment blessé, son retour face au Magic s’est très bien passé avec 13 points, 9 rebonds et… 4 contres.

# 6 Jimmy Butler et Bam Adebayo

Parce qu’en Floride, la vie se croque à deux. Affronter les inséparables Jimmy Butler et Bam Adebayo revient à traverser un jardin gardé par deux rottweiler. L’un en premier rideau empêche correctement les pénétrations extérieures, puis si le guard adverse a la mauvaise idée de dépasser Jimmy, alors Bam – plutôt vif sur ses appuis – dissuadera ce dernier de continuer sa course aveuglément. Il block peu (0,3) mais intercepte davantage (1,1), ce qui est symptomatique d’un intérieur à l’excellente lecture du jeu. Complémentaires et intégrés à un collectif fait de bons soldats (Kyle Lowry et P.J. Tucker, entre autres), Butler et Adebayo seraient capables de couvrir une large partie du terrain sur une zone 1-1, et l’on se demande encore si cette vanne n’est pas réelle.

# 5 Alex Caruso et Lonzo Ball

Seconde paire de ce classement, les frères encornés que sont Alex Caruso et Lonzo Ball. Si à l’orée de cette saison 2021-22, l’on craignait – un peu, beaucoup, passionnément, à la folie – pour le secteur défensif de Chicago, le recrutement est venu répondre à nos angoisses, d’une merveilleuse façon. L’un est le meilleur intercepteur de la Ligue (2,2 vols par match), ressemble à Elmer Fudd et mène la vie dure à ses vis-à-vis. Les séquences lors desquelles Alex Caruso parvient à glisser une main au sac sans se prendre de baigne par François Bayrou, sont innombrables (et juste-). Il est capable de coller un adversaire sans pour autant se faire déborder dans la seconde, et ça, c’est la vraie signature d’un défenseur talentueux : combiner rapidité d’appuis et lecture d’anticipation. En complément de Caruso, Lonzo Ball chope quant à lui 1,8 ballon par rencontre et participe grandement à la septième place de Chicago dans le classement des meilleurs défenses de NBA. Un travail d’équipe donc, parsemé de chouettes individualités.

# 4 Giannis Antetokounmpo

Déjà lauréat de la petite statuette goldée au terme de la saison 2019-20 – la même année que son trophée de MVP -, le Grec semble reparti sur les mêmes bases que lors de l’exercice dernier, alors classé cinquième au finish. Il s’investit mais n’est pour l’instant, à notre sens, pas capable de cracker le podium. Alors oui, avec 11,8 rebonds, 1,1 interception, 1,8 contre de moyenne, mais surtout l’impact qui est le sien en 32 minutes de jeu, Giannis Antetokounmpo devrait pouvoir envisager la victoire finale sans trembloter. Mais primo, les Bucks sont pour l’instant la onzième meilleure défense de NBA, ce qui n’est pas déconnant, mais encore trop juste pour propulser ce très bon défenseur au sommet. Deuzio, sur les trois zigotos mieux classés, deux sont des points centraux de leur défense et l’un, l’incontournable représentant d’une réussite collective. Ce qu’il manque au Grec pour dépasser ces garçons, concrètement, c’est de passer l’entièreté de ses matchs en haut du rempart. Mais un MVP très sollicité en attaque peut difficilement se le permettre.

# 3 Mikal Bridges

La belle surprise de ce premier point DPOY, qui au terme de cette saison, apparaitra sans doute pour la première fois de sa jeune carrière dans une All-Defensive Team. Et l’on a envie de dire que c’est le service minimum pour l’ailier de 25 balais. Dévoué à la cause, à la ceinture de tous ses vis-à-vis, il a ce mardi, défendu Stephen Curry d’une manière complètement folle, quasi historique. Le Chef a en effet réalisé son pire pourcentage en carrière lorsqu’il prend a minima 20 tirs. Un vieux 4/21 au shoot, dont un presque salvateur 3/14 de loin. Il n’a pas pu accéder à la raquette, gêné par la vitesse latérale de Mikal Bridges, et s’est donc résolu à artiller de loin. Les quelques bombinettes rentrées furent difficilement défendables, une légère note qu’il faut accepter de payer pour raquer ailleurs. Ah et aussi, fait qui semble avoir son importance, les Suns sont la meilleure défense de NBA avec seulement 103,5 points d’encaissés par rencontre. Cette stat leur aurait valu la première place la saison passée, et Mikal Bridges y est pour beaucoup.

# 2 Draymond Green et la Dubs Army

Accompagné d’Andrew Wiggins, Draymond Green est le point central du plus gros rempart de NBA, un point c’est tout. Les Warriors n’encaissent en moyenne que 99,8 points par match, soit le meilleur total depuis… les Spurs de 2015-16. C’est impressionnant de voir avec quelle faculté s’en sortent les Californiens, malgré des physiques pas forcément taillés pour mener la vie dure à de grosses attaques. Ils ne sont pas super grands, certains sont presque maigrichons, mais l’alchimie collective qui émane de cette organisation défensive orbitant autour de Draymond Green, est juste impressionnante. Le poste 4 réouvre sa boca comme lors des belles années de la Dub Nation, mais finalement, c’est ce qui le fait rentrer dans son match. Il place ses jeunes et les aiguille s’ils perdent le fil en défense. C’est un polyvalent capable de répondre à n’importe quelle demande de son coach, que ce soit de sortir le torse face à un grand de 2m13, comme danser la bachata avec un arrière plutôt vif. On claque également la bise à Gary Payton II qui, en 14 minutes de jeu, s’inscrit de plus en plus dans le style de papa, acharné.

# 1 Rudy Gobert 

Si Robert Lewandowski n’a pas eu le Ballon d’Or, laissez au moins un homme sur cette Terre être récompensé pour ses prouesses individuelles. Le Jazz n’est “que” la huitième défense de la Ligue, certes, mais Rudy Gobert est le défenseur le plus impactant de NBA. Il est celui qui a défendu, donc contesté, le plus de tirs cette saison (370). Quand il est le défenseur le plus proche de l’attaquant, ce dernier n’a en moyenne que 40,3% de chance de scorer, soit le plus petit pourcentage face à quelconque bonhomme venu gêner un tir. Avec 14,5 rebonds (1er), 2,1 contres (2ème) et 1 interception par rencontre, il garde en tout cas le monopole statistique de cette discipline. Maintenant, si tant est que le verdict final prenne en compte les années antérieures, Rudy et les siens ne réalisent pas leur meilleur départ collectif puisque la saison passée, le Jazz a terminé troisième meilleure défense de NBA. À l’instant T et suivant les critères appliqués lors des exercices précédents, le Céfran est véritablement le mieux placé pour rafler la mise. Mais attention, nous ne sommes qu’au quart de cette saison…

Sources : basketreference et ESPN