Les notes du play-in Blazers – Grizzlies : Portland est revenu des enfers et Memphis… termine à la place du con
Le 16 août 2020 à 00:56 par Clément Hénot
Tellement longtemps que notre organisme était privé de ce breuvage sacré qu’est la NBA. Pour fêter le retour de notre darling préférée ? On tentera de vous offrir, le plus souvent possible, le petit bulletin de notes qui va bien, histoire de vous faire revivre les matchs d’une manière un peu plus légère. Allez, envoyez les notes.
C’est l’heure d’écrire l’histoire tous ensemble : premier (et dernier ?) match de play-in de l’histoire de la NBA, et à contexte particulier dispositions particulières… Les équipes concernées sont les Blazers et les Grizzlies, même si les Suns n’ont pas démérité et ont garni leur palmarès en finissant à 8-0 dans la bulle. La jeunesse, la découverte et la fougue face à l’expérience, la roublardise et le vécu. Les Grizzlies n’ont clairement pas été habitués à ce genre de joutes ces dernières années, et ça s’est d’ailleurs ressenti dès le premier quart lors duquel les Blazers, habitués des faits, ont géré comme des tontons. Mais il ne faut pas vendre la peau du Grizzly avant de l’avoir tué, et Memphis va alors faire son retard dans le sillage d’un Ja Morant enfin lancé après un léger retard à l’allumage. Les deux franchises se rendent coup pour coup, Jusuf Nurkic et Jonas Valanciunas se rendent coup pour coup, personne ne veut lâcher et l’issue du match est alors aussi indécise qu’un clavier d’iPhone quand il faut choisir quels guillemets mettre. Portland reviendra finalement des enfers pour assurer sa place en Playoffs contre les Lakers pendant que les Grizzlies doivent vite se barrer dans l’avion. Bah tiens, ils auront tout le temps de lire ce bulletin de notes tout frais.
Portland Blazers
Jusuf Nurkic (8) : un sacré match de cochon de la part du Bosnian Beast. 15 points et 17 rebonds rien qu’en première mi-temps, 22-21-6 au total, le tout en ayant appris un drame familial quelques heures avant le match. Porté par l’émotion, c’est la définition même d’un match joué avec le cœur. Grand monsieur, clairement, et Mamie peut être fière de son petit fils.
Zach Collins (3) : Seulement sept minutes passées sur le parquet en début de match, le mec à la tronche de président de BDE d’école de communication a fini le match en pyjama sur le banc à cause d’un léger souci à la cheville. Un bonheur néanmoins de n’avoir pas eu à supporter plus longtemps sa coupe au gel Vivelle Dop fixation béton.
Carmelo Anthony (6,5) : si Carmelo Anthony était un joueur de playground, ce serait cet ancien un peu grisonnant en pantacourt et sweat à capuche qui revient jouer en toute discrétion. Tu penses qu’il est cuit et que ce sera facile de défendre dessus sans trop courir sauf que, malgré un pourcentage très moyen, il te mettra une petite misère tout en discrétion pendant tout le match en te plantant un dagger, pour revenir en Playoffs pour la première fois depuis 1892. Mettez du respect sur le nom de vos anciens.
C.J. McCollum (8,5) : toujours un très solide relais de Damian Lillard, Carl Johnson a cette fois-ci su s’effacer aux bons moments au profit de Nurkic qui a fait un pur match, pour finir par reprendre les choses en main et mettre Ja Morant dans une sauce aigre douce à deux reprises, lui rappelant qu’il devait encore peaufiner ses leçons. Une telle lucidité avec une vertèbre en vrac, c’est assez incroyable, pendant que toi, tu galères à ne pas te dribbler sur le pied quand tu joues avec une gueule de bois digne de Budapest.
Damian Lillard (7,5) : seulement 31 points ? Mais quel match de merde pour celui qui tournait à environ 300 pions de moyenne depuis trois matchs… Plus sérieusement, Dame D.O.L.L.A a souvent tenté sa chance de loin, sans trop de succès (5/14), mais a charbonné sur la ligne de réparation et a lâché l’ultime offrande pour le dagger de Melo. Un très bon co-pilote de drague. Sa grosse paire et son matos de musique méritent de prolonger leur séjour en Floride.
Gary Trent Jr. (4,5) : bien ciblé par la défense du Tennessee, le pétard ambulant GTJ n’a pas pu allumer sa mèche bien souvent. Il n’a pas tremblé au moment de convertir un lancer-franc ô combien important et il a même loupé son deuxième pour choper le rebond offensif. Gary Trent jouait en mode Mon Quartier.
Hassan Whiteside (2,5) : 31 ans et déjà l’impression qu’il est au crépuscule de sa carrière et qu’il joue constamment à “basketball is lava”. Un je m’en foutisme horripilant et une nonchalance agaçante quand on connait le potentiel de l’énergumène lorsqu’il ne se réveille pas du pied gauche. Malheureusement, il a préféré dormir en classe à l’époque. Tisane Whiteside.
Mario Hezonja (4) : capable de faire de belles actions mais persuadé d’être le meilleur joueur de la planète dès qu’il marque un panier, Mario Hezonja est à l’image de son immense grain de beauté sur le crâne. Disgracieux, agaçant, envahissant et pourtant c’est très dur de s’en débarrasser définitivement.
Wenyen Gabriel (5) : de belles minutes, de la combativité, et des passages de trois minutes toujours dans le même style. Wejdene Gabriel.
Memphis Grizzlies
Jonas Valanciunas (6,5) : il a pris un malin plaisir à cuisiner son adversaire direct à chacune de ses prises de balles et à saupoudrer tout ça, à la fois de puissance et de technique, d’expérience et de roublardise à l’égard de son groupe. Philippe Etchebest a bien réussi sa reconversion en NBA.
Anthony Tolliver (4) : son expérience n’a pas suffi à pousser les jeunes Oursons plus haut. En revanche, son geste de shoot donne toujours l’impression que chacune de ses articulations vont partir dans tous les sens, un peu comme cet abruti de pote qui rigole avec de la semoule dans la bouche, ou comme un gel hydroalcoolique un peu trop coupé à l’eau.
Kyle Anderson (6,5) : un rythme de jeu qui ferait se ronger les ongles à Lewis Hamilton, mais une polyvalence à toute épreuve qui ne se traduit pas forcément par des stats de fou. Quelques shoots en claquettes-chaussettes, de la passe bien sentie pour JV et tellement de lenteur que ça en devient chaud à défendre. Kyle Anderson a drivé tout ce beau monde au calme. Par contre, si vous regardez ses highlights sur YouTube en vitesse x2, vous n’arrivez même pas à une vitesse normale.
Dillon Brooks (5,5) : un joueur qui n’a pas froid au yeux et qui ne perd jamais confiance en son tir, capable de prendre feu mais dont la sélection de shoots est aussi aléatoire que sa chevelure et aussi incertaine que son grain de peau. Tantôt capable de te faire lever de ton canapé, tantôt capable de te faire lancer ta claquette dans ta TV. Sa visée n’était pas toujours au point, pas pour rien que Dillon est également une marque de rhum martiniquais.
Ja Morant (7) : apprentissage difficile des joutes de (très) haut niveau pour Ja Morant, qui est tout de même monté en puissance au fil du match malgré un pouce pété. Mais il a constaté qu’il devait encore apprendre et ce match va assurément le faire grandir. Le scoring a été assuré, mais les pertes de balles aussi. A travers ce match il a prouvé qu’à part Jul, personne ne pouvait réussir totalement avec un trait de rasoir dans le sourcil. Julien Mari en Y, Ja Morant en D, comme défaite.
Brandon Clarke (7) : toujours dans son rôle de joueur qui bouche les trous, BC a fait mal à coups de shoots de loin qui partent pourtant d’encore plus bas qu’une double Mimie Mathy. “L’autre” rookie des Grizz’s est sûrement ce gars qui doit assurer le ménage et le repassage sans sourciller à la case. Ayez tous un Brandon Clarke dans votre vie
Grayson Allen (3) : il a offert de belles fulgurances de loin dans la bulle mais ce soir, l’homme au blaze de BG tombeur dans une série américaine à l’eau de rose a clairement été ciblé par ses adversaires. Peu en vue, il n’a pas eu l’impact qu’il espérait.
DeAnthony Melton (4) : un gros shoot compliqué en fin de première mi-temps puis plus grand chose à signaler au final. Le genre de mec qui fait un salto arrière sur place quand personne le regarde et qui se déboîte les deux clavicules en voulant refaire la même chose devant tout le monde pour les impressionner.
Gorgui Dieng (3) : 13 secondes passées sur le parquet, un différentiel de -14 et un impact négatif lors de ses entrées en jeu. Groggy Dieng.
Et voilà, Portland a mérité sa place en Playoffs et revient de très loin, et malheureusement Memphis se retrouve à la place du con, plombé par une reprise lors de laquelle le momentum n’était clairement pas de leur côté et qui a vu la blessure de Jaren Jackson Jr être très préjudiciable. Les Oursons ont appris et reviendront plus fort, l’avenir est radieux pour eux. Quant aux Blazers, ils seront encore une fois bien casse-couilles à jouer, alors n’enterrez pas trop vite trop facilement la bande à Dame D.O.L.L.A.