Les ailiers les plus sous-cotés en NBA : ouvrons les yeux pour leur donner la reconnaissance qu’ils méritent
Le 04 mai 2020 à 15:46 par Nicolas Meichel
Dans une Ligue où médiatisation rime avec starification, il n’y a pas de place pour tout le monde en haut de l’estrade et dans les gros titres. Certains joueurs semblent donc condamnés à passer leur carrière sous les radars. Les définitions et les interprétations divergent mais la NBA est peuplée d’éléments sous-cotés qui n’auront jamais droit à l’exposition et à la reconnaissance qu’ils méritent. Il était temps de leur rendre hommage dans un article dédié. Après les meneurs et les arrières, on continue avec ces ailiers qui mériteraient qu’on les prenne un petit peu plus au sérieux.
Il n’y a pas de listing unanime, tout simplement parce que c’est un terme très subjectif qui fait appel à notre perception individuelle qui dépend notamment de notre façon de consommer la NBA. Pour clarifier un peu les choix présents dans cet article, on se reposera à la fois sur la carrière du joueur depuis qu’il est arrivé dans la Grande Ligue et aussi sur ses performances lors de la saison en cours. Ainsi, difficile de parler de ‘sous-coté’ pour un joueur invité au All-Star Game à Chicago ou régulièrement nommé dans des classements de trophées individuels. Alors, vous êtes prêts à rétablir la justice ? Allez, on y va !
T.J. Warren (Indiana Pacers)
Vous connaissez beaucoup de joueurs en NBA qui plantent pas loin des 20 points par match, avec des pourcentages tournant autour des 50-40-80 (au tir, à 3-points et aux lancers) ? Ça ne court pas forcément les rues mais T.J. Warren fait partie de cette catégorie ces deux dernières saisons. Pourtant, on n’entend pas beaucoup parler de lui. Ça pouvait se comprendre quand il évoluait à Phoenix étant donné que ça gagnait une fois par mois et qu’il squattait souvent l’infirmerie mais cette année, le mec contribue dans une équipe solide de l’Est et il n’a raté que quatre matchs au total. Malgré tout ça, on pense avant tout à lui pour son f*ck envoyé à Jimmy Butler et non pour ses solides performances sur les parquets. La lumière est mise davantage sur Malcolm Brogdon et Domantas Sabonis pour expliquer le succès des Pacers cette saison, alors que T.J. mériterait lui aussi une vraie reconnaissance. Faut pas oublier qu’il est le meilleur marqueur d’Indiana cette année…
Will Barton (Denver Nuggets)
Vous savez quel joueur a passé le plus de temps en moyenne sur le terrain cette saison du côté des Denver Nuggets ? Nikola Jokic ? Nope. Jamal Murray ? Niet. Ça peut paraître surprenant au premier abord mais il s’agit bien de Will Barton, et ce n’est pas dû au hasard. Blessé pendant la moitié de la saison régulière l’an passé, Barton avait connu une campagne difficile mais cette année, son impact chez les Pépites fut indéniable, bien que sous-estimé. Dans le cinq de départ à tous les matchs, Will est non seulement devenu la troisième option offensive de l’équipe avec plus de 15 points par match (45% au tir dont un sérieux 37,5% de loin), mais il a également apporté sa contribution défensive et sa présence au rebond (6,3 rebonds, deuxième rebondeur de Denver). S’il ne fait pas partie de l’élite de la NBA en attaque ou en défense, Will Barton est un two-way player solide qui participe grandement au succès des Nuggets. Sa capacité à booster son équipe et à briller dans l’ombre du duo Jokic – Murray mérite d’être plus souvent soulignée, surtout que les deux stars de Denver ont connu des hauts et des bas cette saison.
Royce O’Neale (Utah Jazz)
Tiens, si on faisait un jeu ? Juste comme ça, citez cinq joueurs du Jazz cette saison, sans réfléchir. Il y a de bonnes chances que les noms de Rudy Gobert, Donovan Mitchell, Mike Conley, Joe Ingles et Bojan Bogdanovic sortent de votre bouche. Mais derrière tous ces gars-là, il y a un mec nommé Royce O’Neale qui a pris de plus en plus d’importance au sein du collectif de Quin Snyder. Il est loin d’avoir de grosses stats, il fait souvent le travail de l’ombre, mais qu’est-ce qu’il est précieux pour le Jazz. Excellent en défense, O’Neale est souvent chargé de s’occuper des meilleurs attaquants adverses. Et quand vous ajoutez à ça un shoot à 3-points de plus en plus dangereux (38,9% cette saison), ça donne un vrai joueur 3 & D, sans oublier ses contributions dans d’autres parties du jeu et notamment au rebond (5,3 prises en 29 minutes pour un gars de 193 centimètres, c’est pas mal hein). Athlétique et bosseur, celui qui n’a pas été drafté en 2015 s’est fait une vraie place et le Jazz est bien fan du bonhomme. Pas pour rien qu’il a été prolongé pour quatre ans et 36 millions de dollars en janvier dernier.
OG Anunoby (Toronto Raptors)
Malgré le départ de Kawhi Leonard et Danny Green, les Raptors ont réussi à conserver leur deuxième place au sein de la Conférence Est. Personne ou presque ne les attendait si haut, mais les Dinos sont toujours là, réalisant une campagne magnifique avec un bilan de 46 victoires pour 18 défaites. Mais de quoi parle-t-on généralement quand on discute de la belle saison de Toronto ? Les nouveaux progrès de Pascal Siakam, le niveau All-Star de Kyle Lowry, le coaching de Nick Nurse, les perfs de Fred VanVleet… D’une manière générale, on parle un peu moins d’OG Anunoby, qui s’est pourtant imposé comme un élément important du cinq de départ en réalisant sa meilleure saison NBA. Auteur d’une campagne rookie prometteuse, OG avait laissé sa place de titulaire l’an passé suite aux arrivées de Kawhi et Danny, et il n’a pas pu participer au parcours légendaire des Raptors vers le titre NBA à cause d’une appendicite. Autrement dit, il avait un peu basculé dans l’ombre et ce n’est pas forcément évident d’en ressortir quand vous êtes entouré de plusieurs joueurs qui brillent. Ses performances en tout cas furent très encourageantes, lui qui a apporté sa très grosse défense (0,7 contre, 1,4 interception par match) avec en plus de jolis progrès démontrés en attaque (10,7 points à 50,7% de réussite au tir et 38,1% du parking), tout ça en ne passant pratiquement jamais par la case infirmerie, une rareté chez les Raptors cette saison.
Dorian Finney-Smith (Dallas Mavericks)
Vous l’avez sans doute remarqué, les ailiers au profil 3 & D sont assez à la mode dans cet article. Et ce n’est pas fini. On s’envole du côté de Dallas pour mettre la lumière sur Dorian Finney-Smith. Comme Royce O’Neale, le joueur de 26 ans n’a pas été drafté et comme l’ailier du Jazz, il est très important dans le collectif de son équipe à travers sa capacité à défendre les meilleurs joueurs adverses. On kiffe tous la magie de Luka Doncic, l’autre star Kristaps Porzingis est bien revenue, mais les Mavs – septièmes à l’Ouest – n’auraient sans doute pas pu faire une telle saison sans la contribution de DFS. “J’adore sa manière de défendre. Il est un homme clé car il peut défendre sur plusieurs postes” a notamment déclaré son coach Rick Carlisle au cours du mois de décembre. Alors donnons-lui un peu plus de reconnaissance, surtout que Dorian s’est bien amélioré de l’autre côté du terrain, réalisant sa meilleure saison en attaque depuis son arrivée en NBA (9,3 points, 46,8% au tir, 37,4% du parking) et montrant une belle complémentarité avec Luka et KP. En voilà un qui a plus que justifié son extension de contrat signée l’été dernier.
C’est tout pour les ailiers les plus sous-cotés de la Ligue cette saison. D’accord, pas d’accord ? N’oubliez pas de lâcher votre petit vote dans le sondage ci-dessous pour nous permettre de constater si une tendance apparaît. Et surtout, n’hésitez pas à commenter si l’on a oublié votre petit chouchou, qui est tellement underrated qu’on l’a même zappé de cette liste.