Milwaukee Bucks, le bilan de la saison 2022-23 : les Daims ont cassé leurs bois au pire des moments

Le 11 juin 2023 à 15:24 par Nicolas Vrignaud

Giannis Antetokounmpo 17 avril 2023
Source : NBA League Pass

Une saison haute en espoirs, puis une déception hautement cruelle. Les Bucks sont passés par moult émotions entre novembre et fin avril, où leur sortie prématurée des Playoffs face à Miami a tout bonnement choqué la NBA. À l’aube de l’été, Milwaukee nage désormais en eaux troubles. 

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Une saison régulière passée à dominer les débats en NBA, derrière un groupe toujours aussi complet et tranchant qui aura retrouvé Khris Middleton en forme et qui aura permis à Milwaukee de se qualifier tranquillement pour les Playoffs avec un statut de favori. Un statut qui sera confirmé ensuite via des victoires face aux grosses écuries de l’Est. Pour un titre au bout ? On va le voir tout de suite. En tout cas, ça finit à 56 victoires chez Bibi, 53 chez Alex. Solide.

Ce qui s’est réellement passé

Deux semaines de compétition, neuf victoires, zéro revers. Le début de saison des Bucks annonce avec autorité que les cervidés sont un peu vénères, et que cette année, les Celtics machin chouette ne les feront pas chier en régulière, encore moins en Playoffs. Giannis Antetokounmpo est en mission, il tabasse soir après soir tous les adversaires qui se présentent face à lui, on en fait d’ailleurs très vite l’un des favoris de nos points MVP réguliers.

Quelques petites défaites arrivent par ci par là, mais vraiment pas de quoi inquiéter outre mesure les fans des Daims. Le premier avertissement aura lieu mi-décembre, quand quatre déroutes de rang viendront casser – un peu – la dynamique de Milwaukee. Allez, c’est Noël… on peut comprendre qu’un petit coup de foie gras confiture d’oignon puisse venir contrecarrer un tant soit peu les plans sportifs de la franchise. La clé de la réussite pour les Bucks ? Un effectif toujours aussi solide, avec un Brook Lopez carrément en course pour le titre de défenseur de l’année, tant sa présence sous le panier est dissuasive pour les adversaires. Jrue Holiday continue son boulot énorme à la mène, remplace même Giannis au scoring quand le Greek Freak se blesse au niveau du genou début janvier.

Tiens, bah fallait pas grand chose de plus pour bien énerver le leader de Cream City. À son retour sur les parquets, le 22 janvier, le bonhomme est fâché. Ce que ça veut dire..? Que son équipe ne va plus perdre un seul match jusqu’au 2 mars. Voilà. Un mois et demi de domination la plus totale, durant lequel on se demande alors bien qui peut empêcher ces types d’aller au bout. Tout le monde carbure à fond, le bilan est tout sourire et la concurrence est dégoûtée. La fin de saison régulière sera également parfaitement gérée, avec certes quelques matchs lâchés en route, mais pas de quoi empêcher les Bucks de finir en tête de l’Est, à 58 victoires pour seulement 24 défaites.

Un statut préférentiel pour aborder les Playoffs, avec toute une équipe en forme. L’adversaire ? Le Heat, auteur d’une saison compliquée, inconstante, et plongé dans le doute après une qualification sur le fil au second tour du Play-in. Cool, un apéro parfait hein, avant de croiser soit les Knicks soit les Cavaliers, une équipe d’un tout autre calibre.

Oui, mais la NBA est magique, presque mystique parfois. Personne ne peut prédire avec certitude quel sera le scénario d’une saison. Et Milwaukee va le payer au prix cher. Giannis se flingue le dos au Game 1, et va jouer en serrant la mâchoire pendant la série. L’ouverture de série est donc remportée par Miami, qui montre un tout autre visage que celui qu’on connaissait jusqu’alors. Ça joue vicelard, à l’expérience, et c’est mené par un Erik Spoelstra au sommet de son art en matière de tactique. Tout bon coach qu’il soit, Mike Budenholzer ne tient pas la confrontation avec son adversaire. Le Game 2 est un blow out en faveur des Daims… mais cela sera la seule victoire des Bucks en Playoffs en 2023. Les deux matchs à Miami seront gérés en patron par South Beach, qui reprend son rythme de la saison passée en détruisant ses adversaires tout en dureté, avec un Jimmy Butler transcendé.

Dos au mur, les Bucks ne s’en sortiront pas au Game 5. Ils sont éliminés, la NBA, le monde du basket est choqué. Terrible. Giannis Antetokounmpo est détruit, mais tient son statut de leader directement après le match en rappelant qu’il ne faut pas prendre cet événement comme un échec mais comme une leçon. Une leçon qui coûte sacrément cher tout de même, puisque Budenholzer sera viré dans la foulée, lui qui a permis aux Bucks de triompher en 2021, qui a permis à cette équipe de devenir une formation monstrueuse, lui qui a permis à Giannis de devenir le joueur qu’il est aujourd’hui.

L’image de la saison

Giannis Antetokounmpo 17 avril 2023

Une mauvaise chute, et tout bascule. Les blessures sont une donnée qu’on ne peut pas quantifier, qui ne rentre dans aucune équation car c’est une variable inconnue. Et pourtant, elles conditionnent la réussite d’une équipe et sa capacité à aller au bout. Cette saison, les Bucks ont été relativement épargnés. Jusqu’à ce Game 1. Giannis chute lourdement en début de match, retombe sur son dos. La douleur est terrible, il va tenter de jouer mais ne pourra pas finir la rencontre. Et cela sera déterminant pour la suite, et donc la chute de cette équipe à qui on prédisait le meilleur mi-juin.

Il a assuré : Giannis Antetokounmpo

Une nouvelle saison de calibre MVP pour le Grec. Une nouvelle saison passée à dominer tous les débats dans le Wisconsin, et même au delà. Il a croisé la route d’un Jokic et d’un Embiid en mission pour le titre de meilleur joueur, mais a quand même mené son équipe d’une main de maître lorsqu’il a fallu le faire, c’est à dire tout le temps. Sa blessure en Playoffs est un crève-coeur pour tout le monde, car cette équipe méritait d’aller loin. La NBA est parfois très cruelle.

On l’attendait et on l’attend toujours : Mike Budenholzer (parce qu’il faut quelqu’un)

Très difficile de mettre un nom ici, car l’ensemble de l’effectif a tenu son rang quand il fallait le faire, compte tenu du contexte. Le seul qui s’est planté, c’est Mike Budenholzer face au Heat. Le technicien n’a pas su répondre aux ajustements de haut niveau proposés par Spoelstra, et a donc précipité son équipe à une chute surprise. Il sera renvoyé à la fin de la série, ne pouvant tenir – selon la direction – son poste après un tel revers. Impossible pour autant d’effacer son immense boulot pour faire des Bucks l’équipe monstrueuse qu’elle est aujourd’hui.

Les statistiques individuelles

Statistiques Bucks 2022-23

Et la suite ?

Un été plein de doutes. Qui va rester ? Qui va partir ? Une chose est sûre, Bud’ ne sera pas le seul partant après un tel échec. D’autres équipes vont certainement capitaliser sur cette élimination pour récupérer certains éléments de ce groupe. Aucun nom n’est encore particulièrement mentionné, il faudra aussi faire avec les volontés d’Adrian Griffin, nouveau coach de l’équipe, qui souhaitera sans doute apporter sa patte dans ce groupe en y ajoutant quelques joueurs de son choix. L’objectif reste pour autant le même : capitaliser sur ce talent global, et revenir l’an prochain avec une volonté de fer pour laver l’affront de cette année et aller de nouveau toucher le titre ultime.


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