JO Paris 2024 : l’avis des spécialistes français concernant l’Équipe de France
Le 24 juil. 2024 à 11:17 par Alexandre Taupin

L’Équipe de France de basket sort d’une préparation qui a laissé perplexe de nombreux observateurs quant aux chances des Bleus aux JO. Jacques Monclar, Claude Bergeaud et Alain Weisz ont donné leur analyse pour le journal l’Equipe.
Avec 2 victoires et 4 défaites, la France n’a pas réalisé une préparation incroyable avant ses JO à domicile. Plus que le bilan comptable, c’est la forme qui a inquiété les fans. Le secteur extérieur en grosse difficulté, les vétérans moins décisifs que par le passé, la qualité du jeu..
Des avis partagés par de glorieux anciens de l’Équipe de France et désormais consultants. Interrogés par Yann Ohnona et Sami Sadik du journal l’Equipe, Jacques Monclar (ancien international et consultant pour BeIN Sports), Claude Bergeaud (ancien sélectionneur de la France) et Alain Weisz (ancien adjoint puis sélectionneur de la France) ont tenté de décortiquer les maux des Bleus à quelques jours du début de la phase de poules.
L’un des points qui rassemblent les trois spécialistes est la faible qualité du jeu offensif de la France, avec notamment beaucoup trop de ballons perdus. Il y en avait encore une vingtaine face à l’Australie lors du dernier match de préparation.
“Pour moi, le principal problème est notre ratio passes décisives – ballons perdus. Ce n’est pas que de la faute des “petits” mais c’est une part importante de leur responsabilité. Le départ de Thomas Heurtel fait mal dans ce registre et affecte notamment Evan Fournier, également impacté par ce qu’il vit en NBA depuis un moment.” – Jacques Monclar
“L’inquiétude, c’est un élément qu’on retrouvait déjà au dernier Mondial : il n’y a pas de fluidité offensive et le jeu sans ballon est très lent. On dirait que le ballon ne bouge pas.” – Claude Bergeaud
Durant la préparation, la création en attaque a souvent reposé sur le talent individuel d’un Victor Wembanyama qui joue beaucoup comme un extérieur voire presque comme un second meneur. Si cet apport est précieux et loué par tous, cela fait que Wemby est aussi moins prêt du cercle, là où sa taille pourrait être très utile. De plus, cela peut empiéter sur l’apport des autres extérieurs.
“Le staff doit faire des adaptations et la première est de replacer Victor Wembanyama près du cercle. Avec lui, ce n’est pas un problème de talent : c’est le meilleur joueur de l’équipe. Le souci c’est que l’équipe s’élève avec lui, qu’il rende les autres meilleurs. Pour le moment, il joue trop comme un extérieur et cela enlève de la surface aux autres joueurs de ce secteur qu’on a vu en souffrance durant la préparation, à l’image d’Evan Fournier”. – Alain Weisz
“On doit être capables d’utiliser sa domination près du cercle, mais il faut le laisser libre. C’est déjà notre meilleur créateur, ce qui peut être un bémol car il reste jeune et pas fini physiquement. On ne peut pas jouer avec lui comme la Serbie avec Nikola Jokic.” – Jacques Monclar
Si des inquiétudes existent, les trois spécialistes s’accordent à dire qu’il y a de l’espoir pour la suite. Les défaites en préparation peuvent être oubliées si la France lance rapidement une dynamique de victoires en groupe et le roster reste suffisamment qualitatif pour faire quelque chose dans ce tournoi.
“On ne peut pas renoncer dès qu’il y a une petite tempête. L’Equipe de France a ce qu’il faut, elle doit juste trouver cette fluidité défensive.” – Claude Bergeaud
“Arrive la dynamique des JO à domicile. Tu peux construire là-dessus si tu montes face au Brésil et au Japon en faisant émerger un collectif et en transcendant certains joueurs. Une autre histoire va commencer.” – Alain Weisz
“Etre inquiet, à quoi cela servirait-il ? Ce qu’on a vu contre l’Australie était mieux, et il était évident que ce croisement de générations dans un timing aussi crucial serait délicat. Si on s’alarme c’est qu’on n’a pas bien regardé les équipes de ces JO. Huit ou neuf prétendent au podium. […]
Je disais aux joueurs [de l’Equipe de France, ndlr] : Vous allez avoir le plus beau challenge qu’ait jamais eu une équipe de France, dans le contexte le plus relevé de l’histoire”. – Jacques Monclar.
Source texte : l’Equipe