Les Clippers titubent : victoires, défaites, blessures, load management, manque de rythme, ça piétine à Los Angeles

Le 13 janv. 2020 à 06:39 par Bastien Fontanieu

Clippers beverley
Source image : NBA League Pass

S’ils sont aujourd’hui dans la course au Top 4 de la Conférence Ouest avec 27 victoires pour 13 défaites, les Clippers sont sur une mauvaise passe qui les voit perdre, régulièrement, et sans créer de véritables automatismes au sein du même groupe. Temps-mort, Los Angeles.

Encore une défaite frustrante, encore un match joué sans un effectif complet, encore un revers qui empêche tout sentiment de continuité depuis plusieurs semaines maintenant. Au moment où ces lignes sont écrites, il n’est absolument pas l’heure de la panique pour tout fan des Clippers qui se respecte. Avec un groupe sérieusement renouvelé cet été et une infirmerie qui a eu son lot de visites cette saison, se retrouver avec un total de 27 victoires au bout de 40 matchs peut être pris comme un élément satisfaisant. Il y a eu des soirées, notamment face aux Lakers ou aux Mavs pour ne citer qu’eux, qui ont montré le potentiel de champion de cette équipe, et on sait que l’objectif du board de Los Angeles est de faire en sorte que ce vestiaire soit au top de sa forme au 18 avril prochain. En se basant sur ces deux aspects uniquement, on est tout à fait en droit de souffler chez les Clippers et ne pas en faire une caisse de la méforme récente. Sauf que, dans le jeu, les performances et le manque de continuité, il y a des points à soulever et qu’il faudra forcément régler à un moment ou un autre. Déjà, les faits : sur les 13 derniers matchs, les hommes de Doc Rivers n’en ont remporté que 7. Et quasiment à chaque fois, une victoire sérieuse était suivie par une défaite douteuse. Perdre à Chicago, gagner contre Phoenix, perdre contre Houston, l’emporter face aux Spurs, tomber à OKC, se reprendre à Sacramento, lâcher les armes contre Utah, et taper Detroit avant de prendre une taule par les Grizzlies, les montagnes russes sont assez mouvementées ces derniers temps, ce qui fait du passage de 2019 à 2020 un moment peu agréable pour les fans des Clippers ainsi que leur coaching staff. Dernier exemple cette nuit, avec une défaite à Denver (ça arrive à beaucoup de gens biens), après avoir géré les Knicks et les Warriors. Il est impossible, pour tout supporter qui vise la bague en juin, de se satisfaire de victoires contre New York et Golden State cette saison, avant de repartir du Colorado avec une défaite. Quand on a le Larry O’Brien Trophy comme objectif, il faut battre tout le monde, régulièrement, dont les grosses cylindrées.

Et c’est ce terme, régulièrement, qui pose problème. Dans le jeu, on peut tout à fait remettre en cause les systèmes de Doc Rivers et trouver l’attaque des Clippers un peu trop désarticulée. Balle à toi, balle à toi, balle à toi, quelques écrans pour libérer des shooteurs, mais surtout beaucoup d’improvisations chez les créateurs que sont Kawhi et Lou Williams, pour ne citer qu’eux. Soit. Fan ou pas de ce modèle, on peut le critiquer. Le problème ne vient pas tant de là ou d’une défense qui peut devenir étouffante puis mollassonne assez soudainement. Il est, en tout cas à l’heure actuelle et seulement en partie, dans un réel manque de continuité au sein de l’effectif en lui-même. Question toute simple : avez-vous autant de souvenirs de la paire Kawhi Leonard – Paul George que de celle des Lakers avec LeBron et AD, ou de celle de Houston avec Westbrook et Harden ? Au-delà du souvenir isolé, a-t-on eu plusieurs fois la sensation de tomber sur des Clippers complets, sur une série de victoires, avec un groupe intact et prêt à montrer ce dont il est capable à domicile comme en déplacement ? Des bribes, on en a eu, mais de la continuité, certainement pas. Paul George et Kawhi Leonard n’ont joué que 18 matchs cette saison ensemble, et si on ajoute le trio Lou Williams, Patrick Beverley et Montrezl Harrell dans le paquet, il n’y a eu que 13 matchs joués avec ce quintet pour les Clippers. C’est trop peu, et surtout, c’est trop haché. Quand on a l’occasion de voir ces 5 hommes rassemblés début-décembre, c’est immédiatement coupé par des matchs de repos offerts à Kawhi (Indiana, Chicago), quand ce n’est pas Lou Williams qui est mis sur le côté (Minnesota, Sacramento), Patrick Beverley (à OKC), ou Montrezl Harrell (contre Utah). Et ensuite ? C’est la cuisse de Paul George qui fait des siennes. Depuis le 1er décembre, il y a donc 6 semaines, les 5 meilleurs joueurs des Clippers ont loupé un total cumulé de 16 matchs. Répartis sur différentes soirées et donc différentes rencontres, cela donne une irrégularité dans les présences puis logiquement dans les résultats, qui n’annonce rien de bon pour la suite. Pour la simple et bonne raison que si le talent est indéniable à Los Angeles, il doit pouvoir s’exprimer en même temps, afin de créer des automatismes et une cohésion sur le terrain qui permettent de valider les succès impressionnants à Dallas et chez les Lakers. Tant qu’il ne pourra pas y avoir de stabilité au sein même du vestiaire, au niveau des absences, les montagnes russes devraient perdurer dans le coin.

On ne peut en vouloir aux Clippers qui, que ce soit volontairement via load management ou involontairement via victimes de blessures, mettent la priorité sur les Playoffs 2020. Cependant, il n’y a pas de recette miracle : une équipe titrée doit savoir jouer ensemble, et cela demande de la répétition. Sur le terrain, au même endroit, au même moment, et pas ici ou là par intermittence. 


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