Warriors 2014/15 – 10 ans plus tard : Klay Thompson et la naissance des Splash Brothers

Le 29 mars 2025 à 15:04 par Nicolas Vrignaud

Klay Thompson
Source image : NBA League Pass

Attention au coup de vieux : la dynastie Warriors a gagné son premier titre il y a… dix ans ! Une épopée qui a marqué le début d’une révolution en NBA, notamment sur le plan du jeu. La bande de Stephen Curry était encore jeune, mais a réussi à emporter avec elle une grande majorité de fans de basketball. 10 ans plus tard, TrashTalk vous propose une série retraçant cette aventure singulière. Épisode 4 : l’arrivée de Klay Thompson dans la Baie, événement fondateur pour le duo légendaire des Splash Brothers. 

Est-ce qu’il y a des facteurs hors de notre portée qui peuvent agir plus ou moins fortement sur notre capacité à jouer au plus haut niveau de compétition possible dans une discipline donnée ? Certains diront que non, qu’il s’agit tout d’abord de mérite et d’efforts personnels. D’autres seront sans doute offusqués par de tels propos, appuyant sur le fait qu’avoir des parents ou des frères et soeurs performants est un paramètre qui a une importance de premier plan lorsque l’on veut devenir soi-même sportif professionnel.

Une famille… plutôt sportive

Dans le cas de Klay Thompson, disons simplement qu’entre son père Mychal Thompson (1er choix de Draft 1978, double champion NBA avec les Lakers), de sa mère Julie Thompson (volleyball au niveau universitaire) et son frère ainé (Mychel Thompson, courte carrière en NBA), Klay a eu du modèle, de la source d’inspiration solide. Du répondant quand ça tapait une partie de basket à la maison. Un environnement extra-premium sur le plan sportif qui va donc le plonger dès son plus âge dans le bain de l’effort physique.

Petite anecdote de parcours : lorsque KT commence le sport, c’est tout d’abord avec le baseball qu’il prend rendez-vous. La Little League, une organisation à but non-lucratif, tient depuis plusieurs décennies aux États-Unis des entraînements et compétitions dans la discipline. Klay y a joué dans l’Oregon avec un certain… Kevin Love, qui sera plus tard l’un de ses plus grands adversaires. Alors, qui est qui sur la photo ?

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Pour repartir sur le basket, Klay Thompson pratique donc dès son plus jeune âge, avec papa dans les parages… mais jamais trop près non plus. Il explique lors de son arrivée en NBA que la plus grande chose que son père lui ait apprise est de travailler dur. Des mots simples qui peuvent pourtant prendre un certain temps avant d’être intégrées.

Après sa carrière de joueur, Mychal Thompson devient analyste pour les matchs des Lakers. C’est donc un très jeune Klay Thompson, qui en parallèle de son début de parcours au lycée, a notamment le droit d’assister aux échauffements des Purple and Gold. Avec son idole d’alors, Kobe Bryant. Le bon calcul pour le papa.

“Je pouvais l’emmener au Staples Center et lui dire : ‘Kobe est là, va lui parler’ Et Kobe prenait le temps de parler à Klay, de lui expliquer comment appréhender le basketball, avoir de l’amour pour le basket. Quand une légende comme Kobe donne ce genre de conseil, je sais que je peux être tranquille, car Klay va sans doute plus l’écouter lui que moi.”

Parlons de sa carrière, d’ailleurs. Revenu à Los Angeles à ses 14 ans après une enfance vécue dans l’Oregon, Klay est inscrit au lycée à Rancho Santa Margarita, en banlieue sud de la Cité des Anges. Il y collecte les récompenses individuelles qui font progressivement de lui l’un des meilleurs lycéens des États-Unis. Il s’engage à l’Université de Washington State en 2008 et y passe 3 ans, une longévité qui est pourtant de plus en plus rare pour les gros prospects NBA. L’expérience acquise au niveau NCAA est cruciale, car il s’établit aux yeux des scouts NBA comme l’un des meilleurs snipers au niveau universitaire… de quoi le lancer dans le grand bain en 2011, direction la grande ligue.

L’histoire commence a s’écrire avec les Warriors le 23 juin 2011, à Newark. Klay Thompson est sélectionné en 11e position par Golden State. Un poste 2 pour ajouter de la profondeur à un effectif en reconstruction, mené à l’époque par le jeune Stephen Curry. Devant KT dans la rotation, un certain Monta Ellis. Qui sera transféré à l’hiver 2012, pour laisser la place à celui qui sera l’un des artisans principaux du succès à venir de la franchise.

La première saison de Klay Thompson chez les Warriors est particulièrement encourageante sur le plan individuel. Il mène notamment les rookies au pourcentage à 3-points (41% !). Un joueur de catch and shoot au potentiel exceptionnel est à disposition de l’équipe. Le seul souci ? Globalement, le collectif met beaucoup de temps à s’acclimater aux principes de jeu de Mark Jackson, nouveau coach de l’équipe. Le bilan de la franchise ne permet pas d’accéder aux Playoffs, mais la suite s’annonce glorieuse.

16,6 points de moyenne en saison sophomore, les clés du jeu confiées à lui et Stephen Curry. La révolution Warriors est en marche, mais nous en parlerons pleinement dans un sujet dédié. Du tir à 3-points qui fait ficelle quasiment sur commande, deux des meilleurs shooters de l’histoire en devenir évoluent ensemble. La sauce Mark Jackson prend enfin comme espéré, les Playoffs font leur retour à Oakland pour la première fois depuis 2007 et Thompson est un des acteurs majeurs de cette réussite. Les Nuggets sont effacés au premier tour mais la concurrence proposée par les Spurs est trop forte.

2013, l’heure de l’accélération collective et de l’explosion des Splash Brothers

L’année suivante, 2013-2014, doit être celle de la confirmation. Klay continue de faire ce qu’il fait de mieux : catch and shoot létal, son apport de points augmente encore (18,4) sur la saison. Une régulière terminée à 51 victoires, la barre des 50 passée pour la première fois depuis 1991. Un exploit. Il ne manquera presque rien aux Warriors pour éliminer les Clippers de l’ère Lob City en Playoffs, série perdue en 7. Son duo avec Stephen Curry est unique.

L’un est un spécialiste du dribble, peut se créer les actions seul, joue de son agilité et de sa vitesse lors de déplacements intenables pour la défense. L’autre profite du moindre couloir de passe pour jouir d’une position préférentielle à 3-points. Un tandem inarrêtable pour une NBA qui se décale certes vers la ligne extérieure dans sa manière d’attaque, mais qui est encore à des années lumières de ce que Thompson et Curry réussissent ensemble.

Steve Kerr, le début de la dynastie

L’heure d’un renouveau majeur pour l’équipe est venue : Mark Jackson est remercié, Steve Kerr prend sa place. L’année de l’explosion pour des Warriors en route vers leur premier titre depuis 50 ans. Du côté de Klay Thompson ? Des nuits entrées dans la légende du basket, comme celle des 37 points en un quart-temps face aux Kings dans une Oracle Arena survoltée. Suivie de peu par une première sélection au All-Star Game. La consécration après seulement 3 années en NBA, récompense de principes dictés par Papa et Kobe des années plus tôt.

Et pour les épisodes précédents : 

Sources texte : Warriors.com, ESPN, Basketball-reference.com, People, The Guardian, Sports Illustrated, Little League, NBCS Warriors. 

 


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