Profil Draft NBA 2024 – Rob Dillingham : le nouveau joueur frisson en provenance de Kentucky

Le 03 juin 2024 à 09:29 par Julien Vion

Profil Draft Rob Dillingham 30 mai 2024
Source image : Montage TrashTalk

Bien malin celui qui pourra prédire l’identité du meilleur rookie de la cuvée 2024. Mais ce n’est pas prendre beaucoup de risques que d’affirmer que Rob Dillingham sera celui qui squattera le plus les Top 10 de la nuit. Entre step-backs, crossovers et bombinettes du parking dans un tout petit physique, c’est l’heure de la présentation du sixième homme attitré de la célèbre fac de Kentucky.

Son profil en un coup d’œil :

  • Âge : 19 ans, né le jour de l’avènement du roi Dagobert, ça ne s’invente pas
  • Poste : combo guard, parfois plutôt arrière, meneur sur d’autres séquences
  • Équipe : Kentucky Wildcats (NCAA)
  • Taille : 1m85, aussi grand que Tyrese Maxey s’il se met sur la pointe des pieds
  • Poids : 74 kilos, comme Trae Young, c’est pas lourd
  • Envergure : 1m90, comme Trae Young, c’est pas grand
  • Statistiques 2023-24 : 15,2 points (44,4% à 3-points), 2,9 rebonds, 3,9 passes décisives et 1 interception (23,3 minutes sur 32 matchs)
  • Comparaison NBA : mettez Darius Garland, Coby White et Cam Thomas dans un mixeur, le résultat ne devrait pas être très loin.
  • Prévision TrashTalk : pick 4 à 8 dans la Draft NBA 2024

Son parcours

Rob Dillingham est né le 4 janvier 2005 à Hickory en Caroline du Nord. Assez vite, on comprend qu’il est un phénomène offensif sur les parquets. D’abord dans son lycée à Lincolnton, puis dans la Donda Academy de Kanye West, Dillingham fait danser les défenseurs adverses en leur brisant les chevilles. Très tôt comparé à Allen Iverson ou Kyrie Irving, la recrue cinq étoiles compense son déficit de taille par une créativité sans limite.

Mais après avoir rejoint l’Overtime Elite avant la fac, Rob Dillingham est pointé du doigt pour un jeu inefficace (33% au tir) et trop centré sur lui-même. Créateur assez brut qui ne prend pas soin du ballon, il ne débarque pas à Kentucky avec la réputation de jeune pépite qu’il arborait quelques mois plus tôt. Pour autant, sa saison 2023-24 en NCAA est une franche réussite. Devenu sixième homme sous les ordres de John Calipari, Dillingham brille en tant qu’étincelle de la second unit. Il retrouve une efficacité largement au-dessus de la moyenne, progresse dans la distribution, et apparaît toutes les semaines ou presque sur les comptes de highlights.

Néanmoins, Kentucky affiche des résultats collectifs décevants, et sort au premier tour de la March Madness face à la modeste fac d’Oakland. Cela n’empêche pas Dillingham d’être élu sixième homme de l’année dans la Conférence Sud-Est sur la saison régulière.

Ses points forts

  • Polyvalence offensive
  • Tir à 3-points
  • Dribble et changement de direction
  • Progrès dans la distribution

Il n’y a pas cinquante manières de le dire, Rob Dillingham sait s’y prendre pour marquer des paniers. Avec une sacrée vitesse balle en main, c’est sans doute le meilleur dribbleur de la cuvée, spécialiste des stop-and-go et autres hesi-moves dévastateurs. Grâce à son handle créatif, le guard peut toujours trouver une solution s’il reste 3,5 secondes sur l’horloge. Sa spécialité est d’effacer son vis-à-vis avec un changement de direction avant de choisir entre attaquer le cercle ou caler un step-back. Bref, créer son tir en sortie de dribble c’est son dada.

2+ Minutes of Rob Dillingham creating shots off the dribble pic.twitter.com/hzfyYuv1n9

— Keandre (Hoop Intellect) (@HoopIntelllect) April 9, 2024

Dans le même temps, le natif de Caroline du Nord a impressionné par sa qualité à 3-points. Avec près de 4,5 tentatives par soir en NCAA (en 23 petites minutes), Dillingham a rentré 44,4% de ses tirs de loin, dont presque 48% en catch-and-shoot. Mais même en sortie d’écran, après step-back ou avec une main dans la figure, la bombinette fait mouche.

Rob Dillingham a aussi confirmé ses progrès à la distribution avec près de 4 passes de moyenne, montrant par séquences qu’il peut remplir le rôle d’un meneur de jeu plus traditionnel. Toutes ces qualités réunies donnent un scoreur très sérieux qui apporte une belle polyvalence offensive en sortie de banc.

I’ve been having an extremely good time recently watching Rob Dillingham pass the ball. Here’s a quick montage of his passing from a random game against Texas A&M a couple weeks ago.

Crazy talent pic.twitter.com/9MkMO0yIGT

— Itamar (@Itamar_17_10) February 14, 2024

Ses points faibles

  • La défense
  • Un physique jugé juste pour la NBA
  • La sélection de tirs
  • La finition

L’utilité de Rob Dillingham en défense est le plus gros point noir dans son profil. Sans être particulièrement désintéressé, le joueur extérieur souffre de ses dimensions physiques très en dessous de la moyenne. Beaucoup trop frêle pour gérer les joueurs de plus d’un 1m95, il ne brille pas non plus sur les petits meneurs adverses, qui le surprennent souvent en départ en dribble. En NBA, la mission s’annonce très difficile. Son déficit de muscles lié à sa taille lui pose également problème dans la finition avec contact. Sa réussite au cercle est plutôt faible (53%) et inquiète si l’on considère la différence d’adversité entre la NCAA et la NBA.

Aussi, Dillingham a parfois énervé John Calipari par son côté “tête brûlée”. Il peut forcer des tirs s’il sent qu’il a la main chaude, foncer tête baissée dans son dribble ou parfois oublier qu’il a trois fautes en laissant traîner ses mains à quinze mètres du panier. La prise de décision reflète le jeune athlète, pas encore tout à fait mature.

Ce qui va faire la différence

  • Son physique est-il trop juste pour la NBA ?

Parmi les prospects présents au Draft Combine 2024, Rob Dillingham est de loin le plus léger, dans les cinq plus petits en taille et dans les trois envergures les plus faibles. Dit comme ça, il y a de quoi s’inquiéter. Même avec toute l’envie du monde, difficile de l’imaginer tenir le coup en défense. Et s’il ne parvient pas à être efficace au cercle, son utilité sur un parquet risque d’en prendre un coup. Car pour les joueurs avec ce type de profil, seuls ceux qui affichent un niveau offensif extraordinaire compensent le gouffre physique et défensif. Le droit à l’erreur est presque nul.

Projection NBA

Au-delà des doutes concernant son physique, deux questions principales demeurent pour les franchises qui pensent à le drafter. D’abord, doit-il débuter en tant que titulaire ? Parfait dans un rôle de sixième homme à Kentucky, le saut dans un cinq majeur dès l’arrivée en NBA semble immense. Ensuite, avec quel profil peut-il partager un backcourt ? S’il arrive visiblement en tant que meneur, il sera très attendu à la distribution.

Dillingham semble avoir trop de qualités offensives pour sortir du haut de la Draft. Même si certaines mocks soulignent ses défauts et le placent en fin de top 10 voire hors loterie, un tel potentiel semble être au moins destiné au top 8. À tout juste 19 ans, l’arrière de Kentucky a probablement une belle marge de progression.

  • ESPN l’annonce en 4è position (San Antonio Spurs).
  • Bleacher Report l’annonce en 9è position (Memphis Grizzlies).
  • CBS Sports l’annonce en 15è position (Miami Heat).
  • The Ringer l’annonce en 4è position (San Antonio Spurs).


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