Portland Trail Blazers

Les Portland Trail Blazers selon TrashTalk

Portland est un village peuplé d’irréductibles basketteurs qui résistent encore et toujours aux sirènes des gros marchés et des superteams. Un peu esseulés dans le nord-ouest du pays, les Portland Trail Blazers montrent qu’une alternative est possible pour les franchises aux moyens limités qui rêvent de se faire une place dans le paysage NBA.

La naissance des Portland Trail Blazers

Les Portland Trail Blazers ont vu le jour en 1970, en même temps que les Cleveland Cavaliers et les Buffalo Braves. Ils font partie de la Division NorthWest avec les Denver Nuggets, le Thunder d’Oklahoma City, les Minnesota Timberwolves et les Memphis Grizzlies. Leur blaze est inspiré des pionniers – traduction de Trail Blazers – et plus particulièrement des explorateurs qui ont tracé les premiers sentiers à travers les forêts verdoyantes de l’Oregon abondamment arrosées par le ciel. Si vous craignez la flotte, tracez vite votre route vers le sud. Portland – siège de Nike – est la troisième ville la plus pluvieuse des États-Unis avec une moyenne de 164 douches par an. Sinon, vous pouvez toujours aller vous abriter au Moda Center pour vous réchauffer le cœur.

Bill Walton, un pionnier chez les Trail Blazers

Déjà adeptes du tanking dans les années 1970, les Portland Trail Blazers mettent la main sur Bill Walton avec le premier choix de la Draft NBA 1974. Big Red devient tout de suite l’un des joueurs les plus dominants de la Ligue. En 1977, dans le sillage du pivot, les Trail Blazers vont jusqu’au titre NBA lors de la première campagne de Playoffs de leur histoire. Arrivé sur le banc de l’équipe au début de la saison, Jack Ramsey devient immédiatement une légende de la franchise qui a même retiré le maillot 77 en son honneur depuis. Walton est élu MVP des Finales NBA remportées 4-2 contre les Philadelphia 76ers. Il est aussi élu meilleur joueur de la saison régulière en 1978. Malheureusement pour les Portland Trail Blazers, la carrière du géant est rapidement plombée par les blessures, stoppant l’équipe dans son élan.

Les regrets éternels de la Draft 1984

La décennie suivante, les Trail Blazers entament une période de transition avec l’arrivée de Clyde Drexler qui prend la relève de Bill Walton en tant que superstar de l’équipe. Avec The Glide à sa tête, Portland retourne en Finales NBA à deux reprises, en 1990 et 1992, mais tombe chaque fois sur un os. Pourtant, l’histoire aurait pu être bien différente si les Blazers avaient décidé de miser sur Michael Jordan avec leur second choix de draft en 1984. Au lieu de ça, le General Manager Stu Inman fait confiance à Sam Bowie pour incarner le nouveau visage de la franchise dans la peinture. C’est ce qui s’appelle avoir le nez fin. Jojo leur fera payer cet oubli en marchant sur les Portland Trail Blazers lors des Finales 1992 remportées par les Chicago Bulls.

Les Jail Blazers, champions NBA dans la catégorie des faits divers

Il est toujours difficile de se remettre de ses échecs, surtout quand on passe si près du but. À Portland, cela se concrétise par une période sombre marquée par de nombreux problèmes extra sportifs. Sur le parquet, l’équipe reste compétitive avec une Finale de Conférence Ouest en 2000 puis trois qualifications successives en Playoffs NBA. En dehors des terrains, Rasheed Wallace, Zach Randolph, Bonzi Wells, Damon Stoudamire, Ruben Patterson, Darius Miles, Qyntel Woods ou Shawn Kemp cumulent une liste d’infractions et de faits divers plus longue que les boucles rousses de Bill Walton qui leur vaut le surnom de Jail Blazers. Pas de traduction nécessaire, sachez juste que les joueurs connaissaient aussi bien le nom du commandant de police que des insiders de la presse locale.

L’Oregon, une terre maudite ?

Malheureusement, les fans ne sont pas au bout de leurs surprises. Les Trail Blazers délaissent enfin la rubrique des faits divers pour se mettre à squatter celle des blessures. L’hôpital de Portland devient the place to be à la fin des années 2000. Greg Oden reprend d’abord le flambeau de Bill Walton et Sam Bowie. Le first pick de la Draft NBA 2007, sélectionné juste devant Kevin Durant, est gêné par des problèmes de genou et ne portera le maillot de Rip City qu’à 82 reprises en six saisons, dans la plus pure tradition locale. Le même genou qui va forcer Brandon Roy à prendre sa retraite sportive au terme de la saison 2010-11 à seulement 26 ans. Un énième what if dans l’histoire des Trail Blazers qui plaçait beaucoup d’espoirs dans son duo avec LaMarcus Aldridge. C’est d’ailleurs dans cette équipe dirigée par Nate McMillan que Nicolas Batum fait ses gammes en NBA avant de partir voler de ses propres ailes chez les Charlotte Hornets.

It’s Dame Time à Portland

Pour les aider à tourner la page, Damian Lillard est drafté en 6è position de la cuvée de 2012 par les Portland Trail Blazers. Le meneur sort d’une toute petite université mais il a de grandes ambitions. Comme Brandon Roy, Damian Lillard termine Rookie de l’Année puis est désigné NBA All-Star dès sa saison sophomore. Le parallèle est inévitable pour les fans des Blazers assidus du Moda Center. Sniper d’élite et trashtalker vétéré, Lillard s’impose immédiatement comme le nouveau visage de cette équipe et n’hésite pas à jurer fidélité à la ville de Portland. Surtout, les Trail Blazers deviennent des habitués des Playoffs et atteignent même les Finales de Conférence Ouest en 2019 contre les Warriors. On ne compte plus les moments de légende comme son buzzer beater face aux Rockets en 2014 ou son bye-bye contre le Thunder en 2019. Malgré cela, il manque toujours une pièce au puzzle pour ramener Rose City en Finales NBA. Sous contrat dans l’Oregon jusqu’en 2027, Dame Dolla semble décidé à passer l’ensemble de sa carrière chez les Blazers au risque de ne jamais décrocher de bague. Une loyauté envers la ville de Portland qui fait plaisir à voir. Surtout quand on doit se coltiner Jusuf Nurkic comme principal lieutenant en attendant que les jeunes Anfernee Simons, Nassir Little ou Shaedon Sharpe atteignent un niveau suffisant pour prétendre devenir des joueurs majeurs en NBA, Jerami Grant – malgré une bonne saison individuelle – ne s’étant pas imposé comme la pièce manquante du puzzle des Blazers. On imagine que Damian Lillard regrette aujourd’hui encore son ancienne association avec C.J. McCollum. Au point de finalement décider un jour de quitter les Portland Trail Blazers ?