Jayson Tatum n’a pas été élu MVP des Finales : anecdotique ou symbolique ?

Le 18 juin 2024 à 08:16 par Céleste Macquet

Jayson Tatum Celtics 18 juin 2024
Source image : YouTube

C’était la grande question quand on se penchait sur l’éventualité de Celtics gagnant le titre NBA cette année. Qui pour récupérer le Bill Russell Trophy, le titre de MVP des Finales ? Jaylen Brown a répondu à la question de manière assez claire, mais cela en pose une autre, plus vaste. La non nomination de Jayson Tatum représente-t-elle un symbole à Boston ou une simple anecdote ?

Il a été titulaire au All-Star Game, pour la quatrième saison d’affilée. Pour la troisième fois de suite, il a été intronisé dans la All-NBA First Team. Il est sixième au classement du MVP cette année, après avoir été quatrième. Pourtant, ce n’est pas lui le MVP des Finales après le titre des Celtics. 

A première vue, ça n’a pas trop l’air de le déranger. On l’a vu féliciter son pote après la réception de son trophée. On les a vu célébrer ensemble, et on n’a jamais senti de vraies tensions entre les deux. Mais en y regardant de plus près, il y a tout de même un certain malaise dans la non nomination de Jayson Tatum au trophée de MVP des Finales. Quelque chose d’un peu malsain qui ressort de la situation.

Joueur qui divise, Jayson Tatum apparaît pour certains comme la version maximale d’un bon joueur de basket. Un type ordinaire qui a poussé ses stats au maximum, avec une production qu’on attend d’un joueur de basket typique. Un très bon joueur, consistant, au niveau All-NBA voire dans les discussions pour le podium du MVP, mais jamais au-dessus.

Il prend des tirs, en met parfois, en rate par moments. On peut le voir prendre feu, dominer d’autres superstars sur des matchs complets. Mais il ne rend pas ses coéquipiers spécialement meilleurs. Il ne nécessite pas un plan défensif tant sophistiqué que ça. Un joueur qui ne casse pas le jeu avec son talent pur, quelque chose d’inscrit au plus profond de lui-même, comme un Nikola Jokic, un Stephen Curry, un Joel Embiid ou un Giannis Antetokounmpo. Manque-t-il de l’effet “injuste” que ces gars-là transmettent parfois ? Est-il trop… prévisible ? Orthodoxe dans son jeu. Elémentaire dans la manière dont on peut construire une attaque autour de lui ? Basique ? Décevant ? Quand il dit en conférence de presse qu’il est le meilleur joueur de basket au monde, on a du mal à le prendre au sérieux, et pourtant…

Jayson Tatum has the most playoff points scored before turning 27 in NBA history. pic.twitter.com/r9VvnfltUg

— CelticsUnite (@CelticsUnite18) June 18, 2024

Pourtant, il vient de dépasser Kobe Bryant au classement des scoreurs prolifiques en Playoffs avant d’atteindre les 27 ans. Il a été irréprochable dans son dernier match de Finales, pour clore la série. Il a dépassé les espérances à de nombreuses reprises et figure aujourd’hui au rang des joueurs qui ont été Champions NBA et dans la All-NBA First Team sur la même saison.

Alors, simple anecdote au sein d’une équipe qui compte plus d’un excellent joueur ou symbole d’une tendance à ne pas être capable de prendre la vraie place de l’Alpha dans son collectif, voire d’un certain désamour subi, même à Boston ? La question mérite d’être posée, d’ailleurs on la pose, en se demandant également quelle est la vraie hiérarchie entre les ailiers à Boston. Vous avez quatre heures. Ou quatre mois.


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