Profil Draft NBA 2024 – Reed Sheppard : l’anomalie statistique au défi de la NBA

Le 04 juin 2024 à 09:01 par Julien Vion

Profil Draft Reed Sheppard 30 mai 2024
Source image : YouTube

Auteur d’une saison NCAA aussi impressionnante qu’inédite, Reed Sheppard pourrait intéresser plusieurs franchises dans le top 10 de la Draft NBA. Entre un shoot indéniable, une mentalité d’acharné et quelques questions sur son physique, voici le profil complet du nouvel extérieur en provenance de la célèbre fac de Kentucky.

Son profil en un coup d’œil :

  • Âge : 19 ans, mais il soufflera 20 bougies deux jours avant la Draft NBA
  • Poste : combo guard, parfois meneur mais plutôt un profil d’arrière en NBA
  • Équipe : Kentucky Wildcats (NCAA)
  • Taille : 1m88, comme Jalen Brunson
  • Poids : 83 kilos, comme Cameron Payne par exemple
  • Envergure : 1m91, comme Tyler Herro, c’est pas énorme
  • Statistiques 2023-24 : 12,5 points (53% au tir, 52% de loin), 4,1 rebonds, 4,5 passes, 2,5 interceptions et 0,7 contre (28,9 minutes en 33 matchs)
  • Comparaison NBA : des airs de Donte DiVincenzo, Seth Curry ou Luke Kennard, mais le profil est assez unique
  • Prévision TrashTalk : pick 3 à 10 de la Draft NBA 2024

Son parcours

Reed Sheppard est né le 24 juin 2004 à London dans le Kentucky. Son père ayant joué pour les Wildcats dans les années 1990, et allant au lycée dans le Kentucky, sa destination en NCAA tombait sous le sens. Sheppard a le blanc et bleu dans la peau.

Quand il y débarque en tant que recrue quatre étoiles, le petit guard n’est pas vraiment sur les radars des observateurs NBA. Mais sous les ordres de John Calipari, Reed Sheppard surprend tout le monde. A la mi-saison, il crée la sensation avec une efficacité de 55% à 3-points sur plus de 4 tentatives par soir. Mais là où l’anomalie statistique amuse par son absurdité dans un premier temps, elle devient complètement folle quand… elle ne diminue pas vraiment. Reed se maintient au-dessus des 50% de loin et pose les bases d’une des saisons les plus efficaces de toute l’histoire de la NCAA.

Néanmoins, l’université de Kentucky affiche des résultats collectifs décevants. Aux côtés de Rob Dillingham (autre prospect NBA), Sheppard passe à côté du match le plus important de son année et sort au premier tour de la March Madness face à la modeste fac d’Oakland. Il reste que le freshman est élu meilleur joueur de première année dans la Conférence Sud-Est, comme Brandon Miller ou Anthony Edwards récemment.

Ses points forts

  • Tir à 3-points redoutable / Efficacité au tir inédite
  • Mentalité de défenseur
  • Le playmaking

La saison 2023-24 de Reed Sheppard est une anomalie statistique. Même si le volume n’est pas monstrueux (4,4 tentatives par match), terminer la saison à 53% au tir, 52% à trois-points et 83% aux lancers, c’est… pas normal. Et quand on regarde dans le détail, les surprises continuent. Sheppard affiche une réussite de 57,3% (!) sur les 3-points ouverts, et s’il tente davantage de catch-and-shoot, sa réussite de loin en sortie de dribble est quand même de… 51%. Rien n’est normal. Pour couronner le tout, le range est aussi impressionnant que la vitesse à laquelle il dégaine.

Reed Sheppard hit a Game winner for the 2024 Title front runners vs Mississippi state..

32 PTS (11-14 FG, 4-7 3PT)
7 AST
5 REBS
2 STLS
2 BLKS

How we feeling.. for sure top 10 lock??? pic.twitter.com/w4NtKjKI8B

— Frankie Vision (@Frankie_Vision) February 28, 2024

Le combo-guard complète sa panoplie offensive par un bon QI basket et une vraie bonne base de playmaker. Meilleur passeur de Kentucky la saison dernière (4,5 de moyenne), il a montré pouvoir assumer un rôle de meneur de jeu par séquences grâce à une bonne vision et une prise de décision rapide.

Surtout, Reed Sheppard compense ses petites dimensions par une mentalité de défenseur acharné. Excellent off-ball et pour couper les lignes de passe, ses 2,5 interceptions de moyenne témoignent de ses qualités de pickpocket. Sa belle détente – plus haut saut vertical mesuré au Draft Combine – lui permet aussi de s’envoler pour bloquer des tirs. L’état d’esprit et les instincts ne sont pas à remettre en cause.

Reed Sheppard’s ability to force turnovers is elite: 3.2 Stocks per game and is the only high major (and only freshman) to have both 2.5+ block rate and 4.5+ steal rate

It’s easy to see how this is all in the flow of the defense and he perfectly calculates his gambles pic.twitter.com/YH3Ji5FRkx

— Rich (@MavsDraft) March 24, 2024

Ses points faibles

  • Manque de taille et d’explosivité
  • Création pour lui-même
  • Handle sous pression
  • Défense on-ball en NBA

Si Reed Sheppard a une bonne détente, on ne parle pas de l’athlète le plus explosif de l’histoire. En plus d’une petite taille et d’un manque de force, le combo-guard peut parfois pêcher dans la création pour lui-même. Il n’est pas aussi créatif qu’un Rob Dillingham pour trouver ses shoots, et sanctionne surtout quand le système a permis de lui offrir une belle opportunité.

Malgré son agilité et une efficacité plutôt bonne, on peut aussi lui reprocher de ne pas suffisamment attaquer le cercle (seulement 3,6 tentatives à 2-points par match la saison dernière). De la même manière, si le volume de 3-points (4,4) est loin d’être faible, on pourrait presque en demander plus tant l’efficacité est folle. Ces points posent la question du plafond des responsabilités offensives en NBA.

Concernant la défense, son physique sera un problème en NBA. Off-ball, aucun souci vu son activité, mais le 1v1 et la défense on-ball pose plus de soucis. Alors que Reed Sheppard semble plutôt destiné à jouer arrière, défendre des spécimens aux grosses dimensions au poste 2 sera un sacré défi. Et il n’y aura pas vraiment moyen de se cacher.

Ce qui va faire la différence

  • Comment trouver une place avec ce profil unique en NBA ?

La grosse question de son adaptation concerne d’abord son rôle. Petit pour un arrière, pas tout à fait meneur, la situation pose déjà le problème défensif évoqué juste au-dessus. Mais surtout, que faut-il lui demander en attaque ? Sheppard était loin d’être le go-to-guy de Kentucky, et peut parfois perdre son handle ou sa lucidité s’il est mis sous pression. Difficile de l’imaginer arriver en tant que rookie avec trop de responsabilités, et peut-être qu’un rôle à la Keegan Murray (sélectionné en 4 par les Kings en 2022) est envisageable. A 2m03, Sheppard aurait été un parfait ailier dans la NBA moderne. Mais avec 15 centimètres de moins, il faudra se forger une place avec un profil clairement inédit.

Projection NBA

Même s’il ne se développe pas bien, le shoot de Reed Sheppard peut lui garantir un avenir en NBA, de quoi avoir un plancher relativement sûr. Sa progression reposera sur sa capacité à peser offensivement au-delà de son tir, en plus de trouver ses solutions pour ne pas être ciblé en 1 contre 1. Le plafond, lui, n’est pas sans potentiel. L’avantage de Sheppard, c’est aussi de pouvoir être intégré à beaucoup de systèmes. Pas de question de fit à se poser, le guard de Kentucky ne sortira probablement pas du haut de la Draft. Jusqu’où les franchises sont prêtes à lui faire confiance ? Qui tentera le pari ?

  • ESPN l’annonce en 3è position (Houston Rockets).
  • Bleacher Report l’annonce en 6è position (Charlotte Hornets).
  • CBS Sports l’annonce en 4è position (San Antonio Spurs)
  • The Ringer l’annonce en 6è position (Charlotte Hornets).

 


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