Preview des Milwaukee Bucks 2021-2022 : des fantasmes de back-to-back et un nouveau statut à assumer, les Daims peuvent-ils faire le doublé ?

Le 18 oct. 2021 à 12:44 par Arthur Baudin

Bucks fans
Source image : YouTube

Grandes foulées et bois vers le ciel, les Daims repartent en campagne. Qu’un champion ajuste la mire en direction du back-to-back, rien n’est plus normal au fond, mais les ennemis du Wisconsin se comptent désormais sur les doigts d’une main qui en a 29. Oui, tout sera compliqué et la victoire passera par une mobilisation totale, constituant par ailleurs le synopsis d’une mission bien définie : marche ou crève. On débrief.

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Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Le terme de « masterclass » parait tout à fait idoine au résumé de la saison passée, surtout lorsque celle-ci fut la meilleure des Bucks depuis a minima 50 ans. Eh oui, la dernière fois que les Daims avaient soulevé le trophée, un bras-roulé bien exécuté suffisait à charmer les cœurs féminins de tout continent. En porte-drapeau de cette évolution, Giannis Antetokounmpo a mené son équipe jusqu’au titre à grands coups d’enjambées stratosphériques et de tomars dont il est l’inventeur. Tout a commencé par une chouette saison régulière, pourtant moins clinquante que l’exercice 2019-20, mais qui a eu le mérite d’inscrire le sérieux et la régularité comme principales caractéristiques des soirées passées avec nos amis du Wisconsin. Le basket-ball déroulé est le bon, les cadres que sont Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton se la jouent cool sans risquer la grosse blessure, et Jrue Holiday – aussi éloigné des grands débats soit-il – apparaît comme le probable plombier d’un évier bouché depuis plusieurs années. C’est donc avec un bilan de 46 succès pour 26 revers que les Bucks accèdent aux Playoffs de par le troisième siège de la Conférence Est. Débarquent alors les Floridiens du Heat et leur forme à total contresens avec leur épopée au sein de la bulle. Certains pensent pouvoir miser sur un succès du roster de Miami – plein de talent mais en rodage pendant 72 rencontres -, sauf que les Daims font preuve d’une incroyable force collective et balaient Jimmy Butler, sans vergogne : c’est un 4-0. La suite se termine en 7 face aux Nets, avec cette fois un petit coup de bol made in la trop longue pointure de Kevin Durant. Pfiou, profiter du seul jour où le corps de l’ailier est un obstacle à sa propre réussite, voilà un cadeau du ciel qui en dit long. Lors de la Finale de Conf’ face aux Hawks, aux allures d’une promenade de vélo d’après-tempête, les Bucks usent de 6 matchs pour mettre fin au festival Trae Young. La suite, tout le monde la connait, les Suns paient l’addition finale et s’inclinent devant la grandeur du Wisconsin. Sortez les masques de ski et sabrez le champagne, Milwaukee est sacré champion NBA pour la deuxième fois de son histoire.

Milwaukee Bucks, le bilan 2020-21 : Giannis Antetokounmpo et les Bucks tout en haut du Mont Olympe, que ce champion fut beau

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : PJ Tucker, Bryn Forbes et Sam Merrill
  • Ils ont re-signé : Bobby Portis et Thanasis Antetokounmpo
  • Ils arrivent : Grayson Allen, George Hill, Rodney Hood, Semi Ojeleye, Georgios Kalaitzakis et Sandro Mamukelashvili

Beaucoup de bonnes nouvelles, quelques évidences mais aussi un énorme coup dur. On commence par le bon morceau du steak avec cette prolongation de Bobby Portis à prix on ne peut plus réduit. Poser 9 millions sur 2 ans pour sécuriser un véritable facteur X en sortie de banc (11 points et 7 rebonds de moyenne l’an dernier), voilà un move sacrément bégé de la part de Jon Horst (lui aussi prolongé, soit dit en passant). Les arrivées de Grayson Allen, George Hill, Rodney Hood ainsi que tous les blazes compliqués qui s’en suivent vont faire grand bien à un banc désormais sans limite de profondeur. Ceci étant, perdre P.J. Tucker laisse planner beaucoup d’interrogations au-dessus de celui qui prendra sa relève, si tant est que ce personnage existe. Le nouveau Floridien a défendu les très grands pour remporter un titre, voyez-vous un joueur capable de reproduire ce taf de l’ombre ?

Le roster 2021-22 des Bucks

  • Meneurs : Jrue Holiday, George Hill
  • Arrières : Donte DiVincenzo, Pat Connaughton, Grayson Allen, Rodney Hood, Elijah Bryant
  • Ailiers : Khris Middleton, Jordan Nwora, Georgios Kalaitzakis
  • Ailiers-forts : Giannis Antetokounmpo, Thanasis Antetokounmpo, Semi Ojeleye, Mamadi Diakite
  • Pivots : Brook Lopez, Bobby Portis

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Comme expliqué précédemment, cette intersaison n’a pas complètement redistribué les cartes dans le Wisconsin. Les cadres sont toujours en place, prêts à rejouer avec des partenaires qu’ils connaissent bien, et les seuls grands changements seront visibles une fois la rotation enclenchée. C’est toujours sympa de pouvoir compter sur trois arrières supplémentaires, histoire de divaguer sur les lignes extérieures. À voir comment le Bud souhaite organiser le mariage entre Donte DiVincenzo, Pat Connaughton, Grayson Allen et Rodney Hood, tous quatre étant de chouettes compétiteurs qui peuvent impacter le déroulé d’une partie. On apprécie la présence de George Hill en sous-marin derrière Jrue Holiday, à la seule condition qu’il fasse mieux que lors de son passage à Philly. Le gros manquement de l’effectif reste cette interrogation autour du back-up de Giannis, car c’est quand on voit que Semi Ojeleye est en pole pour récupérer ce rôle que l’on se dit que Sekou aurait parfaitement fit avec Milwaukee. On lancera également des coups d’œil réguliers en direction de Jordan Nwora qui, on l’espère, confirmera son excellente présaison.

Le petit point du banquier

Salaires Bucks

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C’est tellement plus simple de zieuter les finances d’une franchise après que cette dernière vienne de toper un titre. Tous valent les dollars consacrés et même si la luxury taxe est sabordée de 19 millions de dollars – glissant un PV de 42 millions sous l’oreiller de Jon Horst – on ne voit pas d’éventuelles perspectives d’économies à réaliser dans l’instantané. Par contre, l’été 2022 risque d’être quelque peu compliqué à gérer puisqu’il faudra sacrifier de petits contrats pour faire passer les salaires croissants des cadres, qui gagneront chacun 2 ou 3 millions de plus par rapport à cette saison.

Les tips TTFL

Depuis quelques saisons, les Bucks se sont drôlement améliorés au jeu du gros score TTFL. Avant, on n’avait d’yeux que pour Giannis et ses perfs de soliste, mais miser sur l’un des pions du tandem Khris Middleton – Jrue Holiday revient désormais à laisser sa soirée entre les mains d’un All-Star, ou presque. C’est donc sans trop de risque que ce Big Three octroie la possibilité d’analyser le match-up adverse, avant de miser sur l’individualité – parmi les trois – qui bénéficiera de largesses défensives. Maintenant, Brook Lopez reste un chouette type et en cas d’infirmerie complètement saturée, il pourrait éventuellement pallier les absences des gros morceaux.

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Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Milwaukee, six noms ressortent. On commence avec Giannis Antetokounmpo, qui a connu plusieurs alertes la saison dernière. Un match raté pour des douleurs au dos, huit pour une entorse du genou gauche et un autre pour une entorse de la cheville gauche. Il subira également une nouvelle blessure lors de la finale de conférence Est avec une hyperextension du genou gauche qui le privera de deux rencontres et le gênait encore fin septembre. Surveillance aussi pour Bobby Portis, qui a manqué toute la présaison pour une tension aux ischio-jambiers gauches mais qui devrait être de retour pour la reprise. Donte DiVincenzo a quant à lui quitté son équipe lors du premier tour des Playoffs. Une entorse de la cheville gauche de grade 3 (déchirure ligamentaire) l’a ainsi envoyé à l’infirmerie, l’obligeant à passer au bloc début juin. Peu d’informations sont sorties pour l’instant mais il est probable qu’il manque le début de saison. Rodney Hood a pour sa part été limité l’année dernière, de nombreuses blessures le poussant à passer du temps à l’infirmerie : tension au quadriceps gauche, entorse de la cheville gauche, douleurs au genou droit … Il faudra le surveiller lors du début de saison, alors qu’il lutte encore contre des douleurs au pied droit depuis la reprise des entraînements. Pas mal d’alertes également pour Grayson Allen : douleurs à la main gauche, à la hanche, entorse de la cheville gauche, tension abdominale, et au total dix-sept rencontres manquées la saison dernière. On conclut avec George Hill, qui a connu une grosse absence l’année dernière avec une rupture du tendon extenseur du pouce droit qui l’a envoyé au bloc et l’a privé de quarante-et-un matchs.

L’impossible back-to-back ?

Une saison, deux solutions. L’analyse des objectifs de Milwaukee est l’une des moins compliquées à réaliser depuis le début des previews tant l’issue est très simplement bilatérale. Toper le back-to-back propulserait Giannis Antetokounmpo – et ses lieutenants – vers une dimension réservée aux plus grands, une zone qui permet d’écarter toutes les jacasseries quant à la manière, le contexte et les autres paramètres qui auraient pu favoriser la victoire finale du champion concerné. On ne parlera alors pas de trous d’air de la part des autres franchises mais de Bucks dominants qui ont noyé la concurrence. C’est là toute la crédibilité qu’un back-to-back peut apporter – même si les Daims n’en manquent pas – puisque l’unité de mesure n’est plus l’année mais la période. « Que s’est-il passé entre la legacy des Warriors et celle du Thunder de Pokusevski ? ». On expliquera – un peu ennuyé et les bras ballants – à nos enfants que Toronto en a raflé un, que les Lakers aussi et que les Bucks de Giannis Antetokounmpo ont fait de même, « il me semble ». Lever le doute, balayer l’hésitation et inscrire son nom comme l’un des plus pesants sur ce premier quart de siècle. Par contre, si revers il y a, la manière sera à analyser sous toutes ses coutures car l’on ne peut pas paraître dominé en sortie de titre. Le secret d’un nouvel exercice a minima réussi serait donc de trouver un chouette compromis entre une saison régulière juste bonne, et des Playoffs de guerriers où âme chevillée au corps, les Daims sortent ceux qu’ils doivent sortir et s’ils s’inclinent, qu’ils le fassent contre un bel ennemi à l’issue d’une série spectaculaire. M’enfin, on s’assure une marge de sureté en parlant d’éventuel revers mais l’objectif numéro uno reste le troisième titre de la franchise, rien de plus et pas grand chose de moins.

Le pronostic du rédacteur

60 victoires et 22 défaites, la première place à l’Est. Parce que sous-estimer le cœur d’un champion revient à nier sa précédente domination et qu’après la controverse Kyrie Irving qui s’empare actuellement de Brooklyn, la stabilité de l’effectif du Wisconsin risque d’être sa principale force cette saison. En Playoffs, la donne sera cependant différente car même si les Daims domineront tranquillement la Conférence Est, ils étaient ric-rac face aux Nets lors de la dernière postseason et s’en sont finalement sortis grâce à un mix qui comptait les coups du sort parmi ses ingrédients. Attendus par tous, le back-to-back sera – à mon sens – trop difficile à réaliser.

Pas la plus compliquée des previews à réaliser, les Bucks se fixent un seul et unique objectif, à savoir le back-to-back. Les effectifs s’étant pour la plupart stabilisés cet été, la concu sera encore plus rude que l’an dernier avec bon nombre de superteam dont les éléments savent désormais jouer ensemble. Pas de soucis puisqu’au jeu de la cohérence, c’est Milwaukee le plus fort.