C’était un 18 octobre : les grands débuts de Kareem Abdul-Jabbar avec les Bucks, première page d’un bouquin qui deviendra vite un best-seller

Le 18 oct. 2021 à 12:42 par Nicolas Meichel

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Si Giannis Antetokounmpo a remis les Bucks au sommet cinquante ans après leur premier titre et qu’il est déjà dans la discussion pour le statut honorifique de meilleur joueur de l’histoire de la franchise, impossible de parler de cette dernière sans mentionner le nom de Kareem Abdul-Jabbar. Et comme on est le 18 octobre, on a voulu faire un petit flashback sympa sur le premier match de cette légende en NBA, sous les couleurs de Milwaukee. 

Parce que oui, Kareem Abdul-Jabbar a foulé les parquets NBA pour la toute première fois le 18 octobre 1969. À l’époque, il n’était pas encore Kareem mais Lew Alcindor, ce phénomène sorti tout droit de l’université d’UCLA, coachée par le légendaire John Wooden. On ne va pas revenir sur le coin toss qui a permis aux Bucks de choper ce monstre générationnel au nez à la barbe des Suns, ni sur la guéguerre entre la franchise de Milwaukee et les New York Nets pour s’attacher les services de celui qui a été sélectionné en numéro 1 de la Draft NBA et ABA. Non, aujourd’hui, on va vraiment se concentrer sur la perf’ d’Alcindor dans son premier match chez les grands, tout simplement car il a donné un premier véritable aperçu des grandes choses à venir. Sur le parquet de la Milwaukee Arena (les choses étaient tellement plus simples à l’époque), devenue ensuite la MECCA Arena au milieu des années 1970, Lew a tout de suite montré que l’énorme hype qui l’entourait était justifiée. La première équipe à prendre plein tarif ? Les Detroit Pistons de Walt Bellamy. En l’espace de 48 minutes (oui oui), Alcindor a cumulé… 29 points, 12 rebonds, 6 passes décisives, 4 interceptions et 3 contres, pour finalement guider les Bucks vers une victoire 119-110. Wow ! C’est ce qu’on appelle des débuts en fanfare. Si vous vous souvenez du premier match de LeBron James en 2003 et de la manière avec laquelle il a répondu aux énormes attentes le concernant, eh bien dites vous que c’était un peu pareil avec Lew Alcindor. Ce 18 octobre 1969, la rencontre fut diffusée exceptionnellement sur la chaîne nationale ABC, qui habituellement attendait Noël pour commencer ses retransmissions NBA. Vous avez dit hype ?

Des débuts très réussis donc pour Lew Alcindor, qui va prouver tout au long de sa campagne rookie qu’il est bien une légende en devenir. Presque 29 points et plus de 14 rebonds de moyenne, le titre de Rookie de l’Année, une première sélection au All-Star Game, une place dans la All-NBA Second Team ainsi que dans la deuxième meilleure équipe défensive de la saison, et surtout un énorme impact sur les résultats des Bucks. Vous en connaissez beaucoup vous des rookies qui ont aidé leur équipe à remporter 56 matchs après une saison à seulement 27 victoires ? Pas nous en tout cas, tout simplement parce que c’est rarissime de voir un joueur de première année imposer si vite sa domination dans la plus grande ligue de basket du monde. La saison impressionnante du futur Kareem Abdul-Jabbar s’est finalement arrêtée au stade des Finales de Division (oui ça s’appelait comme ça à l’époque) contre les New York Knicks, mais ce n’était qu’une question de temps avant que le phénomène n’emmène sa jeune franchise – créée en 1968 – sur le toit de la NBA. Combien de temps ? Un an exactement. En 1971, Lew Alcindor – meilleur scoreur et MVP de la saison – a été tellement dominant aux côtés de la nouvelle recrue Oscar Robertson que les Bucks ont survolé la NBA, remportant 66 rencontres en régulière avant de filer tranquillement vers le titre (bilan de 12-2 en Playoffs). Champion et MVP des Finales 1971, Alcindor venait de marquer l’histoire d’une franchise qui n’a dû attendre que trois saisons avant de connaître l’ivresse de la victoire. C’est ce qui se passe parfois quand on remporte un pile ou face au moment où un prodige débarque en NBA…

Kareem Abdul-Jabbar quittera finalement les Bucks quatre années plus tard pour revenir à Los Angeles, une ville plus adaptée à ses yeux par rapport à ses convictions personnelles. Il remportera cinq bagues de plus sous le maillot des Lakers version Showtime, aux côtés de Magic Johnson & Cie. Mais ses saisons individuelles les plus folles, notamment sur le plan statistique, resteront celles réalisées à Milwaukee.