Adam Silver préfère le star system du Thunder à celui des Warriors : forcément, ça défonce pas toute la concurrence
Le 11 mai 2019 à 19:16 par Nathan Grenouilleau
Aligner un cinq majeur composé de cinq All-Stars, c’est pas un peu too much ? Ça agace en tout cas plus d’un fan de la Grande Ligue et apparemment, Adam Silver n’est pas fan non plus. Forcément, voir une équipe rouler sur la concurrence, ce n’est pas bon pour le business.
L’addition de stars au sein d’une même équipe, on aime ou on n’aime pas, mais on n’a pas vraiment le choix de faire avec dans la NBA actuelle. L’exemple le plus parlant aujourd’hui ? Celui de Golden State. Après avoir parfaitement exploité les potentiels de Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, tous trois draftés dans la baie d’Oakland et à l’origine du titre de 2015 et de la saison régulière la plus prolifique de l’histoire (73-9 en 2016), les Warriors se sont attirés les foudres d’une partie de la communauté NBA en signant à l’été 2016 l’ancien MVP et meilleur scoreur de la Ligue, Kevin Durant. Le résultat ? Deux titres en deux ans jusqu’à présent. La signature de DeMarcus Cousins pour trois francs six sous l’été dernier n’aura été qu’un coup de poignard supplémentaire porté aux détracteurs des Dubs. Avec une telle armada, personne ne peut imaginer voir tomber les hommes de Steeve Kerr. La concurrence se fait défoncer chaque soir en toute impunité, et apparemment, Adam Silver n’est pas des plus fervents défenseurs de ce modèle Warriors basé sur l’addition de stars. En effet, le commissioner NBA semble plus adepte d’un modèle tel que celui adopté par le Thunder au début des années 2010, à savoir drafter plusieurs jeunes joueurs et les développer jusqu’à ce qu’ils deviennent des (super)stars.
“Pour moi, cela dépend de la façon dont l’équipe est développée. Je pense que la plupart des gens seraient d’accord si l’équipe draftait ses joueurs et les développait en superstars, ça serait une bonne chose. Je pense que dans une situation où une superstar rejoint une équipe qui est déjà considérée comme une grande équipe, ce n’est pas idéal.”
Passer par la draft et exploiter au mieux les capacités des jeunes joueurs, voilà un modèle de développement qui attire et qui plaît particulièrement à Adam Silver. En effet, voir une équipe grandir, développer sa propre identité et atteindre les sommets, ça ne laisse personne indifférent. Lorsqu’il étaye ses propos auprès de David Rubenstein, le commissioner n’hésite d’ailleurs pas à s’appuyer sur le modèle du Thunder du début des années 2010. Récupérer coup sur coup Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden et en faire de véritables stars, voilà ce qui avait permis à Oklahoma City d’atteindre les Finales NBA en 2012. Contrairement aux Warriors, aucune grosse star n’avait rejoint les trois jeunes loups à cette époque, mais ce n’est pas pour autant que la hype autour de cette équipe n’était pas totalement dingue. Mais là où le bas blesse dans l’exemple cité par Adam Silver, c’est que le Thunder n’avait pas su conserver ses jeunes pépites pour essayer de gagner ensemble. Contrairement au modèle de Golden State, celui du Thunder n’a donc pas abouti à une domination sans partage. Tout est bon à prendre pour gagner et ça, les Warriors l’ont bien compris. C’est un fait, la concurrence est bien moins féroce lorsqu’une équipe se ramène sur les parquets avec cinq All-Stars et c’est d’ailleurs bien ça qui dérange une grande partie de la communauté NBA. Une concurrence plus faible serait donc forcément synonyme d’un désintérêt de la part de certains fans ? Sans aucun doute, et ça, ça ne plait pas au businessman qu’est Adam Silver.
Développer son talent en interne plutôt que de chercher à se renforcer en allant toquer à la porte des concurrents, voilà un modèle qui semble plaire au plus grand nombre et à Adam Silver en particulier. Business ou pas business, nul doute que beaucoup de fans de la balle orange rejoindront celui qui a succédé à David Stern sur ce sujet.
Source texte : New York Times