James Harden, une campagne de fou pour une fin en carton : on connaît le refrain, et ça commence à faire beaucoup

Le 11 mai 2019 à 20:27 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

Deux et deux font quatre, l’eau ça mouille, et les Rockets de James Harden se font sortir par les Warriors en Playoffs. Encore une fois, le Barbu n’a pas réussi à guider son équipe vers la victoire face au rival californien et cette nouvelle défaite s’inscrit dans la lignée des précédentes saisons, où Harden a souvent chié dans la colle quand ça comptait le plus.

Cette défaite face aux Warriors ne va pas arranger la réputation de James Harden. Au contraire. ‘C’est un joueur de saison régulière, on ne peut pas compter sur lui en Playoffs’. Voilà en gros le genre de phrase qu’on peut lire par-ci par-là aujourd’hui après la nouvelle élimination prématurée des Fusées, éliminées 4-2 face au double champion en titre pourtant privé de Kevin Durant depuis la fin du troisième quart-temps du Game 5. On ne va pas aller jusque-là mais il y a du vrai parce qu’encore une fois, le Barbu n’a pas assumé son statut de MVP, il n’a pas ponctué sa formidable saison régulière par une campagne de Playoffs digne de ce nom. Alors oui, quand on checke ses stats, on s’aperçoit que le bonhomme tourne à 31,6 points, 6,8 rebonds, 6,6 passes décisives et 2,2 interceptions sur l’ensemble des Playoffs, mais ce n’est plus une question de stats à l’heure actuelle. On sait que c’est un monstre offensif, on a vu à quel point il était capable de porter son équipe en régulière ces dernières années, mais est-il vraiment capable de guider les siens en postseason, de jouer son meilleur basket quand ça compte le plus ? Pour l’instant, on ne peut pas répondre oui à cette question car Harden a accumulé trop de casseroles sur le plan individuel depuis le début de sa carrière. C’est entre avril et juin que s’écrivent les légendes, que les réputations se construisent, bonnes ou mauvaises. Et aujourd’hui, la star de H-Town est perçue comme un joueur exceptionnel, mais pas comme un winner. Une perception qui ne semble pas perturber James Harden, mais qui est bien réelle.

“Je n’y prête pas vraiment attention. L’une des meilleures choses concernant le fait d’être dans l’action, c’est que je ne me concentre pas dessus, je n’y prête pas attention. Les gens auront toujours quelque chose à dire, que ça soit positif ou non. Comme j’ai dit, tant que vous n’avez pas été dans cette position, vous ne pouvez pas comprendre. Il n’y a aucun intérêt à essayer de vous expliquer” a notamment déclaré James Harden via ESPN.

Avec l’absence de Kevin Durant, les Rockets avaient une occasion en or pour enfin taper les Warriors et on attendait donc un James Harden en mode killer, sans pitié. Une année auparavant, c’est son équipe qui avait été victime d’un coup du sort avec la blessure de Chris Paul. Mais contrairement aux Dubs, les Fusées n’ont pas réussi à en profiter pour remporter la série et le Barbu est logiquement critiqué pour cela aujourd’hui. Dans le Game 5, il a été étrangement discret dans le dernier quart-temps, avec seulement un tir tenté dans les sept dernières minutes de la rencontre, pour trois points. Si les Rockets ont été plutôt efficaces en attaque durant cette période et que cette discrétion s’explique en partie par le fait qu’Harden a été particulièrement visé par la défense californienne, les gens retiendront qu’il s’est effacé au moment où Houston avait véritablement la possibilité de prendre le contrôle de la série. Et puis la nuit dernière, Game 6 à domicile, pas de Kevin Durant en face, victoire obligatoire. Qu’est-ce qui s’est passé ? James Harden a laissé son costume de MVP au vestiaire. 35 points certes, mais aussi six turnovers, cinq lancers francs laissés en route et un money time pas top top alors que toute la saison était en jeu. A partir du moment où KD a rejoint les vestiaires de l’Oracle, on aurait voulu voir un barbu taille patron, qui pose véritablement son empreinte sur la série pour tuer Golden State. On attend encore.

Cette fin en queue de poisson face à des Warriors diminués est le dernier épisode de la série ‘Les ratés de James Harden en Playoffs’. On commence à avoir l’habitude. On se souvient forcément du Game 7 de la saison dernière perdu face à Golden State à domicile, où il a grandement participé au craquage en règle des Rockets, qui ont manqué 27 tirs à trois points consécutifs ce soir-là. Dans cette rencontre, Harden a fini à 2/13 du parking. Mais il y a bien pire comme ce Game 6 horrible contre les Spurs en 2017. Scénario qui ressemble à celui d’aujourd’hui. Les Rockets sont menés 3-2 en demi-finales de Conférence, ils jouent le sixième match à la maison et les hommes de Gregg Popovich doivent faire sans Kawhi Leonard, blessé. Et là, Ramesse sort une perf ultra crade avec seulement 10 points à 2/11 au tir, avec six turnovers en prime et une défaite de 39 pions dans les dents. L’un des pires matchs de sa carrière, à coup sûr. On peut parler aussi de son Game 5 en Finales de Conférence 2015, face aux Warriors, quand il a terminé avec presque autant de pertes de balles que de points (12 turnovers pour 14 points, à 2/11) alors que son équipe était face à l’élimination, ou encore de sa dernière série de Playoffs sous le maillot du Thunder d’Oklahoma City en 2012. Vous vous rappelez des Finales NBA de James Harden face au Heat ? Non ? Ce n’est pas étonnant car il a été invisible la plupart du temps contre Miami. Meilleur sixième homme de la ligue cette année-là, le Barbu est passé à côté de sa finale et OKC a pris 4-1 face à la bande à LeBron.

Ces moments-là, associés à des pourcentages qui chutent souvent en Playoffs, entachent aujourd’hui fortement la réputation de James Harden et le seul moyen de fermer les bouches, c’est de briller en postseason. Pour cette année, c’est cuit et l’été sera long pour lui mais il aura probablement d’autres opportunités pour réécrire son histoire. Il n’aura alors plus le droit de se planter.