Top 30 des franchises de la décennie : les Indiana Pacers, à la fois si près et si loin… (#9)

Le 23 déc. 2019 à 17:49 par Remy Larquetoux

Paul George
Source image : NBA League Pass

Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaîtront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Aujourd’hui, focus sur l’Indiana et ses Pacers. 

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle des fans NBA

Plus on avance, plus les aventures des franchises présentées sont belles. Aujourd’hui, attardons-nous sur Indianapolis et ses Pacers. Une décennie marquée par la régulière présence de l’équipe en Playoffs, où Indy n’a cependant jamais réussi à franchir ce cap pour atteindre les sommets. Une neuvième position méritée donc, mais n’y avait-il pas la place pour monter plus haut ? Replongeons-nous dans ces dix dernières années.

Le bilan en régulière : 437 victoires – 367 défaites

Un bilan positif mais pas non plus exceptionnel, qui s’explique par le fait que les Pacers ont souvent terminé dans la deuxième partie du Top 8 à l’Est, dans les places 5 à 8. Ils ont néanmoins connu des heures plus fastes. En effet, pendant la saison 2013-14, sous les ordres de Frank Vogel, ils ont dominé l’Est pour atteindre son trône. Ni LeBron James et son Heat, ni les autres n’ont réussi à suivre le rythme d’Indiana. 56 victoires au total, notamment grâce aux barbelés installés à la Bankers Life Fieldhouse tous les soirs. Cette année-là a été la plus aboutie de la décennie au nombre de succès, et confirmait la montée en puissance des Pacers après deux saisons à plus de 60% de victoire. Ces belles campagnes ont succédé à un début de décennie poussif, avec 32 et 37 matchs remportés en 2010 et 2011. Durant la deuxième partie des années 2010, après une petite période de transition (avec notamment la terrible blessure de Paul George et le départ de Vogel), les Pacers ont retrouvé leur place parmi les équipes solides de l’Est – eux qui restent sur deux saisons à 48 succès – sans pour autant faire partie des cadors.

Le bilan en Playoffs 

Le bilan en Playoffs ? On pourrait le couper en deux. D’abord, au début de la décennie, on a vu une équipe d’Indiana qui a progressé jusqu’à devenir un vrai poids lourd et le concurrent numéro un du Heat version Big Three. Élimination au premier tour en 2011, demi-finale de conférence en 2012, puis deux finales de conf’ en 2013 et 2014. Une belle ascension, mais une ascension à chaque fois brisée par LeBron James et ses copains. Pourtant, les Pacers ont réussi à faire transpirer Miami. Ils menaient ainsi 2-1 en 2012, avant d’emmener le Heat vers sept matchs l’année suivante, puis six l’année d’après. Bref, les hommes de Frank Vogel ont toujours su poser des problèmes aux Floridiens, mais sans franchir le cap. Ensuite, la deuxième partie de la décennie est caractérisée par des éliminations au premier tour. Quatre de suite pour être précis, dont deux sweeps en 2017 et 2019, et deux éliminations par l’intermédiaire d’un Game 7 en 2016 et 2018. Encore une fois, le King s’est retrouvé sur le chemin des Pacers, lui qui a éliminé Indy à deux reprises avec les Cavaliers.

Les joueurs majeurs

  • 2 MIP (Paul George en 2013, Victor Oladipo en 2018)
  • 8 sélections au All-Star Game (Paul George x4, Roy Hibbert x2, Victor Oladipo x2)

Lorsque l’on évoque les Pacers, on pense généralement à Paul George. En effet, s’il fait désormais le bonheur des Clippers, c’est dans l’Indiana que l’on a vu éclore ce fantastique joueur. Il est arrivé en 2010 après avoir été drafté en 10è position et est devenu au fil des saisons la star de la franchise jusqu’à son départ en 2017. Cela lui vaudra quatre sélections au match des étoiles, et un titre de Most Improved Player. Dans la même lignée des ailiers ayant bien progressé offensivement chez les Pacers, comment ne pas évoquer le nom de Danny Granger. MIP en 2009, il était le véritable scoreur de l’effectif avant ses pépins physiques et l’avènement de PG. Quand on évoque Danny Granger, on pense forcément au début de la décennie. Celui-ci a notamment été marqué par les épisodes de Playoffs contre le Heat. Une équipe construite sur la défense, avec du George Hill à la mène et le duo David West – Roy Hibbert dans la raquette. Hibbert a même été auréolé de deux sélections au All-Star Game pour récompenser celui qui s’est affirmé comme la tour de contrôle de la défense des jaunes pendant ses sept saisons à Indianapolis. Beaucoup de sérieux donc, et ce n’est pas David West qui dira le contraire. Mais qui d’autre de mieux que Lance Stephenson pour mettre un peu de folie dans tout ça ? Dans son style si particulier, il a passé les quatre premières années de la décennie en tant qu’homme à tout faire sur les postes extérieurs, avant de revenir en 2017. Du rebond, de la passe, de la défense par moment, et quelques frasques dont lui seul a le secret, c’était un régal de le voir évoluer dans cette équipe. Autre joueur qui a connu le début et la fin de la décennie Pacers, Darren Collison, auteur de quatre saisons au total en tant que titulaire à la mène. Et aujourd’hui, la franchise est caractérisée par la présence du MIP 2018 et All-Star Victor Oladipo, fraîchement débarqué d’Oklahoma City il y a deux ans en compagnie de Domantas Sabonis dans l’échange de Paul George. Ces deux-là ont franchi plusieurs caps dans l’Indiana, avec Myles Turner, Thaddeus Young et Bojan Bogdanovic également à leurs côtés.

Le cinq majeur de la décennie : Lance Stephenson – Victor Oladipo – Paul George – David West – Roy Hibbert

Le souvenir du rédacteur

Si on vous dit finale de conf’ contre le Heat 2013, Match 2, ça vous parle ? Non ? Si on dit gros highlight… Chris Andersen ? Toujours pas ? Bon et bien allez sur YouTube, tapez “Paul George Dunk vs Birdman” et vous trouverez sans doute l’un des dunks les plus sales des Playoffs sur la décennie. Il reste quelques secondes dans le troisième quart-temps. Les Pacers sont menés 1-0 et la victoire est impérative pour ne pas se retrouver en difficulté dans la série. Les Pacers mènent de deux points, Paul George est en isolation tête de raquette contre LeBron James. Ce dernier est dépassé lorsque PG drive sur sa gauche, le Birdman arrive en aide… un peu trop tard. Paulo est déjà haut dans le ciel floridien, et fracasse le cercle d’un dunk surpuissant, tandis qu’Andersen mange le sol. Un poster énorme, et Paul George exulte. Ian Mahinmi, qui était aux premières loges, semble tout autant abasourdi par la violence de l’action que l’homme aux oiseaux. Quoi de mieux pour finir un quart-temps. Les Pacers s’imposeront au final 97-93, grâce au duo Roy Hibbert – Paul George, auteur de 51 points.

La forme actuelle

Ça tourne plutôt pas mal à Indianapolis en ce moment. Malgré l’absence de Victor Oladipo et plusieurs changements à l’intersaison, la bande à Nate McMillan fait partie des équipes qui comptent à l’Est, avec 20 victoires en 30 matchs depuis le début de la saison. La grosse recrue de l’été Malcolm Brogdon justifie son contrat de quatre ans et 85 millions de dollars, le jeune intérieur lituanien Domantas Sabonis cartonne, sans oublier les contributions des autres titulaires T.J. Warren, Jeremy Lamb et Myles Turner. On a là une équipe bien solide sur le plan collectif et difficile à bouger en défense. Avec le retour d’Oladipo qui se rapproche, les Pacers pourraient faire mal.

La projection pour la décennie 2020

Avec un noyau de joueurs qui sont dans la même tranche d’âge et une bonne dose de talent, les Pacers ont les moyens pour grandir dans les prochaines années. Une fois Victor Oladipo de retour, on aura une traction arrière composée de deux joueurs déjà forts sans pour autant être très âgés. Malcolm Brogdon et Oladipo ont 27 ans, on a peut-être là l’un des futurs meilleurs backcourts de la Ligue, même s’il ne faut pas oublier que le second revient d’une grosse blessure et que son contrat se termine en 2021. À l’intérieur, c’est pas mal non plus. Myles Turner en protecteur de la maison jaune, Domantas Sabonis en parfait complément juste à côté de lui. Deux jeunots de 23 ans, qui ont l’avenir devant eux et qui sont sécurisés niveau contrat. Quatre joueurs donc qui ne sont pas encore dans leur prime et qui pourraient le vivre plus ou moins en même temps. On n’oublie pas T.J. Warren et Jeremy Lamb (26 et 27 ans), deux éléments importants de l’équipe actuelle qui sont sous contrat au moins jusqu’en 2022. Les fans des Pacers ont donc de quoi être optimistes pour les prochaines années. En plus, il n’y a plus de LeBron pour barrer la route de la franchise, alors pourquoi ne pas rêver un peu ?

La décennie 2010 des Pacers, c’est une décennie solide avec une équipe qui a plutôt pesé dans la Conférence Est, mais qui n’a jamais réussi à tutoyer les sommets. La franchise d’Indiana a aussi connu quelques changements en coulisses et on peut vraiment remarquer une évolution sur ces dix années, mais elle est en bonne santé aujourd’hui avec un avenir prometteur. 

Le classement