Top 30 des franchises de la décennie : les Minnesota Timberwolves et leurs cinq matchs de Playoffs en dix ans (#28)

Le 04 déc. 2019 à 18:03 par Giovanni Marriette

Wolves Karl-Anthony Towns Jeff Teague, Jimmy Butler Andrew Wiggins
Source image : NBA League Pass

Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaitront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Place aujourd’hui à des Wolves passés à un tir de Nikola Jokic d’avoir vécu une décennie sans le moindre match de Playoffs.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle de fans NBA

On part tout de suite dans les plaines rafraîchissantes du Minnesota pour découvrir que l’héritage de Kevin Garnett… est compliqué. Quelques gros joueurs sortis du moule Wolves mais des résultats collectifs décevants et/ou ridicules, bref cette décennie fut bien longue pour la fanbase de la meute de Loups la moins agressive du continent.

Le bilan en régulière : 288 victoires – 516 défaites

Trois saisons à 15, 16 et 17 victoires, ça c’est pour ne pas oublier que les Wolves ont su être TRÈS mauvais depuis dix ans. 26, 29 et deux fois 31, ça c’est le bilan logique d’une équipe qui se cherche, entre formations des jeunes pousses et désir de gagner quelques matchs de temps en temps. 36 en 2019, 40 en 2014, wow on se rapproche d’une franchise moyennement moyenne et… alléluia, la saison 2017-18 qui vient sauver les apparences et offrir cette magnifique 28ème place à Minnesota. 47 victoires, un Jimmy Butler qui fout une merde incroyable mais qui aura peut-être été le seul joueur de la décennie capable de croire que les Wolves pouvaient gagner. Parti aussi vite qu’il était arrivé, Buckets laissera derrière lui une équipe jeune et plutôt inexpérimentée, qui attend patiemment depuis une nouvelle saison dans le positif. C’est pas facile tout ça, pas facile.

Le bilan en Playoffs : une défaite au premier tour (2018)

Une qualification en 2018 jouée lors de l’ultime match, mors d’une ultime possession face à des Nuggets encore trop frais. Joie immense et logique dans le Minnesota, premiers Playoffs depuis… 2004 et une série de huit postseasons de suite à l’époque Garnett, mais malheureusement une match-up compliquée face aux Rockets. Clint Capela prend Karl-Anthony Towns pour une tablette de chocolat, James Harden est évidemment trop fort et l’affaire sera ficelée en cinq petits matchs. Pas grave, les Wolves sont en Playoffs et on va pouvoir enchaîner la saison suivante. Oups, bah non, ventre mou, on y retourne.

Les joueurs majeurs

  • Trois All-Stars : Kevin Love (3), Karl-Anthony Towns (2), Jimmy Butler (1)
  • 2 ROY (Andrew Wiggins, 2015, et Karl-Anthony Towns, 2016)
  • 1 MIP (Kevin Love, 2011)

Honneur comme souvent à nos zinzins préférés, et rappelons-nous que quelques drôles de phénomènes sont passés, parfois subrepticement, par Minneapolis. On peut par exemple citer la fierté des Antilles Mickael Gélabale et Ronny Turiaf, vive la weed, ou encore les héros que sont Anthony Bennett, Michael Beasley, Lance Stephenson, Darko Milicic, Jonny Flynn ou Derrick Williams. Aaah, les Wolves et la Draft, quelle belle histoire. Ah tiens, on n’oublie pas non plus les deux roux de secours Greg “Reverchon” Stiemsma et Chase Budinger ou les passages éclairs d’Andrei Kirilenko, Brandon Roy, Tayshaun Prince, Mo Williams, Jamal Crawford ou… Kevin Garnett, revenus fermer définitivement la page en milieu de décennie. Big-up également à la Team Timberbulls avec Taj Gibson, Luol Deng, Tom Thibodeau, Jimmy Butler et surtout un Derrick Rose transfiguré en 2018-19, aux soldats Brewer, Barea, Covington, Pekovic, Dieng, Tolliver, Saric, Teague, aux passages rapides d’un jeune Thaddeus Young, d’un Big Al sur la fin, d’un Muhammad prometteur et aux promesses du duo de bambins Okogie / Culver. Mais honneur pour finir à notre starting five made in redac, avec selon nous quatre intouchables et une petite wild card. Les deux gros K à l’intérieur ça ne bouge évidemment pas, le petit Ricky à la mène qui aura fait ce qu’il a pu, un Andrew Wiggins qui fait partie quoiqu’on en dise de l’histoire de sa franchise et au poste 2… Zach LaVine, trois saisons pleines seulement avec Minny mais offrant alors un combo de promesses / frustration assez unique, sans parler évidemment des souvenirs laissés lors de ses victoires au Slam Dunk Contest.

Le cinq majeur de la décennie : Ricky Rubio – Jimmy Butler – Zach LaVine – Andrew Wiggins – Kevin Love – Karl-Anthony Towns

Le souvenir du rédacteur

Nous sommes en décembre 2015, et Kevin Garnett est en train de terminer l’un des plus beaux livres de notre histoire NBA récente. Revenu boucler la boucle dans son Minnesota chéri, plus pour participer qu’autre chose mais là n’est pas la question, KG va s’offrir ce soir-là son dernier grand souvenir “de terrain”. Wolves – Clippers, match équilibré face à la bande à Chris Paul et Blake Griffin. Puis là tout s’accélère. Zach LaVine et KG justement poussent J.J. Redick à la faute, Ricky Rubio veille et intercepte, lance la contre-attaque face à un Blake Griffin se retrouvant seul à défendre. En vrai passeur Ricky voit arriver la momie Garnett en trailer, lequel s’élève – un peu – et postérise violemment – un peu – Blake Griffin, le rouquin se retrouvant une fois n’est pas coutume du mauvais côté du poster. La foule est incrédule, un peu comme si Brigitte Bardot venait de piquer le mec de Rihanna, et Kevinou prouve ce soir-là qu’il n’a rien perdu de sa sauvagerie, même avec des genoux en mousse…

La forme actuelle

Et bien c’est plutôt… pas mal en fait. On y voyait un peu mal barré pour cette saison dite – une nouvelle fois – de transition, mais Karl-Anthony Towns est comme prévu monstrueux, Andrew Wiggins est comme pas prévu très très bon, et c’est même tout le groupe d’un Ryan Saunders de plus en plus aguerri qui tape dans le même sens. Les soldats Covington, Dieng ou Teague font le taf, les jeunes Okogie ou Culver grandissent vite et à l’arrivée le bilan est positif (9-8) au 4 décembre. Qui l’eût cru ? Franchement pas grand monde. A confirmer même si l’on connaît la dureté d’une saison à l’Ouest, mais en tout cas l’état d’esprit affiché fait plaisir à voit et ça, c’est déjà une très bonne nouvelle après toutes ces saisons compliquée vécues depuis… quinze ans.

La projection pour la décennie 2020

Plutôt positive. En effet, le duo de stars – s’il ne bouge pas dans les prochaines saisons – peut très bien ambitionner d’emmener une franchise en Playoffs et plus si affinités. Les affinités ? Ce sera la progression attendue de Jarrett Culver, celle de Josh Okogie aussi, et un front office qui fait les bons choix tant à la Free Agency que dans la prospection des futurs NBAers. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui les Wolves possèdent en Karl-Anthony Towns une véritable arme de destruction massive et tout le monde ne peut pas en dire autant, alors aux dirigeants de Minny de ne pas se tromper et de surtout bien l’entourer, histoire d’éviter d’en faire un troisième intérieur en K blasé et/ou dans l’obligation d’aller voir ailleurs pour gagner.

On reste dans les bas-fonds de la Ligue donc avec cette franchise des Wolves et ses cinq matchs de Playoffs en dix ans. Aujourd’hui huitièmes à l’Ouest, les Loups retrouvent un chouïa le sourire mais il en faudra beaucoup plus pour faire oublier une décennie (et demi) de quasi-disette en avril.

Le classement