Top 30 des franchises de la décennie : les Charlotte Hornets et le fantôme des Bobcats, Dieu que c’était moche (#29)

Le 03 déc. 2019 à 18:04 par Giovanni Marriette

Boris Diaw 7 novembre
Source image : YouTube

Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaitront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Place aujourd’hui à des Frelons revenus de très très loin et propriétaires de la pire saison de l’histoire. Ils ne s’appelaient peut-être pas pareil, mais on n’a rien oublié.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle de fans NBA

Deuxième franchise sur le grill : Charlotte. Des Hornets devenus Bobcats en 2004 puis transformés de nouveau en Frelons dix ans plus tard, et surtout une franchise connue pour avoir envoyé en 2012 la pire saison de tous les temps. Rajoutez à cela une collection de stars quasi… nulle, des résultats tout aussi nuls ou presque et un GOAT beaucoup plus doué sur les parquets que dans un bureau, et voilà comment on se retrouve avec l’étiquette de deuxième pire franchise de la décennie. Et heureusement que les Kings étaient vraiment claqués, parce que le bonnet d’âne n’était pas loin.

Le bilan en régulière : 334 victoires – 470 défaites

Trois saisons dans le positif (2010, 2014 et 2016), un paquet de saisons… moyennes, et surtout deux années complètement claquées au sol (2012 et 2013) dont l’une des deux (2012) terminée avec le pire bilan de toute l’histoire de la NBA. Une saison écourtée pour cause de lock-out mais un bilan horrible de… 7 victoires et 59 défaites, on vous laisse aller vomir et on enchaîne.

Le bilan en Playoffs : trois défaites au premier tour (2010, 2014 et 2016)

Un sweep en 2010 face au Magic, un sweep en 2014 face au Heat et une série magnifique deux ans plus tard, face à une équipe de Miami orpheline de LeBron James et qui a bien failli tomber dans les griffes d’un exceptionnel Kemba Walker. Qu’on soit bien d’accord, ce premier tour est l’évident meilleur souvenir de la décennie à Charlotte, mais qu’on soit d’accord également… c’est quand même bien moche que le bilan d’une décennie entière de basket soit dicté par trois victoires heureuses dans la même semaine. En même temps, avec 28 franchises au dessus dans ce classement, fallait pas s’attendre à des folies.

Les joueurs majeurs

  • Deux All-Stars : Kemba Walker (3), Gérald Wallace (1)

On l’a mentionné en titre et on y revient : Dieu que c’est moche. Quelques icônes de notre époque ont beau être passées par la Caroline du Nord (Tony Parker vieux, Boris Diaw gros, Dwight Howard très vite ou Shaun Livingston en rééducation), le tiroir à joueurs phares reste sacrément vide sur ces dix dernières années. Kemba Walker évidemment, clairement considéré comme l’un des joueurs les plus importants de toute l’histoire de la franchise, Gerald Wallace qui jouait à l’époque le rôle de l’arbre qui cache la forêt, et pour le reste… comment dire. On citera les zigotos Raymond Felton, D.J. Augustin, Stephen Jackson ou encore Lance Stephenson, au moins on aura ri, et on peut également se souvenir des passages éclair des tours Tyson Chandler ou Roy Hibbert, du pachyderme Big Al Jefferson et de celui de Bismack Biyombo qui prendra bientôt fin. Michael Kidd-Gilchrist symbolise pour sa part le mot espoir déchu, Nicolas Batum laissera pour toujours un sentiment d’escroquerie à la banque et ce sont finalement les soldats Cody Zeller ou Marvin Williams que l’on a le plus envie de féliciter pour être restés aussi longtemps dans cette galère.

Le cinq majeur de la décennie : Kemba Walker – Nicolas Batum – Gerald Wallace – Marvin Williams – Al Jefferson

Bonus track, les joueurs draftés par Michael Jordan depuis 2011 et l’arrivée de, ouf, Kemba Walker : Michael Kidd-Gilchrist, Jeffery Taylor, Cody Zeller, Noah Vonleh, Frank Kaminsky, Malik Monk et P.J. Washington.

Le souvenir du rédacteur

Avril 2012, les Bobcats reçoivent les Grizzlies et s’en vont tranquillement vers la conclusion d’une saison cauchemardesque. Le match est insignifiant au possible, tu m’étonnes, et suite à une série de chamailleries entre les jeunes Bismack Biyombo et Rudy Gay, le pivot de Charlotte contre l’ailier des Memphis et exécute l’un des ses gestes favoris : le fameux finger wag, rendu célèbre quelques années auparavant par le vénérable Dikembe Mutombo. Sauf que l’échange entre les deux hommes ne s’arrête pas à ce simple contre, régalez-vous :

“This is my house” – Bismack Biyombo

“Mec vous avez gagné sept matchs, c’est la maison de tout le monde ici” – Rudy Gay

Time, monsieur Biyombo veuillez sortir par la porte de secours.

La forme actuelle

Un début de saison extrêmement intéressant malgré les projections hideuses des bookmakers. Pas des centaines de victoires non plus mais beaucoup plus que ce qui était annoncé, et surtout une envie de jouer au basket qui fait plaisir. Les jeunes se défoncent, les contract year – évidemment – aussi, les money time sont souvent bien gérés, bref les Playoffs c’est pas pour tout de suite mais au moins… on a envie de voir jouer l’équipe de James Borrego et ça, on ne peut pas en dire autant de toutes les franchises NBA cette saison. Encore quatre mois à tenir, quatre mois à faire progresser les Graham, Monk, Bridges ou Washington, quatre mois pour réfléchir à la direction à prendre l’été prochain. Rien de super excitant mais au moins ça taffe sérieusement et franchement, c’est déjà ça alors bravo les Zabeilles.

La projection pour la décennie 2020

Les Hornets semblent enfin avoir retrouvé le chemin de l’intelligence à la Draft. Miles Bridges et P.J. Washington sont deux raisons de sourire à Charlotte, Malik Monk doit en devenir une autre, et le seul souci aujourd’hui reste… l’absence de leader. L’Est c’est pas non plus la mer à boire alors on peut être patient, mais pas sûr que ces Hornets-là ne se voient catapulter à court – ou même à moyen – terme parmi les meilleures équipes de la Ligue. Bonne nouvelle néanmoins, les contrats poubelle arrivent prochainement à terme et permettront de reconstruire intelligemment on l’espère. La patience, toujours la patience.

On reste donc globalement dans le fond de la piscine avec ces Hornets / Bobcats, passés à un Kemba Walker d’être la pire franchise de ces dix dernières années. On parle quand même d’une équipe dont le proprio aurait pu être… le meilleur joueur à 50 balais passés, ça fout un peu mal quand même.

Le classement

#30 : Sacramento Kings

#29 : Charlotte Hornets / Bobcats