Le retour des Hornets à Charlotte en 2014 : malheureusement la hype n’a pas ramené les wins avec elle

Le 03 déc. 2019 à 18:59 par Benoît Carlier

Source image : YouTube/HornetsNation Charlotte

Symbole des années 90 avec ce turquoise mêlé à du mauve, le logo des Hornets avait un peu disparu entre 2002 et 2014. Enfin pas tout à fait, puisque la franchise avait simplement déménagé du côté de New Orleans. Mais son retour à Charlotte, il y a cinq ans, a rendu fous de joie les fans le plus old-school et toute la ville de Caroline du Nord. Par contre, pour le premier titre de l’histoire des Frelons, il faudra encore attendre un petit peu.

Et dire qu’à l’origine, la franchise de Charlotte aurait dû être baptisée le Spirit. C’est le nom qui avait été choisi par George Shinn et son groupe d’investisseurs en 1987, avant que le mécontentement des fans ne force le propriétaire à changer ses plans pour organiser un concours de naming afin de laisser la communauté voter pour son appellation préférée. Plus de 9 000 scrutins dépouillés plus tard, les Hornets remportaient la grande finale devant les Knights, les Cougars, le Spirit, les Crowns et les Stars. On peut dire qu’on l’a échappé belle quand on voit certains noms présélectionnés. En plus, cela tombe bien car la région était décrite comme un véritable nid de frelons par le général Lord Charles Cornwallis lors du soulèvement de la population contre l’armée britannique en 1780 durant la guerre d’indépendance américaine. La justification était donc toute trouvée et l’histoire d’amour entre Charlotte et les Hornets pouvait donc commencer en 1988, date de la fondation de la franchise qui était la 24ème à rejoindre la NBA à l’époque.

Entre 1995 et 2002, Charlotte atteindra les Playoffs à six reprises dont trois demi-finales de Conférence. Cela correspond aussi à l’âge d’or de la franchise avec Larry Johnson, Alonzo Mourning, Muggsy Bogues ou encore Dell Curry comme principales vedettes. Cette dernière année marque aussi le déménagement de la franchise en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, suite à une chute du taux de remplissage du Charlotte Coliseum et au désamour de la ville et des fans pour son propriétaire, George Shinn. Les Hornets ayant plié bagages pour les poser plusieurs milliers de kilomètres plus à l’Ouest, Queen City se retrouve orpheline de la NBA pendant seulement deux ans. En 2004, les Charlotte Bobcats voient officiellement le jour après l’approbation du conseil des gouverneurs en faveur de la création d’une nouvelle franchise en Caroline du Nord par Robert Johnson, devenant ainsi le premier propriétaire majoritaire afro-américain d’une équipe dans un sport US majeur. L’histoire de cette nouvelle franchise emmenée par son rookie Emeka Okafor mais aussi Primoz Brezec et Gerald Wallace pouvait commencer. Finalement, elle sera courte et peu intense car surtout marquée par les résultats médiocres de ceux qui ont aussi failli s’appeler les Dragons ou le Flight suite à un nouveau concours (si personne n’a d’inspiration dans la région, il faut le dire !).

En effet, durant leurs neuf saisons d’existence, les Bobcats n’ont atteint la postseason qu’à deux reprises pour un bilan global de 293 victoires et 511 défaites soit 36,4% de succès. Ils détiennent même le record du plus petit nombre de wins sur une saison avec sept victoires lors de l’exercice 2011-12 raccourci par un lockout certes, mais personne n’avait eu 10,6% de réussite lors d’une régulière auparavant. Vous comprenez mieux leur position dans notre Top 30 de la décennie maintenant ? Plombés par ces résultats décevants et des choix de draft douteux de la part de leur nouveau propriétaire, Michael Jordan, les Bobcats profitent du changement de nom de la franchise de New Orleans en 2013 pour réclamer le droit de récupérer leur appellation d’origine. Un an plus tard, la requête est acceptée et les Hornets sont de retour sur leurs terres ! Le turquoise revient soudainement à la mode et en Caroline du Nord on se prend à rêver de retrouver une équipe conquérante qui se bat régulièrement au printemps comme à l’époque de ces fameux prédécesseurs.

On ne peut pas dire que les fans portent les Bobcats dans leur cœur et les maillots de cette époque sont d’ailleurs extrêmement difficiles à trouver. Allez vite vous renseigner car votre jersey de l’ami Boris Diaw lors de son passage à Queen City vaut peut-être une petite fortune auprès des collectionneurs de pièces un peu rares. Mais pour être honnête, peu importe l’édition, elle n’arrivera jamais à la cheville d’une pièce de la collection actuelle, surtout les maillots old-school tout droit rapportés des nineties par le Doc et Marty au volant de leur DeLorean. Ça, c’est pour le textile car sur le terrain l’effet d’annonce n’a pas été suivi de beaucoup de résultats. Mise à part une campagne de Playoffs en 2016 et une défaite serrée au Game 7 du premier tour contre le Heat avec Kemba Walker au volant, les disciples de Jojo n’ont plus rejoué après la mi-avril. Un triste bilan pour une franchise dont le dernier tour de postseason a été franchi en 2002, à l’époque des vrais Hornets. Heureusement ou pas, pour ceux qui se posaient la question, la franchise de Charlotte a obtenu le droit de récupérer ses statistiques historiques datant d’avant le déménagement en Louisiane. Les bannières de champions n’ont pas été longues à transporter puisqu’il n’y en avait pas mais Bobby Phills a bien son maillot retiré au plafond du Spectrum Center. C’est quand même plutôt pratique pour savoir dans quelle salle il peut rentrer sans billet. Même chose pour Hugo the Hornet qui a déménagé deux fois en douze ans pour retrouver sa ruche préférée à Charlotte. Finalement, beaucoup de miles ont été parcourus mais le bilan reste le même : toujours aucun palmarès pour les Hornets en 21 ans d’existence, une anomalie qu’il va vite falloir effacer.

Tout est bien qui finit bien, sauf lorsqu’il s’agit de basket. Là, les Hornets ont encore du boulot pour marquer l’histoire de la NBA avec des caractères plus gros que des pattes de frelons. Maintenant que les détails contractuels et légaux ont été réglés, il serait peut-être temps pour l’équipe de Michael Jordan de faire honneur à ses couleurs qui sont parmi les plus hype chez les fans… de mode. Parce que les Hornets ne sont pas qu’une marque de fringue, c’est aussi une franchise avec son histoire et un livre qui ne demande qu’à être écrit par la nouvelle génération. Alors faisons confiance à Mitch Kupchak pour construire un nouveau projet excitant, il parait qu’il sait ce qu’il fait et de toute façon il n’y a guère d’autre choix.