Top 30 des franchises de la décennie : les Sacramento Kings, quelque part entre la cave et le fond du seau (#30)

Le 02 déc. 2019 à 18:04 par Giovanni Marriette

Kings 7 novembre
Source image : YouTube

Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaitront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Et honneur à la plus disgracieuse des danseuses, aujourd’hui ce sont les Kings qui ouvrent le bal.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle de fans NBA

Première franchise sur le grill et forcément… plutôt une mauvaise nouvelle pour elle : les Sacramento Kings. Dix ans dans le noir, dix ans sans espoir, dix ans à ne parler que de Kobe en 2002 pour ne pas avoir à assumer le pire. Le constat d’une décennie à moins de trente wins de moyenne par saison, sans aucune apparition en Playoffs bien sûr, seule franchise NBA à prendre place dans cette bien moche catégorie.

Le bilan en régulière : 287 victoires – 517 défaites

Sale. Très sale. Personne n’a remporté si peu de matchs en dix ans, et on dit bravo à une exceptionnelle constance côté Kings. Cinq saison en dessous des 30 wins pour débuter la décennie, puis un phénoménal regain de forme avec une pointe à… 33 en 2016 et une saison 2018-19 qui fait office de véritable année bonheur avec un bilan presque à l’équilibre (39-43). C’est évidemment très faible, en même temps les Kings ne sont pas la pire franchise de la décennie sans avoir un minimum taffé leur sujet.

Le bilan en Playoffs : morne plaine, nada, que tchi, walou

Une autre statistique unique ? Les Kings sont la SEULE franchise de toute la NBA a n’avoir jamais atteint la postseason dans les années 2010. Il faut même remonter à… 2006 pour trouver la trace d’un match de Playoffs à Sacramento. On aurait bien voulu inventer une vie à nos derniers de la classe mais même sur NBA 2K on n’y arrive pas. Alors… rendez-vous en avril pour le quatorzième anniversaire ?

Les joueurs majeurs

  • Un All-Star : DeMarcus Cousins (3)
  • Un ROY : Tyreke Evans (2010)

DeMarcus Cousins est évidemment LE joueur de la décennie à Sacramento mais les Kings auront mine de rien vu passer quelques phénomènes. Tyreke Evans tout d’abord, tout de même élu Rookie Of The Year en 2010, puis, pêle-mêle, les snipers Kevin Martin ou Marcus Thornton, les ratés Hassan Whiteside ou Rajon Rondo, l’inclassable Rudy Gay, les grands-pères Zach Randolph et Vince Carter, le passage éclair d’Isaiah Thomas, les farces Jimmer Fredette et… Sim Bhullar ou encore les jeunes promesses Buddy Hield, De’Aaron Fox et Marvin Bagley III. Du beau monde, du beau monde pour porter les poubelles.

Le cinq majeur de la décennie : De’Aaron Fox – Buddy Hield – Tyreke Evans – Rudy Gay – DeMarcus Cousins

Le souvenir du rédacteur

Une raquette adverse désemparée, un DeMarcus Cousins la bave aux lèvres qui se fait éjecter avant d’être… rappelé par les refs, puis la conclusion mythique d’une mixtape devenue habituelle. 55 points, 14 rebonds, 3 contres et une interview coupée au montage par CSN, du DeMarcus Cousins dans le texte… et un souvenir resté impérissable, à l’image du passage de DMC chez les Kings. Car s’il y a bien un match qui peut représenter les six saisons et demi de la bête en ville c’est bien celui-ci. Enfin pas vraiment finalement, puisque ce soir-là… les Kings avaient gagné.



La forme actuelle

Alleluia, ça va… mieux ! Beaucoup mieux même, après un début de saison 2019-20 cataclysmique rappelant les heures les plus sombres de la franchise et Dieu sait qu’il y en a. Cinq défaites de suite, les jeunes Bagley III et Fox qui se pètent, Luke Walton au tribunal, Buddy Hield à la banque, Trevor Ariza aux chiottes… bref les Kings n’avaient mis que deux semaines avant de redevenir une punchline. Sauf que depuis ça va mieux, sauf que depuis quelques soldats se sont mis à jouer, que la machine s’est mise en route et qu’une Conférence Ouest un peu chelou en ce début de saison (Wolves, Suns, Mavs in, Spurs, Blazers out) permet aujourd’hui aux Kings de faire guili-guili aux Playoffs. Avec le retour prochain des blessés et l’aspiration d’une belle saison 2018-19, verra-t-on les Kings en Playoffs en avril ? Avouez que ce serait dingue, surtout pour… commencer une nouvelle décennie.

La projection pour la décennie 2020

Y’a de la jeunesse, des mecs capables de devenir de vrais leaders, mais comme souvent depuis… vingt ans, le front office de la franchise californienne peine à nous offrir sa confiance. Comme l’impression qu’à tout moment les mecs peuvent trader Marvin Bagley contre David Fizdale, on exagère à peine. Le projet né il y a un an a déjà pris un (petit) peu de plomb dans l’aile mais soyons patients, de toute façon les fans des Kings ont du apprendre bien malgré eux à l’être…

Si l’on devait donner une note à cette décennie des Kings ? On plafonnerait probablement entre 4 et 5/20. A deux doigts du hors-sujet ouais, avec des dirigeants qui courent contre le vent, des joueurs qui deviennent mauvais en arrivant ou qui deviennent bons une fois partis. Dans une Conférence Ouest qui ne pardonne rien… ça ne pardonne pas, alors envoyez le bonnet d’âne, ça file au coin et vous en ressortirez lorsque vous aurez compris comment mettre un pied devant l’autre. Avant de courir, merci d’apprendre à marcher.