Top 30 des franchises de la décennie : les Pelicans/Hornets de New Orleans, Anthony Davis en cow-boy solitaire pour affronter le Far West (#24)

Le 08 déc. 2019 à 17:39 par Paul Quintane

Anthony Davis
Source image : NBA League Pass

Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaitront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Focus sur la franchise de la Nouvelle-Orléans, anciennement Hornets et désormais Pelicans pour être plus en adéquation avec la faune locale.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle de fans NBA

La franchise a eu une identité bien trouble en deux décennies. D’abord successeurs directs des Hornets de Charlotte à partir de 2002, l’équipe a ensuite déménagé à Oklahoma City suite à l’ouragan Katrina avant de retrouver sa maison en Louisiane où le nouveau propriétaire a finalement décidé de changer de nom pour devenir les Pelicans de la Nouvelle-Orléans en 2013. Depuis, les Frelons sont retournés à Charlotte en récupérant au passage tous les anciens records de la franchise pour permettre aux oiseaux au long bec d’écrire leur propre histoire dans le bayou. En mal d’amour et de reconnaissance de la part du reste de la NBA, la franchise toute neuve de Louisiane a reçu un petit coup de pouce du destin en récupérant un talent générationnel de la trempe d’Anthony Davis en 2012. Un vrai point de départ historique.

Le bilan en régulière : 355 victoires – 449 défaites

Des saison régulières toujours un peu compliquées. Il faut dire que dans l’enfer de la Conférence Ouest, pour survivre il fallait se lever de bonne heure. Le départ de Chris Paul (aux Clippers ou aux Lakers, peu importe) en 2011 s’est fait sentir, puisque durant les trois années qui suivent, les Pelicans ne dépasseront pas les 34 petites wins. Après cela, et l’arrivée d’un mono-sourcil ultra talentueux, les hommes de Louisiane effectueront des campagnes de régulière en dents de scie. Toujours la faute à un niveau démentiel des autres équipes de l’Ouest. Au total sur la décennie, seulement trois années avec un bilan positif. C’est maigre avec un tel joueur à la barre et c’est bien ce qui a motivé le mono-sourcil à demander à partir récemment.

Le bilan en Playoffs : un tout petit peu de Shine dans le Far West

Trois campagnes de Playoffs. Une pour Chris Paul et ses camarades. Deux pour Anthony Davis et ses copains. Ce sont d’ailleurs eux qui remporteront la seule série de la franchise sur la décennie en 2018. Difficile d’oublier le sweep magistral infligé à des Blazers qui avaient héroïquement fini troisième en régulière. AD et Jrue Holiday n’en avaient rien à secouer. Le premier a rappelé au monde entier qu’il était un des cinq meilleurs joueurs de la planète, et que défendre sur l’animal (le pelican héhé !) c’est mission impossible. Le second a cassé la bouche de Damian Lillard des deux côtés du terrain. La bande à Alvin Gentry ira arraché ensuite un game contre la superteam des Warriors, pour une jolie campagne de postseason. Si les fans de la franchise devaient garder une seule saison sur laquelle utiliser le bouton replay, ce serait évidemment celle-ci.

Les joueurs majeurs

  • Trois All-Stars : Anthony Davis (6), Chris Paul (2) et DeMarcus Cousins (1)

Anthony Davis est non seulement le meilleur joueur de la franchise, mais c’est aussi le meilleur joueur tout court à son poste. Un mec qui a porté le maillot de la Nouvelle-Orléans peut fièrement affirmer que sur sa position, il n’y avait personne de supérieur. Jrue Holiday est là depuis pas mal de temps pour NOLA et il convient de dire que le meneur est un des joueurs les plus sous-estimés de la Ligue avec comme accomplissement majeur la naissance de son fils, Damian Lillard, en 2018. Mention obligatoire aussi pour les vieux Chris Paul, David West et Emeka Okafor, présents au début de la décennie, tout comme Eric Gordon, Tyreke Evans et Ryan Anderson qui ont aussi fait le boulot par la suite. On n’oublie pas non plus que le vrai gamin de Patrick Ewing qui porte le même nom a fait ses débuts et disputé l’intégralité de ses sept matchs NBA à NOLA en 2011 alors que c’est là où Alexis Ajinça a passé la majorité de sa carrière en NBA. On citera aussi Jimmer Fredette, Rajon Rondo et un Nikola Mirotic recueilli après s’être fait tabasser la gueule à Chicago. Mais comment ne pas terminer avec Boogie qui a donné beaucoup d’espoirs aux fans avant sa blessure puis sa fuite par la petite porte et Zion Williamson qui n’a pas encore foulé les parquets NBA mais qui pourrait venir renverser la Ligue à deux genoux près.

Le cinq majeur de la décennie : Chris Paul – Jrue Holiday – Eric Gordon – Ryan Anderson – Anthony Davis

Le souvenir du rédacteur

21 février de l’an de grâce de 2016, les Pelicans rendent visite aux Pistons de Detroit. Anthony Davis n’a que 22 piges, mais Anthony Davis s’en fout royal. L’intérieur va aller gagner le match tout seul comme un grand, et sortir des statistiques chamberlainesques avec 59 points à 24/34 au tir, 20 rebonds, 4 passes et 1 contre pour 71 d’évaluation. AD réalise une partition magnifique dans la raquette martyrisée de Detroit. Des stepbacks, du mi-distance trop soyeux, des moves léchés dans tous les sens. Anthony est tellement beau balle en main. Bilan de la soirée, record personnel, et record de franchise. Mention spéciale à son coéquipier qui, sur la dernière séquence défensive, garde la balle pour lui au lieu de la filer à Davis, qui aurait obtenu une faute pour aller aux lancers et passer la barre des 60.

La forme actuelle

Difficile de juger cette tout première année du renouveau tant que le first pick n’a pas enfilé le jersey. Jrue Holiday joue les vétérans alors que Brandon Ingram est l’une des bonnes surprises de ce début de saison en NBA et montre qu’il pourrait bien devenir le leader que l’on voyait en lui lors de sa sélection en deuxième position de la Draft 2016. Malheureusement, le scoreur au profil de Ficello ne parvient pas à faire gagner son équipe qui est déjà en train de prendre un sérieux retard dans la course aux Playoffs à l’Ouest. Peut-être que le retour de Zion changera tout ça mais encore faut-il espérer que ça ne soit pas déjà trop tard, alors que l’on vient d’apprendre qu’il ne serait pas là avant au moins le 16 décembre prochain. Toutefois, pas de panique. L’effectif est neuf, jeune et prometteur et il faut juste un peu de patience pour les Pelicans… en priant surtout pour que la brute de 200 kilos reste loin de l’infirmerie après cela.

La projection pour la décennie 2020

Mauvaise nouvelle, Anthony Davis est parti. Bonne nouvelle Zion Williamson est arrivé. Et avec lui, plein de jeunes joueurs très prometteurs et talentueux dont Brandon Ingram, Lonzo Ball et Josh Hart. Le sophomore Frank Jackson et les rookies Jaxson Hayes et Nickeil Alexander-Walker sont également des prospects à surveiller. Ça en est tellement fou, qu’en perdant un des tous meilleurs joueurs de la Ligue, et en récupérant le phénomène Zion, les Pelicans n’ont jamais eu autant de hype. Si tout se passe bien en matière de santé des joueurs, le futur de la Nouvelle-Orléans devrait être brillant.

Même avec un talent générationnel comme Anthony Davis, il est difficile d’aller en Playoffs dans une conférence Ouest plus forte que jamais. Les petites blessures à répétition, le reste de l’effectif pas toujours compétitif, et un Alvin Gentry contesté n’ont pas non plus aidé. La franchise de Louisiane, qui a changé d’appellation pour passer des Hornets aux Pelicans, était dans une phase de transition, pas seulement sur le plan basket, mais également à l’échelle du territoire tout entier de la Louisiane, encore traumatisé par l’ouragan Katrina de 2005. Depuis, les Saints de NFL ont remporté le Superbowl en 2009, et c’est maintenant sur les très larges épaules de Zion que les espoirs reposent, que les regards se posent, et que les arceaux explosent.

Le classement