Top 30 des franchises de la décennie : le Miami Heat, il n’a jamais fait aussi chaud à South Beach (#2)

Le 30 déc. 2019 à 16:59 par Remy Larquetoux

Heat
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Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaîtront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Place aujourd’hui à la meilleure franchise de la Conférence Est.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faites l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle de fans NBA

Miami se place donc deuxième de ce classement en s’affirmant comme la meilleure franchise de la Conférence Est sur cette période. Quoi de plus logique tant la domination du Heat a été immense dès l’arrivée d’un certain LeBron en provenance de Cleveland. Sans doute la période la plus faste de la (jeune) franchise, sous la houlette d’Erik Spoelstra, et toujours avec Pat Riley à sa tête. Le début de décennie fut magnifique, la suite un peu moins, l’avenir est prometteur.

Le bilan en régulière : 480 victoires – 340 défaites

La franchise marchait déjà bien en régulière au début de la décennie, mais l’arrivée de LeBron James accompagné de Chris Bosh en 2010 a tout changé en Floride. Sans le King, c’est un pourcentage de victoire entre 50% et 60%, que ce soit en 2009-10 et à partir de 2014 – et son départ dans l’Ohio -. Pendant ces quatre années, le Heat roule sur l’Est, avec minimum 70% de victoires dont une année avec un bilan de soixante-six wins pour seulement seize revers. Toujours dans les deux premiers pendant cette période, la suite n’a pas été aussi riche en victoires. En effet, l’après LeBron se fait sentir et le Heat doit souvent batailler pour les dernières places en postseason.

Le bilan en Playoffs : il y avait les Playoffs avec LeBron, et ceux sans, et ça change tout.

C’est bien simple, avec James, quatre participations en Playoffs, quatre Finales NBA. Deux gagnées en 2012 et 2013. Deux perdues en 2011 et 2014. Le trio LeBron-Wade-Bosh a eu raison de celui du Thunder, composé de Kevin Durant-Russell Westbrook et James Harden, après s’être fait laver par les Mavericks de Dirk un an plus tôt. En 2013, c’est le back-to-back qui attend Miami. Il est magnifiquement réalisé, en s’imposant contre les Spurs du trio légendaire Tony-Manu-Tim. Une histoire de trio donc. Ce dernier prenant sa revanche la saison suivante, poussant LeBron a quitté la chaleur floridienne pour le froid de Cleveland. À partir de ce moment, les mois d’Avril et Mai n’auront plus jamais la même saveur. Cinq dures années de lutte en saison régulière, deux seulement ponctuées d’une présence en Avril. Et puis c’est tout. Goran Dragic, Hassan Whiteside et Dwyane Wade n’emmèneront pas le Heat plus loin que le second tour – 2016 et une défaite 4-2 face aux Raptors et en 2018 contre les Sixers au premier tour. Au final deux titres, deux finales… et des années de galères. Cela dit, ces premières années c’était… waouh. Le reste.. bof.

Les joueurs majeurs

  • 4 All-Stars : Dwyane Wade (8), Chris Bosh (6), LeBron James (4), Goran Dragic (1)
  • 2 MVP : LeBron James (2012 et 2013)
  • 2 MVP des Finales : LeBron James (2012 et 2013)

Si Dwyane Wade est le plus grand joueur de l’histoire du Heat, le passage de LeBron entre 2010 et 2014 a changé à tout jamais cette fameuse histoire. Une domination digne du King, et une déferlante qui s’est abattue sur la Conférence Est. Avec Dwyane en parfait lieutenant, Chris Bosh en éboueur de luxe et Ray Allen en assassin, qu’est-ce qu’elle était belle cette équipe. Par la suite, Goran Dragic et Hassan Whiteside ont maintenu le Heat dans la première moitié de la Conférence, effectif cependant trop juste pour prétendre à mieux. Pour résumer ? Une première partie digne d’un conte de fée, l’autre plus d’une mauvaise comédie. Cependant, malgré toutes ces années, un seul homme subsiste dans l’effectif de Spoelstra : oui, Udonis Haslem est encore et toujours là. À croire que l’American Airlines Arena s’effondrera s’il quitte la franchise. Mentions honorables à Chris Andersen, the Birdman, éboueur en chef dans le cinq majeur de l’équipe championne. Dans cette équipe, un grand remerciement à Mike Miller et Mario Chalmers. Toujours là pour planter le 3 qui fait mal, éléments indispensables dans cette conquête du Graal. Cela dit, cette époque est révolue, à Jimmy Butler et les p’tits jeunes du Heat d’écrire une nouvelle page de l’Histoire de la franchise.

Le cinq majeur de la décennie : Mario Chalmers – Dwyane Wade – LeBron James – Chris Bosh – Hassan Whiteside

Le souvenir du rédacteur

Bon, je vais faire preuve d’originalité en choisissant le moment où Hassan Whit…. non je déconne. Bien évidemment, le moment qui revient dans toutes les mémoires lorsque l’on évoque le Heat dans les années 2010, ce sont ces Finales 2013, ce game 6, cette dernière minute avec ce tir manqué de LeBron, ce rebond arraché par Chris Bosh, qui ressort dans le coin pour Ray qui égalise à 95-95 à 5.2 secondes de la fin, sur la tronche d’un Tony Parker médusé.  La possession suivante pour les Spurs ne donnera rien, et le Heat s’imposera en OT. Malgré un game 7 accroché, LeBron James et compagnie réalisent le premier back-to-back de la franchise. Légendaire. Un shoot qui marquera toute une génération, nous avons tous exultés – sauf les fans des Spurs -, chacun dans son canapé, avec sa bière ou son café. A deux doigts de réveiller tout l’immeuble. Le shoot de plus clutch de l’histoire ? Kyrie discute aussi, MJ également, mais oui, il fait partie de ces tirs qui ont changé à jamais l’issue de toute une saison. Waouh.

La forme actuelle

Le Heat is back dans les hauteurs de l’Est ! Au moment d’écrire ces lignes, la franchise de South Beach est tout simplement deuxième de sa conférence avec un superbe bilan de 24 victoires pour 8 défaites. Avec l’arrivée de la star Jimmy Butler durant l’intersaison et la progression attendue de Bam Adebayo, on pouvait prévoir une ascension de la part du Heat par rapport à la saison dernière, mais ils n’étaient pas nombreux à voir Miami aussi haut. Le collectif formé par Erik Spoelstra est vraiment solide des deux côtés du terrain, ça se bat à tous les matchs, l’AmericanAirlines Arena est quasiment imprenable et on a des petits jeunes qui cartonnent déjà. Bref, tous les voyants sont au vert à Sud Plage et ça promet pour la suite.

La projection pour la décennie 2020

Il faudra bon nombre d’exploits pour faire aussi bien que la décennie précédente, mais l’effectif actuel a de quoi faire saliver les fans. Des jeunes prometteurs, coachés par l’un des meilleurs hommes de ces dix dernières années, avec Pat Riley aux commandes, il y a pire bases pour repartir de l’avant. Tyler Herro, Justice Winslow, Bam Adebayo voire même le surprenant Kendrick Nunn seront les futures stars de South Beach. Le potentiel est là, et si tout ce beau monde reste, l’avenir semble radieux, d’autant plus si Jimmy Butler veut bien rester dans le Sud de la Floride. Cependant, la Conférence Est semble bien fournie, et à l’avenir encore plus. Est-ce que cette équipe sera capable de détrôner Giannis, Joel et autres futures stars en devenir ? Il faudra batailler, mais nuls doutes qu’elle sera l’attraction de ces prochaines années. On s’en régale d’avance.

La décennie 2010 du Heat a bien évidemment été marquée avant tout par la période Big Three. Quatre saisons de folie en 2010 et 2014, avec quatre Finales NBA, deux bannières et quelques moments all-time, comme ce shoot miraculeux de Ray Allen face aux Spurs. Le départ de LeBron James a ensuite mis fin aux rêves de titre de Miami malgré quelques saisons de qualité au cours des années qui ont suivi, et la retraite de Dwyane Wade en 2019 a définitivement sonné la fin d’une ère. 

Classement