Top 30 des franchises de la décennie : les Los Angeles Clippers, du show à Lob City à défaut d’une finale de Conférence (#10)

Le 22 déc. 2019 à 16:12 par Remy Larquetoux

Top 10 Clippers
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Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaîtront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Aujourd’hui ? On entre dans le top 10 avec les Los Angeles Clippers.

Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.

  • Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
  • Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
  • Objectivité : celle des fans NBA

Déjà presque trois semaines depuis le début de votre série préférée du mois de décembre et on aborde désormais le gratin de la Ligue. Les Los Angeles Clippers sont à l’honneur aujourd’hui, histoire de bien lancer le Top 10., et histoire aussi de faire un clin d’œil… aux Top 10 matinaux. Une franchise souvent dans l’ombre de son voisin mais cependant, la tendance s’est inversée ces dix dernières années, enfin surtout grâce à la méforme des Purple and Gold. Le spectacle était au rendez-vous, les résultats un peu moins, mais c’était cool.

Le bilan en régulière : 464 victoires – 340 défaites

Le bilan en régulière est plutôt convaincant. Deux années sans Playoffs pour commencer, puis des changements de coach. De Mike Dunleavy à Vinny Del Negro en passant par Kim Hughes. Trois coachs en deux ans et autant de questions quant à l’avenir de la franchise. La lumière viendra finalement en 2011, avec l’avènement de Blake Griffin et l’arrivée de Chris Paul. Dès lors, la franchise enchaîne six saisons à 60% de victoires et affiche une régularité sans égal avec cinq années de suite à 50 victoires ou plus. Cinq années donc entre la troisième et quatrième place, qui permettent de confirmer leur nouveau statut de… meilleure franchise de la Cité des Anges. Cependant, un premier tournant frappera la franchise à l’intersaison 2017 avec le départ de Chris Paul en direction des Rockets. En tant que bon gentleman et ne voulant pas laisser sa franchise sans contrepartie, il permet aux Clipps de récupérer, entre autres, trois joueurs : Lou Williams, Patrick Beverley et Montrelz Harrell. Si aux premiers abords on pense que les Rockets ont fait une bonne affaire, ce n’est plus vraiment le cas trois ans plus tard. Ces trois cités précédemment ont passé un cap à L.A tandis que CP3 a miné les Rockets avec son contrat pourri et son rendement plus que limite. Malgré tout, cela ne sera pas suffisant pour rejoindre les Playoffs. Malgré un bilan tout juste positif, ils meurent à la dixième place dans une Conférence Ouest hyper homogène. En janvier de l’année suivante, soit l’année dernière, un blockbuster trade éclate. Blake Griffin, visage du renouveau de la franchise, est échangé aux Pistons contre Tobias Harris et des patates. DeAndre déjà parti, il ne reste désormais plus rien de l’ère Lob City. On promet alors une saison compliquée, mais c’était sans compter les saisons monstrueuses de Lou et Trezz, bien accompagnés par Danilo Gallinari et le rookie Shai Gilgeous-Alexander. A l’arrivée une huitième place méritée avec quasiment cinquante succès, quelle belle fin de décennie.

Le bilan en Playoffs : les campagnes se suivent et se ressemblent… 

Si les saisons régulières ont été très satisfaisantes, on ne peut pas en dire autant des campagnes de Playoffs. En effet, malgré l’avantage du terrain obtenu six saisons durant, on compte trois éliminations au premier tour. Trop tendres en 2013 contre des Grizzlies expérimentés, décevants après avoir mené 2-0 face aux Blazers en 2016 et impuissants dans un Game 7 au Staples Center contre le Jazz. Aucune finale de Conférence à mettre à l’actif des Clippers malgré trois demi-finales, avec un sweep subi contre les Spurs en 2012, une défaite 4-2 contre le Thunder en 2014 et 4-3 contre Houston l’année suivante malgré une superbe série contre les Spurs juste avant (voir ci-dessous). Bref, les fans de Playoffs sont allés de déception en déception, et ce n’est pas la série de l’année dernière contre les Warriors qui va redonner du baume au cœur à Steve Ballmer malgré six matchs héroïques. Cependant, la suite pourrait prendre une toute autre tournure…

Les joueurs majeurs 

  •  1 ROY (Blake Griffin en 2011)
  •  4 6thMOY (Jamal Crawford en 2014 et 2016, Lou Williams en 2018 et 2019)
  •  12 sélections au All-Star Game : Blake Griffin et Chris Paul (5), DeAndre Jordan et Chris Kaman (1)

La ville de Los Angeles n’a pas connu ces dernières années de très grands joueurs comme il y a pu avoir jadis. Cependant, quelques joueurs sortent du lot, surtout côté Clippers. Évidemment on pense immédiatement au trio Chris Paul, Blake Griffin et DeAndre Jordan. Ces trois-là ont fait les beaux jours de la franchise en proposant un jeu aussi efficace que spectaculaire. Combien de fois a-t-on vu un alley-oop entre Chris et ses deux intérieurs tout en haut du Top 10 de la nuit ? Au moins autant de fois que de défaites prématurées en Playoffs.  Si ces trois-là ne sont pas forcément réputés pour leur adresse sans faille derrière l’arc, il y avait tout de même J.J. Redick pour remplir ce rôle de pyromane. Et Jean-Jacques Zizi Rouge avait un rôle majeur dans le jeu prôné par Doc Rivers. Cependant, la menace chez les Clippers ne vient pas uniquement des titulaires. En effet, il existe une vraie culture du sixième homme à Lob City. Lou Williams et Jamal Crawford en sont la principale illustration. Deux des meilleurs joueurs de l’histoire dans ce rôle, tout simplement. Les mouvements chaloupés tout en grâce de Jamal ainsi que la propension de Lou à enflammer une rencontre ont régalé les fans et à l’arrivée ce sont deux trophées de 6th man of the Year chacun dans l’escarcelle pour ces remplaçants de luxe… en attendant un troisième pour Lou Will.

Pour le reste ? Attention, un Chris peut en cacher un autre . En effet, Chris Kaman a lui aussi eu son heure de gloire à L.A. en profitant de la blessure de Brandon Roy pour honorer sa seule sélection au All-Star Game en 2010, grâce à une saison à 18 points et 9 rebonds. Il sera finalement échangé à la Nouvelle-Orleans avec Eric Gordon et Al-Farouq Aminu, contre CP3 justement. Profitons-en pour rappeler donc que la franchise a vu éclore de nombreux joueurs respectés actuellement en NBA. Gordon et Aminu donc, mais aussi Eric Bledsoe. Néanmoins, la décennie des Clippers a été également marquée par la passage de nombreuses stars… en quête d’une dernière saison histoire de gratter un peu de pognon dans un cadre sympa : Chauncey Billups, Baron Davis, Kenyon Martin, Grant Hill, Antawn Jamison et Paul Pierce. Des noms clinquants, mais aucun d’entre-eux n’a réellement marqué l’histoire de la franchise, au grand dam de tous les fans.

Le cinq majeur de la décennie : Chris Paul – Jamal Crawford – J.J Redick – Blake Griffin – DeAndre Jordan

Le souvenir du rédacteur

Ce souvenir restera sûrement dans la mémoire de tous les fans des Clippers encore un bon moment. Sans doute l’émotion la plus vive vécue au Staples Center dans l’histoire de la franchise. Une série mythique contre les Spurs en sept matchs. Un Blake Griffin en 20 points – 14 rebonds, Chris Paul maîtrisant de main de maître le jeu, DeAndre Jordan en éboueur de luxe, le trio Lob City répond présent et livre un combat dantesque contre des Spurs certes expérimentés, mais quelques fois dépassés athlétiquement. Quoi de mieux que de conclure cet affrontement historique par un Game 7. 3-3 donc et un match serré du début à la fin. Chris Paul, malgré une blessure contractée en première mi-temps, est monstrueux. 5/6 du parking et c’est logiquement que la dernière possession lui revient. 109-109, et un public debout prêt à exulter. Ballon CP3, défendu par Danny Green. Il part sur sa droite, drive vers le cercle, et malgré une défense quasi-parfaite de Daniel Vert et un Tim Duncan venu en aide, le meneur de poche réussit quand même à envoyer un lay-up en déséquilibre complet… Le ballon semble rester des heures en l’air pour finalement percuter la planche et retomber dans le panier. 111-109, et des Spurs anéantis malgré la seconde de jeu restante. Celle-ci ne donnera rien et les Clippers sont aux anges. Si la demi-finale de Conférence contre les Rockets ne sera pas aussi belle à défaut d’être folle, cette série restera à jamais gravée dans les esprits locaux… en attendant mieux.

La forme actuelle

Avec un duo de superstars dans le cinq puis les deux meilleurs remplaçants de la Ligue, inutile de vous dire que les Clippers 2019-20 sont… solides. Pas non plus le rouleau compresseur voisin des Lakers mais est-ce vraiment utile, et Doc Rivers peut même s’amuser à filouter avec le load management pour économiser cette grande feignasse de Kawhi Leonard. Kawhi donc, puis le trio Paul George / Lou Williams / Montrezl Harrell, difficile de s’en faire pour les Voiliers tant que le carré d’as sera en place. Rajoutez un Pat Beverley sous acides pour gérer les émotions de l’équipe et un coach qui a fait ses preuves das la gestion d’égos et vous obtenez logiquement l’un des trois grands favoris pour le titre en juin. Pas de secousses pour l’instant, ça suit son cours.

La projection pour la décennie 2020

Une projection qui fera sans doute saliver les fans de la future meilleure franchise de Los Angeles. Oui, probablement. Et c’est tout à fait logique au regard de l’effectif actuel. On devrait voir un Steve Ballmer de plus en plus enthousiaste au bord du terrain ou en conférence de presse car Kawhi Leonard et Paul George sont arrivés, Lou Williams et Montrezl Harrell sont toujours bien présents en sortie de banc, et les Clippers n’ont jamais été si bien armés pour jouer le titre. Objectif à court terme bien défini : remporter une bague, au nez et à la barbe de LeBron, la première de l’histoire de la franchise. Les trois ou quatre prochaines saisons devraient se faire avec cet effectif sauf si cataclysme et une fois cette ère terminée, bien malin est celui qui devinera la suite. Pas, ou presque plus de tours de Draft, plus de Shai Gilgeous-Alexander pour assurer l’avenir à long terme, la future génération n’est pas encore arrivée. All-in donc sur les prochaines années. Si titre il n’y a pas, cela sera par contre l’un des plus gros bides du 21ème siècle… enfin on commence à être habitués à la déception printanière chez les Angelinos tout de blanc et rouge vêtus…

Dix ans à enjailler nos Top 10 mais également dix ans à subir le feu des critiques. Les Clippers ne sont pas les plus beaux perdants de la décennie, no spoiler mais d’autres arrivent tout bientôt, mais s’il devait y avoir un podium ça se poserait probablement sur la deuxième ou troisième marche grâce à une vraie identité développée malgré les défaites du printemps. L’objectif désormais ? Faire oublier tous ces tracas… dès le mois de juin prochain ?

Le classement