Preview des Boston Celtics pour la saison 2021-22 : un effectif et des bureaux remaniés, enfin le retour au vert dans le Massachusetts ?

Le 08 oct. 2021 à 12:12 par Corentin Dimanche

celtics
Source image : clutchpoints.com

Attention les yeux, énorme steak tout vert à venir. Cet été, les Celtics ont clairement changé de visage, la faute à une saison clairement en-deçà de ce qu’on espérait pour la jeune troupe de Brad Stevens. Un changement d’identité probablement nécessaire face à la stagnation évidente de la franchise sur les dernières années. Des bureaux à l’effectif en passant par le coaching staff, les C’s se sont métamorphosés… mais ont tout de même gardé une certaine forme de continuité en conservant pas mal de membres importants. Les Verts vont-ils sortir gagnants de cette évolution brutale ou bien… finiront-ils par imploser sous la pression ? On sort les boules de cristal et on prédit tout ça.

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Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Un début de saison en fanfare (8-3) porté par un game winner miraculeux de Jayson Tatum puis un autre de la bonne surprise Payton Pritchard, la campagne commence sous le signe du trèfle à quatre feuilles puis… le trèfle commence à s’effeuiller et le vert des Celtics tourne à celui de l’infortune avec une blessure pour Marcus Smart et le COVID pour Tatum. Boston plonge alors dans une série de cinq victoires pour onze défaites et l’arrivée à la deadline de Vavane ne résout absolument rien, lui qui plante un vieux 0/10 en guise de début avant de… contracter le COVID, délaissant alors ses nouveaux potes de retour dans les montagnes russes. Tatum enclenche alors le mode MVP en milieu avril, claque 53 pétales contre les Loups puis 44 face aux Warriors pour clôturer une série de six succès de rang. Une nouvelle descente en ascenseur plus tard et les C’s s’inclinent devant le Thundertank avant de voir l’orgueil de Michael Jordan Taco Jay prendre le dessus et claquer la SOIXANTAINE face aux Spurs dans une remontada folle. Les Verts en profitent bien sûr pour lancer une belle dynamique et aligner… cinq défaites en six rencontres avec en prime une blessure fatale pour le deuxième Jay. Résultat des courses, un bilan parfaitement neutre (36-36), la septième place de l’Est puis une perf à 50 points magnifique de Tatum qui défonce à lui seul les Wizards pour le play-in, et enfin une sortie logique au premier tour contre les Nets avec une nouvelle cinquantaine de JT. Résultat du résultat, Danny Ainge démissionne, laisse sa place à Brad Stevens qui se charge alors de nommer Ime Udoka à son ancien poste en lui souhaitant bonne chance pour faire mieux, et il en aura bien besoin car le taf est massif.

Boston Celtics, le bilan 2020-21 : une saison décevante puis le grand chambardement dans les bureaux, envoyez la suite !

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Kemba Walker, Evan Fournier, Tristan Thompson, Carsen Edwards, Kris Dunn, Tacko Fall, Luke Kornet, Semi Ojeleye, Tremont Waters, Danny Ainge, coach Brad Stevens
  • Ils ont re-signé : Marcus Smart, Robert Williams, Josh Richardson
  • Ils arrivent : Dennis Schroder, Josh Richardson, Juan Hernangomez, Al Horford, Enes Kanter, Ryan Arcidiacono, Bruno Fernando, Sam Hauser, Garrison Mathews, Theo Pinson, GM Brad Stevens, Ime Udoka, Damon Stoudamire, (Juhann Begarin)

Ce genre de chantier, on n’en voit qu’une seule fois dans une carrière et c’est dans le BTP international. Neuf joueurs qui quittent la franchise pour une dizaine qui l’intègrent, avec en plus un changement de coach et de GM… voilà ce qu’on appelle une transformation pure et dure. Les néo-Knicks Kemba et Vavane laissent leurs spots aux jeunots en quête de rédemption Dennis Schroder et Josh Richardson, tandis qu’Enes Kanter et Al Horford reviennent sur leurs terres pour jouer les gros bras à l’intérieur à la place de Tristan Thompson. Marcus Intelligent et Bebert Williams ont quant à eux été prolongés pour le plus grand plaisir de la Green Army mais cela ne fera pas oublier le désastre ultime : le départ du GOAT Tacko Fall. La nouvelle troupe sera alors 1) gardée par Ime Udoka pour sa première en tant que head coach, 2) supervisée par Brad Stevens depuis son bureau de GM tandis que 3) Danny Ainge observera le tout en polo depuis son terrain de golf à kiffer sa retraite bien méritée.

Le roster

  • Meneurs : Marcus Smart, Dennis Schroder, Payton Pritchard
  • Arrières : Jaylen Brown, Josh Richardson, Romeo Langford
  • Ailiers : Jayson Tatum, Aaron Nesmith, Garrison Mathews, Sam Hauser (two-way)
  • Ailiers-forts : Juan Hernangomez, Grant Williams, Jabari Parker
  • Pivots : Robert Williams, Al Horford , Enes Kanter

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Profondeur, talent et potentiel, vous avez de tout en qualité ET en quantité dans cet effectif. Les Jay brothers seront une nouvelle fois au cœur du système des Celtics avec leurs qualités des deux côtés du terrain et seront les points d’ancrage d’Ime Udoka. Marcus Smart devrait enfin devenir le meneur titu à Boston, ramenant ainsi Dennis Schroder à un poste de sixième homme dans lequel il avait excellé à OKC, Dennis qui pourrait être secondé par Josh Richardson si celui-ci retrouve son niveau du Heat. Juan Hernangomez pourrait bien jouer le stretch four et une intronisation de Robert Williams dans le cinq majeur à la place d’Al Horford est tout à fait envisageable et à surveiller en début de saison. On voit surtout que la rotation est ultra-dense avec beaucoup de profondeur sur tous les postes qui sont doublés, voire triplés pour certains. Beaucoup d’attentes et d’espoirs enfin sur les jeunes Nesmith, Pritchard et Langford qui pourraient bien devenir indétrônables sur le banc avec de jolis progrès cette année.

Le petit point du banquier

salaires Celtics 2021-22 4 octobre 2021

Source : Spotrac

Al Horford vient se glisser au milieu des deux meilleurs joueurs de l’équipe dont les contrats sont plutôt bons, mais le vétéran gâche clairement le tableau vert. Les prolongations longue durée de Marcus Smart et Robert Williams étaient essentielles pour l’identité des Celtics, tout comme la non-garantie des presque 20 millions pour Josh Richardson l’année pro. Les rookie deals d’Aaron Nesmith, Romeo Langford et Payton Pritchard pourraient surtout s’avérer être de gros kiffs pour Brad Stevens qui a de grosses ambitions pour l’intersaison 2022 malgré sa masse salariale bien épaisse.

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Les tips TTFL

Jayson Tatum. Tout simplement. Il ne faut pas chercher très loin pour pick chez les Celtics tant l’ailier est le meilleur joueur et scoreur TTFL de l’équipe de manière assez évidente. Désormais capable de poser la soixantaine sur un match, JT sera votre choix mensuel synonyme de sécurité chez les Verts. Si vous l’avez déjà choisi, vous pourrez alors facilement vous laisser tenter par Jaylen Brown, capable de très belles perfs également mais on s’arrêtera probablement là. Si vous aimez les sensations fortes on veut bien vous proposer pour finir… Dennis Schroder, Marcus Smart ou Robert Williams, mais nous on ne s’y risquera pas.

Les bons plans TTFL chez les Celtics, c’est par ici

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Boston la saison passée, cinq noms ressortent. Jayson Tatum, pour commencer, a passé deux semaines à l’infirmerie suite à une infection covid-19 dont il sortira avec des séquelles pulmonaires le gênant plusieurs mois. Jaylen Brown, quant à lui, a manqué trois matchs en février pour une tendinite du genou gauche qui le gênait depuis plusieurs années. Il manquera ensuite un match en mars pour une douleur à la hanche et deux en avril pour une bursite de l’épaule droite. Il rejoint définitivement l’infirmerie début mai, suite à une déchirure du ligament scapho-lunaire au poignet gauche, alors qu’il souffrait déjà depuis plus d’un mois. Il était de retour au camp d’entraînement après avoir été opéré cet été, mais jouait encore avec des douleurs, notamment un poignet encore enflé et bandé. Marcus Smart a pour sa part manqué dix-huit matchs pour une déchirure au gastrocnémien médial gauche (muscle du mollet). Il manquera trois autres rencontres en mai suite à une contusion au mollet droit. Juancho Hernangomez a connu lui aussi une grosse infection covid-19 en janvier, qui l’a fait doucement sortir de la rotation. Cerise sur le stéthoscope, il se luxera ensuite l’articulation acromio-claviculaire gauche alors qu’il devait porter les couleurs de la Roja cet été. Il ne participe donc pas aux JO suite à un veto de Gersson Rosas, malgré le feu vert des médecins. Robert Williams, pour conclure, a connu plusieurs alertes la saison passée : douleurs à la hanche gauche, infection covid-19, douleurs au genou gauche, rupture de la plaque plantaire et entorse. Au total, 29 rencontres manquées la saison passée, à surveiller même s’il déclare aujourd’hui être à 100%.

Un management différent + un coach différent + des role players différents = des résultats différents ?

Ime, on espère que tu es bien prêt car tu as une énorme baguette de pain sur la planche. Tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne soupe, mais encore faut-il réussir à mixer le tout sans basculer sur un goût de menthe bien amère. Jayson Tatum aura une nouvelle fois les clés du camion et devrait assurer de nombreuses wins à sa franchise à lui tout seul. Bien secondé par le plus marron des Jaylen, le duo va être une véritable énigme des deux cotés du terrain pour la plupart des coachs adverses. Comment stopper Tatum quand il rentre dans sa zone maintenant que Brown plante 25 points par match et 40% de ses 3-points ? Comment scorer sur les ailes alors que les Jay bros font partie des meilleurs défenseurs polyvalents de la Ligue ? Le duo, en compagnie d’Al Horford, secondera ainsi Marcus Smart en défense. Avec une intronisation de Grant Williams en ailier-fort au milieu de ces quatre garçons, le potentiel défensif des Celtics est clairement énorme. Robert Williams assurera la protection de cercle pendant le déclin du big Al pendant qu’Enes Kanter fera ses entrées habituelles où il sera aussi bon scoreur que passoire magnifique dans la raquette. En attaque, il y a de quoi monter un système de mouvement de balle avec Al Horford en guise de point center et sous réserve que Marcus Intelligent fasse enfin honneur à son nom de famille en jouant enfin le rôle de gestionnaire et contienne son irrépressible envie de shooter une demi-douzaine de bricasses par soir. Le banc des Verts est très jeune et manque peut-être de taille mais promet de très belles choses avec des belles progressions attendues.  S’ils reviennent au niveau qu’on leur connaît, Dennis Schroder et Josh Richardson pourraient surtout s’avérer être le meilleur backcourt en sortie de banc de toute la Ligue et garantir des grosses séquences offensives pour l’ami Udoka. Vous l’aurez compris, les options sont multiples à Boston mais il va falloir contenter tout le monde. L’ami Dennis se ramène avec son boulard tandis qu’Horford revient avec son envie d’enfin choper une bague, Robert Williams peut toujours avoir les sautes d’humeur qu’on lui connaît et Jayson Tatum pourrait bien commencer à avoir de l’arthrose à force de porter le Massachusetts sur son dos. Ime Udoka est néanmoins connu pour sa poigne de fer et on peut alors s’attendre à ce que chacun de ses trublions se contienne pour le bien-être de l’effectif et le succès de la franchise. Mais alors, comment se manifestera ce fameux succès ?

Le pronostic du rédacteur

48 victoires et 34 défaites, et la quatrième place de l’Est. Un cran en dessous de la triade Heat – Nets – Bucks mais un dixième de cran au-dessus des Sixers, Pacers, Hawks, Knicks et compagnie. Pronostic certainement optimiste pour beaucoup tant la course à l’avantage au premier tour des Playoffs sera rude, mais les Celtics sont en pole position pour l’arracher du bout des doigts. Avec un Ime Udoka en mode énervé, la garderie celte va filer droit et ne pensera qu’à reverdir redorer le blason de la franchise aux 17 bannières. Les bons coups de gueule du coach seront bien soutenus par GM Stevens parfaitement conscient de ce qu’il faut pour gérer cette bande de gamins talentueux. Les progrès dans le jeu, dans la manière, dans l’ambiance générale et dans les résultats seront tangibles et évidents mais encore loin d’être suffisants pour toper le haut de l’Est. Boston devrait ainsi retrouver un semblant du succès qui a fait son histoire, mais attention on dit bien un semblant, car lointaines sont encore les armadas Nets et Bucks. Le plafond pour les C’s devrait donc être une jolie défaite au second tour pleine d’espoir… encore une fois.

On prend à peu près les mêmes et on recommence… à peu près. Le corps principal de la franchise a été conservé et voit de nombreux visages bien sympathiques et talentueux débarquer. De quoi aider les Celtics à probablement faire mieux, oui, mais ça ne sera pas encore assez. Charge à Ime Udoka et Jayson Tatum désormais de nous faire mentir, car c’est tout le bien qu’on leur souhaite.