Jeux Olympiques 2012 : quand Nicolas Batum visait les attributs de Juan Carlos Navarro
Le 21 juin 2024 à 16:41 par Clément Hénot
Les Jeux Olympiques approchent à grands pas, il est donc l’heure de se rappeler certains moments marquants de nos Bleus durant les campagnes précédentes, comme ce pétage de plombs de Nicolas Batum sur Juan Carlos Navarro aux Jeux Olympiques de 2012.
L’un des nombreux épisodes d’une rivalité bien fournie entre la France et l’Espagne.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, replantons un peu le contexte.
Les Bleus et la Roja se croisent en quarts de finales des Jeux Olympiques. Jusque là rien d’anormal, sauf que ces retrouvailles étaient “voulues” par les Espagnols, qui, si on ne peut pas affirmer officiellement qu’ils ont volontairement balancé leur match de poule face au Brésil, ont perdu dans des circonstances disons… étranges. Ceci dans le but de croiser Team USA le plus tard possible, en l’occurrence en Finale. Les Français doivent donc battre leur meilleur ennemi pour avancer, et dans l’Hexagone comme dans la péninsule ibérique, on se prépare déjà à ce choc entre deux nations rivales. Nicolas Batum a d’ailleurs déjà lancé les hostilités après cette défaite chelou.
“Ils ont fait exprès de perdre contre le Brésil, c’est ça l’esprit olympique ? Quand j’ai vu leur match, je me suis dit “ok, cette fois on va les taper”.” – Nicolas Batum
Le match commence et les Français sont bien, ils le seront même pendant une grande partie du match… avant de choke au fil du temps pour laisser leurs adversaires revenir, puis leur passer devant. L’Espagne a renversé la situation, à l’expérience, au talent, mais aussi au vice, et c’est ce dernier point qui fait probablement dégoupiller Batman. La défaite volontaire des Espagnols, leur roublardise qui consiste à tout faire pour obtenir des coups de sifflets et des faveurs arbitrales, mais aussi le fait de toujours se faire renvoyer à la maison par la même équipe, qui hante les rêves de tous les Français. Mélangez tout ça, et vous obtenez beaucoup de frustration côté Français.
Ronny Turiaf lance les hostilités en découpant Rudy Fernandez pour interrompre le chrono. Il écope d’une faute anti-sportive. S’en suit donc ce légendaire coup de poing dans les noisettes de Juanca Navarro après une course de dix mètres.
Après une embrouille avec Jose Calderon et à peu près tout le monde, logique, la tension retombe enfin. Le match était définitivement plié, alors Nico a craqué et a réalisé ce que de nombreux Français rêvaient de faire à l’époque, bien que ce genre de geste n’ait rien à faire sur un terrain de basket, peu importe la raison. A chaud, notre Batman national réagissait encore sous le coup de la frustration.
“Je voulais lui donner une bonne raison de flopper.” – Nicolas Batum
Bah on peut dire que c’est réussi hein. Toutefois, avec le recul, l’actuel joueur des Sixers réalise son mauvais geste et revient dessus avec plus de philosophie, conscient qu’il n’a pas montré une bonne image de lui-même ni du sport français en général.
“Désolé d’avoir montré une telle image du basket et de la France. La frustration et la rage m’ont envahi. Je n’ai aucune excuse. Ne retenez pas mon geste stupide en fin de match, mais la performance collective d’une équipe fière de se battre pour son pays.”
“Je m’en veux de l’image que j’ai montrée de moi-même, de notre jeu et de la France. Je me sens mal, parce que ce n’est pas moi. Je suis humain, j’ai juste perdu mon sang-froid. Je ne peux pas faire ça. On ne veut pas voir ça sur le terrain. Si la FIBA ou le Comité Olympique veut me suspendre ou me donner une amende, ça m’ira, je ne dirai rien.”- Nicolas Batum
Ce coup de sang intervient après la prise de catch de Rudy Fernandez sur Tony Parker, avant l’embrouille de ce même Rudy Fernandez avec Mickaël Gelabale, mais après le fameux discours de Tony Parker, le short de Thomas Heurtel, le crève-cœur de Villeneuve d’Ascq, la désillusion de 2016 et la défaite de 2022. Quelque part, ce n’est qu’un épisode d’une rivalité bien fournie, mais c’est peut-être le plus symptomatique des maux d’une EDF en galère face à une Espagne globalement plus performante. On se “venge” cette année ?