Earl Monroe : The Pearl, origines de l’un des surnoms les plus stylés de toute la NBA
Le 21 nov. 2017 à 13:29 par Benoît Carlier
Avant de se faire drafter et de devenir le grand joueur de NBA qu’il a été, Earl Monroe était la star d’une petite fac de Caroline du Nord avec qui il remportera la Division II de NCAA en 1967. C’est aussi à Winston-Salem State qu’il gagnera un surnom qui le suivra tout le reste de sa carrière.
Elevé dans les quartiers sud de Philadelphie, Earl Monroe n’a pas tout de suite eu le coup de foudre pour la balle orange. D’abord intéressé par le baseball et le football – le vrai, qui se joue à 11 contre 11 avec deux cages et des filets – il est initié au basketball à l’âge de 14 ans alors qu’il culmine déjà à 1 mètre 90. L’adolescent se confronte à des adultes sur les playgrounds de Pennsylvanie et joue pivot dans l’équipe de son collège où il développe son “shake-and-bake” pour scorer sur des adversaires plus grands et plus costauds que lui. Earl a déjà le rythme dans la peau et joue beaucoup à l’instinct pour éliminer ses défenseurs les uns après les autres. A la sortie du lycée, il décide de rejoindre l’université de Winston-Salem State, dans l’état de Caroline du Nord. Il y rencontre Clarence Gaines, le coach historique des Rams qui deviendra rapidement son mentor. Dans cette petite fac qui évolue en deuxième division universitaire, Earl Monroe va rapidement se révéler comme un arrière créatif et extrêmement innovant sur les parquets, ainsi qu’un scoreur hors-pair.
Il accumule 2 935 points lors de ses quatre années étudiantes, devenant le meilleur marqueur de l’histoire de l’université devant Cleo Hill qui est furtivement passé en NBA au début des années 1960. Mais la saison la plus mémorable de son passage à Winston-Salem State est évidemment la dernière, en 1966-67. Cette année-là, Monroe tourne à 41,5 points de moyenne et même à 44 unités dans les matchs de Conférence. Les Rams marchent sur l’eau et sont obligés de déménager dans la plus grande salle de la ville pour que tout le monde puisse suivre leurs exploits. Chaque rencontre se dispute à guichet fermé, à domicile comme à l’extérieur, pour suivre cette équipe de deuxième division qui enchaîne les victoires. 31 pour être exact, contre seulement deux défaites et même une comme le précise Earl Monroe dans son autobiographie Earl the Pearl: My Story. En effet, le deuxième revers des hommes de Clarence Gaines sera effacé des tablettes suite à une réclamation portant sur l’utilisation d’un joueur non-éligible par High Point. Peu importe, Winston-Salem State remportera cette saison-là son unique titre de champion de Division II.
Mais 1967 compte aussi parmi les dates clés de la carrière d’Earl Monroe pour une autre raison. Avec ses 1 329 points à 60,7% d’adresse lors de cette saison parfaite, il s’offre le deuxième plus gros total de points marqués sur une campagne dans l’histoire des Rams. On ne compte plus les cartons offensifs de ce joueur extérieur qui maîtrise le spin-move mieux que personne et en abuse avec le sourire à tous les matchs. Egalement doté d’une belle adresse à mi-distance, il alterne entre pénétrations et shoots extérieurs en faisant danser ses adversaires à des tempos différents. Contre Lafayette, il s’offre même une pointe à 68 points. Un record de fac à l’époque. Mais c’est lors d’une série d’orgies offensives à plus de 40 points – entre 10 et 12 pièces selon le principal intéressé – que Luix Overbea lui trouvera un surnom qui le suivra tout le reste de sa carrière. A force d’enfiler les paniers comme des perles, le journaliste du Winston-Salem Journal parle des “Perles d’Earl” qui évolueront petit à petit en “Earl the Pearl” ou l’homme qui enchaîne les points comme un enfant rajouterait des coquillettes au collier de pâtes qu’il est en train de réaliser pour la fête des mères.
Le surnom était trouvé et Earl Monroe lui fera honneur dans la Grande Ligue. Sélectionné en deuxième position par les Baltimore Bullets lors de la Draft de 1967, il réalisera une grande carrière qui le mènera jusqu’au titre en 1973 avec les Knicks. Rookie de l’année en 1968 et quatre fois All-Star, il a tourné à 18,8 points de moyenne en treize saisons chez les pros soit 17 454 perles distillées entre Baltimore et New York.
Sources texte : NBA.com et Sporting News