Preview du Miami Heat 2021-22 : l’été fut chaud à Sud Plage, mais le Heat a-t-il vraiment les armes pour retrouver l’élite de l’Est ?

Le 11 oct. 2021 à 12:09 par Nicolas Meichel

kyle lowry
Source texte : NBA League Pass

Finaliste NBA dans la bulle de Mickey en 2020, le Heat est redescendu de son nuage la saison dernière en se faisant torcher au premier tour des Playoffs par les Bucks. Pas vraiment la direction imaginée par le boss Pat Riley, alors il a fait ce qu’il faut pour permettre à la franchise de Miami de retrouver les sommets de l’Est rapidement. Gros recrutement, belle intersaison, effectif nasty et désir de revanche, bref tous les ingrédients sont là pour bien rebondir. Mais ça va jusqu’où tout ça ?

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison du Heat, c’est par ici !

Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Une gueule de bois. Bon, c’est peut-être un peu fort comme terme mais il est clair que le champion de l’Est 2020 a connu une campagne compliquée après l’euphorie de Disneyland. Bobos, COVID, absences de joueurs majeurs pendant plusieurs matchs (Jimmy Butler notamment, mais pas que), manque de jus, des recrues qui peinent à peser… la reprise fut très difficile et il a fallu attendre la deuxième partie de saison pour voir le Heat réussir à lancer la machine et trouver un semblant de rythme. Entre quelques séances de montagnes russes et deux-trois mouvements à la trade deadline (arrivée de Victor Oladipo, Nemanja Bjelica, Trevor Ariza, départ d’Avery Bradley, Meyers Leonard, Kelly Olynyk et Maurice Harkless), la bande à Erik Spoelstra a finalement terminé à une décevante sixième place de l’Est avec un bilan de 40 victoires pour 32 défaites. La suite ? Une opposition au premier tour des Playoffs face aux Bucks de Giannis Antetokounmpo, battus assez sèchement par le Heat en demi-finales de conf’ à Orlando la saison précédente. Cette fois-ci, c’est Jimmy Butler et ses copains qui ont pris cher avec un violent coup de balais. Pas de miracle donc.

Pour un bilan complet du Heat 2020-21, c’est par ici.

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Goran Dragic, Andre Iguodala, Kendrick Nunn, Precious Achiuwa, Trevor Ariza, Nemanja Bjelica
  • Ils ont re-signé : Jimmy Butler, Duncan Robinson, Victor Oladipo, Udonis Haslem, Dewayne Dedmon, Max Strus, Omer Yurtseven, Gabe Vincent
  • Ils arrivent : Kyle Lowry, P.J. Tucker, Markieff Morris, Marcus Garrett (two-way), Caleb Martin (two-way)

Dans le traditionnel sondage des managers généraux qui sort tous les ans sur NBA.com, le Heat a été désigné comme l’équipe ayant réalisé la meilleure intersaison. Spoiler, ce n’est pas grâce à l’arrivée de Caleb Martin. Non, si Miami fait une nouvelle fois partie des gagnants de l’été, c’est parce que la franchise floridienne a réussi à choper l’un des plus gros poissons du marché : Kyle Lowry (90 millions sur trois ans). Pour cela, il a fallu lâcher Goran Dragic et le jeune Precious Achiuwa dans le cadre d’un sign & trade. En plus de ça, Pat Riley a ajouté un peu de nasty avec P.J. Tucker, tout juste champion avec les Bucks, ainsi que Markieff Morris. L’intersaison a aussi été marquée par de grosses extensions, Patoche n’hésitant pas à sortir le chéquier pour conserver Duncan Robinson (90 millions sur cinq ans) et prolonger le franchise player Jimmy Butler (146 millions sur trois ans). L’éternel Udonis Haslem repart lui pour une 47ème saison sous le maillot du Heat, tandis que Victor Oladipo a tranquillement été prolongé au minimum. Enfin, parmi les autres départs qu’on peut noter, on a du Andre Iguodala, du Nemanja Bjelica, du Kendrick Nunn et du Trevor Ariza. Direction la Californie pour tous ces gars-là, les deux premiers allant à San Francisco et les deux derniers à Los Angeles.

Le roster 2021-22 du Heat

  • Meneurs : Kyle Lowry, Tyler Herro, Gabe Vincent, Marcus Garrett (two-way)
  • Arrières : Duncan Robinson, Victor Oladipo, Max Strus
  • Ailiers : Jimmy Butler, KZ Okpala, Caleb Martin (two-way)
  • Ailiers-forts : P.J. Tucker, Markieff Morris, Udonis Haslem
  • Pivots : Bam Adebayo, Dewayne Dedmon, Omer Yurtseven

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Première chose qui saute aux yeux quand on voit ce roster, c’est : “wow, va falloir se les coltiner ces mecs-là”. Kyle Lowry, Jimmy Butler, P.J. Tucker, Bam Adebayo ou encore Markieff Morris, en matière de dureté et de défense, ça rigole pas du tout. Typiquement le genre de joueurs qui symbolisent la franchise du Heat et qui rendent l’équipe de Miami version 2021-22 vraiment dangereuse. L’arrivée de Lowry aux côtés des deux All-Stars Jimmy Butler et Bam Adebayo doit permettre aux Floridiens de revenir au moins dans le Top 4 de la Conférence Est, lui qui va apporter un gros plus à la mène en matière de gestion mais aussi à travers son expérience. À ses côtés, Duncan Robinson continuera lui d’être très précieux grâce à ses qualités de sniper et son jeu sans ballon. Mais si le cinq majeur a clairement de la gueule, on peut se poser quelques questions sur la profondeur du groupe. Certes, Tyler Herro semble bien décidé à faire une saison en mode Sixième Homme de l’Année mais derrière, c’est pas ouf ouf. Dewayne Dedmon et Morris peuvent apporter deux-trois trucs, on aime bien le potentiel d’Omer Yurtseven, mais c’est finalement assez léger. L’un des facteurs X de la campagne du Heat pourrait se nommer Victor Oladipo, qui reviendra en cours de saison après un nouveau pépin au genou. On connaît son talent, mais on connaît aussi son historique de blessures…

Le petit point du banquier

Source : Basketball Insiders

Le tableau est clair, on a un noyau de quatre joueurs (Jimmy Butler, Bam Adebayo, Kyle Lowry, Duncan Robinson) qui est sécurisé pour au moins les trois saisons à venir et pour un montant total de 106 millions de dollars cette année. C’est le prix à payer pour pouvoir jouer les premiers rôles au sein de la Conférence Est. Plus globalement, le Heat se retrouve juste à la limite de la luxury tax, ce qui est presque un exploit quand vous dépensez autant sur un quatuor. Le reste de l’effectif est en effet sur des petits contrats, qui sont en plus sur une courte durée. On en revient ainsi au manque de profondeur relatif dont on parlait juste au-dessus. Parmi les situations contractuelles à surveiller à l’avenir, il y a notamment celle de Tyler Herro. Le joueur de troisième année a vu le Heat activer récemment son option de 5,7 millions sur la saison 2022-23, au terme de laquelle il pourrait être agent libre restrictif s’il n’est pas prolongé avant.

Pour l’analyse complète des finances du Heat, c’est par ici

Le paragraphe du doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Miami, six noms ressortent. On commence par Bam Adebayo, qui a connu une alerte en mars avec une tendinite au genou et qui a manqué six rencontres au total. Trois allers-retours à l’infirmerie également pour Tyler Herro : sept matchs loupés pour des spasmes au cou, trois pour une contusion à la hanche droite et six pour des douleurs au pied droit. Même bilan pour P.J. Tucker avec deux rencontres manquées pour une contusion à la cuisse gauche en février et dix autres pour une tension au mollet gauche en mars. P.J. a également subi une petite élongation à l’aine lors de la présaison avant de revenir au match suivant. Jimmy Butler, quant à lui, s’est fait une entorse à la cheville droite en décembre dernier. Il ne manquera que deux rencontres mais cette blessure l’a gêné toute la saison et l’a privé de deux autres matchs en avril. En janvier, Butler fut également très diminué par une infection COVID-19 qui lui fit perdre plus de cinq kilos. Il connaîtra deux autres petites alertes avec deux matchs manqués pour une inflammation du genou droit et deux autres pour une tension en bas du dos en mai. On enchaîne. Trois séjours à l’infirmerie pour Kyle Lowry l’année dernière : deux matchs en janvier puis six autres en mars pour une infection à un orteil du pied droit qui tardait à guérir ainsi que quatre matchs pour une entorse du pouce droit. On termine avec le cas Victor Oladipo, pour qui il faut remonter à janvier 2019 et sa rupture du tendon du quadriceps droit. Des douleurs à ce même genou l’ont ainsi privé de trois rencontres en janvier et une élongation au pied droit l’a également envoyé à l’infirmerie pour quatre matchs en février. Début avril, il déclarera ensuite avoir une grosse différence musculaire entre ses deux jambes, avec un réel déficit de force à droite. Quelques jours plus tard, il se déchire partiellement le tendon quadricipital droit. Opéré en mai, il espère revenir fin décembre mais il est peu probable de le revoir en 2021.

Les tips TTFL

Y’a des grands noms à Miami, et donc quelques picks TTFL bien intéressants. En numéro un, on pense évidemment à Jimmy Butler, monstre de polyvalence quand il est dans un grand soir. Buckets reste sur une campagne en 21 points / 7 rebonds / 7 passes / 2 interceptions à quasiment 50% au tir, plutôt propre comme production. On ne serait pas contre un peu de scoring en plus, mais c’est déjà lourd. Bam Adebayo (18 points, 9 rebonds, 5 passes, 1 contre et 1 interception de moyenne en 2020-21) est un autre joueur qui peut peser dans plein de compartiments du jeu et représente aussi un pick séduisant, sans oublier Kyle Lowry (17 points, 5 rebonds, 7 passes, 1 interception l’an passé) voire Tyler Herro, qui pourrait envoyer quelques cartons offensifs en sortie de banc.

Les bons plans TTFL au Heat, c’est par ici

Le recrutement de Pat Riley, suffisant pour retrouver les sommets de l’Est ?

L’une des philosophies de Pat Riley quand il s’agit de monter son roster, c’est d’essayer de maximiser les chances de son équipe à l’instant T sans faire trop de calculs par rapport au futur. S’il faut lâcher des picks de draft pour se renforcer sur le court terme, vamos. S’il faut sacrifier un prospect prometteur comme Precious Achiuwa afin de récupérer un meneur calibre All-Star de 35 ans, no hesitation. Patoche a encore été fidèle à cette philosophie cet été, renforçant ainsi son cinq derrière Jimmy Butler et Bam Adebayo. Mais la question qu’on se pose est la suivante : est-ce que ça suffit pour vraiment revivre le magnifique parcours de 2020, quand le Heat est arrivé jusqu’en Finales NBA ? Comme on l’a dit au-dessus, le cinq majeur a de la gueule et peut rivaliser avec la plupart des équipes de la Ligue des deux côtés du terrain. C’est un cinq qui est clairement construit pour les gros combats de Playoffs. Donc la base est clairement très solide. Mais on le sait, pour jouer les premiers rôles dans la NBA actuelle, non seulement il faut une base très solide mais c’est bien aussi d’avoir une belle profondeur de banc, encore plus quand vous possédez des cadres qui ont dépassé la trentaine (Butler, Lowry, Tucker). Et c’est là que ça peut potentiellement coincer pour la bande d’Erik Spoelstra, qui possède une second unit plutôt limitée avec pas mal de jeunots. Certes, des promesses ont été montrées par certains et le Heat est réputé pour transformer n’importe quel Jean-Claude en bon role player, mais ça paraît quand même léger tout ça. Le Heat a perdu des joueurs durant l’intersaison qui pourraient bien servir dans cet effectif-là (Ariza, Iguodala, Nunn, Bjelica), un effectif qui tente de gagner là tout de suite. Quand on voit ce que Brooklyn va envoyer, sans oublier évidemment les Bucks, ça risque d’être tendu pour Miami.

Le pronostic du rédacteur

48 victoires – 34 défaites, 4ème de la Conférence Est. Pat Riley a construit un effectif pour les Playoffs, et l’objectif sera d’arriver en postseason en bonne santé histoire de pouvoir rivaliser avec les meilleurs. En attendant, le Heat va faire le boulot en saison régulière, sans forcément impressionner la concurrence mais dans l’optique de trouver sa vitesse de croisière pour ensuite monter en puissance au meilleur moment. Le manque de profondeur de l’effectif pourrait coûter des victoires à la bande d’Erik Spoelstra, mais c’est trop solide pour ne pas flirter avec les 50 wins en régulière. Et si ce sera difficile d’aller chercher les Nets et les Bucks, Miami va faire son retour dans le Top 4 et ainsi posséder l’avantage du terrain pour le premier tour des Playoffs 2022.

Le Heat a frappé fort sur le marché de l’été avec l’arrivée de Kyle Lowry et d’autres petites signatures bien senties, mais difficile de mettre la franchise de Pat Riley dans le même panier que les Nets et les Bucks, qui représentent l’élite de l’Est aujourd’hui. À Jimmy Butler et ses copains de nous faire mentir, et on sait qu’ils adorent ça.