Preview des Denver Nuggets 2021-22 : sans Jamal Murray, attention à la gueule de bois pour le MVP et ses Pépites

Le 09 oct. 2021 à 12:09 par Corentin Dimanche

Nikola Jokic 1er février 2021

Orphelins d’un Jamal Murray qui a pris un abonnement pour l’année à l’infirmerie et emmenés par un Nikola Jokic MVP en titre, les Nuggets attaquent la saison en tant qu’outsider dont on n’attend pas grand chose collectivement. Cet exercice s’annonce surtout comme celui de la confirmation pour Michael Porter Jr. qui devra légitimer son contrat signé pendant l’été. Été dont les maîtres mots étaient d’ailleurs continuité et prolongation et qui n’a vu que peu de changements dans le Colorado. On risque d’assister à une saison quasi-blanche à Denver, et on vous explique pourquoi.

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Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Une saison au démarrage poussif mais finalement lancée par les concours de perfs entre Jamal Murray et Niko Jokic, portant les Nuggets à un joli bilan de 12-8 à l’aube du mois de février puis de 21-15 au All-Star Break qui voit alors débarquer Aaron Gordon dans les Rocheuses et Gary Harris prendre des congés à Disney. Après la pause, les Nuggets reprennent pleine balle. MPJ for MVP commence à se faire entendre avec les 20-10 quotidiens du Steph Curry de 2 mètres 10, Niko Jokic alterne entre triple-doubles à 30 points et cinquantaine alors que ses concurrents directs dans la course au MVP passent tous à l’infirmerie, Jamal claque ses 25-5-5 plus quali les uns que les autres et les role players sont parfaits. On se dit qu’on tient là un contender plus que sérieux et puis… et puis tout s’effondre avec la rupture des ligaments croisés de Jamal le 12 avril, désormais jour de deuil dans le Colorado. Fin de saison pour le meneur et fin des espoirs pour les Nuggets qui passent en mode automatique. Épaulés par un bon Austin Rivers signé pour tenter de combler le vide laissé par le canadien (et Will Barton également blessé), Michael Porter Jr. et le Joker augment encore leur niveau de jeu et portent les Rocheuses sur une belle série de neuf victoires en une dizaine de matchs pour finalement choper la troisième place de l’Ouest avec 47 victoires pour 25 défaites. Une victoire en 6 face à un Damian Lillard aussi historique qu’esseulé et un sweep subi logiquement face aux Suns d’un Chris Paul en état de grâce plus tard et Niko repart le trophée de MVP dans les mains, la tête basse et surtout ailleurs, à penser que “encore un an sans Jamal, c’est vraiment la mouise”.

Denver Nuggets, le bilan 2020-21 : un MVP maison mais un sweep en demi-finale, c’est pas les montagnes rocheuses c’est les montagnes russes

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Shaquille Harrison, JaVale McGee, Paul Millsap, Wes Unseld Jr.
  • Ils ont re-signé : Will Barton, Aaron Gordon, Michael Porter Jr., Markus Howard, Austin Rivers, JaMychal Green
  • Ils arrivent : PETR CORNELIE (two-way), Jeff Green, Bones Hyland (Draft)

On prend les mêmes et on recommence, et si les gars sont partis… on prend leur copie conforme. Le rookie Bones Hyland semble déjà être un steal et vient prendre la place de Shaquille Harrison tandis que Jeff Green fera le travail d’ailier-fort polyvalent d’un Paul Millsap en plein déclin et en mode ring-chaser. Cinq ans après sa Draft, Petr Cornelie a enfin une vraie opportunité de faire son trou dans la raquette des pépites avec le départ de JaVale McGee et derrière un Jokic possiblement préservé pendant la saison tandis que moins d’une demi-saison chacun à Denver aura suffi pour voir Aaron Gordon et Austin Rivers être logiquement prolongés. Michael Porter Jr. est surtout le gros gagnant de l’intersaison dans les Rocheuses avec son contrat max autant mérité que blindé d’interrogations. MPJ pourra en tout cas compter sur ses potos vétérans Will Barton et JaMychal Green, encore là pour un bon moment (?) et qui tâcheront d’aider le grand sniper à légitimer sa grosse kichta.

Le roster

  • Meneurs : Jamal Murray, Facundo Campazzo, PJ Dozier, Markus Howard (two-way)
  • Arrières : Will Barton, Monte Morris, Austin Rivers, Bones Hyland
  • Ailiers : Michael Porter Jr, Vlatko Cancar
  • Ailiers-forts : Aaron Gordon, Jeff Green, JaMychal Green, Zeke Nnaji
  • Pivots : Nikola Jokic, Bol Bol, Petr Cornelie (two-way)

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Aïe, aïe, aïe, que le premier nom de cette liste fait mal à voir tant il devrait être un élément clé de la saison des Pépites mais la suivra finalement depuis la salle de rééducation. L’absence de Jamal Murray sera l’occasion pour P.J. Dozier et Monte Morris de franchir un cap et pour Denver de capitaliser sur leur beaux progrès récents, et avec les vétérans Will Barton, Facu Campazzo et Austin Rivers en mentors des jeunots talentueux Hyland et Howard qui se tiennent en embuscade, la rotation arrière des Nuggets est malgré tout bien assurée et diversifiée… mais pourrait bien manquer de régularité et de réelle création individuelle. Charge alors à MPJ de montrer qu’il peut être le réel lieutenant (voire plus ?) du Joker et compenser le manque de création laissé par Jamal en devenant bien plus qu’un catch & shooteur de premier ordre. Les frangins Green assureront une belle présence défensive et surtout les arrières d’un Aaron Gordon à la santé parfois fragile mais aux débuts dans le Colorado ultra-intéressants. Niko Jokic sera bien sûr toujours le chef d’orchestre de ce bel effectif mais sa saison en mode semi-vacances pourrait bien permettre au double bol et à notre Frenchie Petr Cornelie d’enfin obtenir les minutes qu’ils méritent tant.

Le petit point du banquier

salaires Nuggets 7 octobre 2021

Source : spotrac

Si la franchise de Denver s’appelle les Pépites ce n’est pas pour rien, car la banque du Colorado est remplie d’or et de billets bien épais. Aucun contrat n’est finalement abusé mais le contrat max à venir de MPJ assure déjà 160 millions de poulets frits l’année prochaine dans la masse salariale de Denver, de quoi faire suer Tim Connelly et renvoyer la Luxury Tax à la bijouterie. Les principaux membres de l’effectif de Mike Malone sont cependant sécurisés pour les cinq ou six prochaines années, en espérant que Niko Jokic paraphe une prolongation dès qu’il y sera éligible. Les situations des vétérans Campazzo, des messieurs Vert et de Will Barton seront également à surveiller pour voir s’ils seront conservés encore longtemps dans les Rocheuses.

Pour l’analyse complète des finances des Nuggets, c’est par ici

Les tips TTFL

Si chaque mois vous ne sélectionnez pas Niko Jokic et Michael Porter Jr., c’est que vous n’avez rien compris à la TTFL. Les deux cracks poseront chacun des cinquantaines hebdomadaires et si MPJ sera parfois l’auteur d’une belle carotte bien épaisse, le Joker fait partie des choix les plus sûrs de la Ligue. S’il ne pose pas 40 points sur la rencontre, il compensera avec au moins 15 rebonds et 13 passes, de quoi vous assurer a minima 45 points TTFL tous les soirs. Pour les amoureux du risque, on vous proposerait bien Aaron Gordon et Austin Rivers capables de coups de chaud tout aussi intenses qu’imprévisibles, mais c’est à peu près aussi risqué que tenter de grimper les Rocheuses à mains nues et sans assistance.

Les bons plans TTFL chez les Nuggets, c’est par ici

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Denver la saison passée, cinq noms ressortent. Jeff Green, pour commencer, a manqué quatre matchs en février pour une contusion à l’épaule droite. Il manquera également six autres matchs lors des Playoffs pour une tension au fascia plantaire gauche. Aaron Gordon, quant à lui, a joué malgré une blessure aux ischio-jambiers gauches et a subi une grave entorse de la cheville gauche en janvier qui l’a privé de dix-sept matchs. Pas tout à fait guéri, il est revenu et a rejoué malgré la douleur, ce qui n’est jamais une bonne idée. Will Barton a pour sa part manqué vingt matchs suite à une déchirure au niveau des ischio-jambiers droits en avril. Revenu pour les trois dernières rencontres des Playoffs, il est actuellement à l’infirmerie pour une légère entorse de la cheville gauche. On aborde ensuite, évidemment, le cas Jamal Murray, probablement absent jusqu’en mars suite à sa déchirure du ligament croisé antérieur gauche. Monte Morris, pour finir, a connu plusieurs alertes la saison passée : un match pour une entorse de l’épaule droite, onze pour une tension au quadriceps gauche et douze pour une tension aux ischio-jambiers droits. Ajoutées à la tendinite chronique au genou avec laquelle Monte se bat depuis plusieurs années, ces alertes devraient pousser le staff médical des Nuggets à le chouchouter.

Nikola Jokic + Michael Porter Jr. – Jamal Murray = suffisant pour exister à l’Ouest ?

Comme ce bon vieux Picsou le disait, “si tu veux trouver de l’or dans le Colorado, tu en trouveras toujours. Peu importe si Jamal n’est pas là, Nikola Jokic sera ton meilleur minier et Michael Porter Jr. ta meilleure pioche”. Bon, ok le vieux canard multimilliardaire n’a jamais dit ça mais il pourrait bien avoir raison de le faire… ou peut-être pas. Les Nuggets se situent depuis quelques années sur la pente ascendante des montagnes du Colorado mais devraient/pourraient basculer sur l’autre versant cette saison. On l’a bien vu lors des Playoffs, l’absence de Jamal Murray risque grandement de se faire ressentir dans les systèmes offensifs de Mike Malone. Ok Niko Jokic va assurer une bonne demi-heure d’attaque all-time, mais quid de lorsqu’il boit son bidon de coca sur le banc ? Michael Porter Jr. prendra-t-il enfin le relais en tant que maître à jouer ? On l’espère mais rien ne l’assure. Le KD 2.0 est certes un sniper hors pair mais n’a pour l’instant pas montré grand chose quand il s’agit de créer pour lui même et encore moins pour ses copains. Sa défense est encore très perfectible et sa progression attendue et espérée au scoring pourrait bien ne pas suffire à masquer tous ses manquements dans les autres facettes du jeu. La triplette Porter Jr. – Gordon – Jokic s’annonce ainsi comme l’une des meilleures triades offensives intérieures oui, mais également comme l’une des pires passoires de la NBA. Manque plus que Melo fasse son retour à Denver et on ne sera pas loin d’atteindre le niveau des Kings l’année dernière (une pique pour Luke Walton et les Kings gratuite mais toujours bien venue et appréciée).

Tout en gardant un œil sur Bones Hyland, on comptera sur les lignes arrières sur Monte Morris et P.J. Dozier pour poursuivre sur leurs belles courbes de progression des dernières années mais ils ont beau être bien talentueux, ils sont encore loin du niveau du crack ultime des Playoffs de la Bulle 2020. Les vieux de la veille Greens, Campazzo et Rivers assureront de belles minutes des deux côtés du terrain en sortie de banc mais ne vont pas non plus transcender la saison à Denver. On surveillera bien sûr la bataille intérieure entre Bol Bol et Petr Cornelie, et même si le fils de Manute la remporte, on ne lui en voudra pas (un peu quand même) tant on l’adore. On laisse finalement à Mike Malone le soin de nous étonner, le droit à Niko de faire le back-to-back MVP et on donne toute notre force à MPJ pour devenir All-Star, bien sûr, mais difficile d’imaginer que toutes les planètes vont s’aligner et que la saison des Rocheuses sera meilleure que ce qu’on a connu jusqu’ici.

Le pronostic du rédacteur

44 victoires et 38 défaites, et la huitième place de l’Ouest. Direction le play-in pour les Nuggets qui pourraient bien… connaitre leur première Loterie depuis 2018. Attention à la bataille avec les Blazers et les Grizzlies pour voir qui ne se sortira pas du mini-tournoi mais on fait quand même confiance à Niko pour nous gérer tout ça et pondre les perfs qu’il faut quand il faut. MPJ sera le Gérard ultime de la NBA cette saison et sa progression globale sera à surveiller de très très près. On sera d’ailleurs certainement plus proche du MIP pour Michael que du… MVP pour Niko, mais le Serbe restera toujours le meilleur joueur local malgré sa dégaine d’éboueur à la retraite. Cette saison sera surtout celle de la progression d’un effectif jeune qui n’ira peut-être pas plus loin qu’une défaite au premier tour des Playoffs, mais cette campagne ne sera qu’anecdotique pour cette génération de Nuggets dont l’année sera surtout rythmée par la rééducation de l’ami Jamal.

Saison compliquée à venir pour des Nuggets clairement diminués qui devront donc tirer profit de leurs problèmes pour mieux se relever et revenir sur le devant de la scène à l’avenir. Horizon 2023 et même au-delà pour la bande à Niko donc, qui une fois au grand complet, pourrait bien retrouver les hauteurs de l’Ouest et (enfin) réellement jouer le titre.


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