Boston n’a joué que 10 matchs avec Walker, Brown, Hayward, Tatum et Smart cette saison : y’a un problème, docteur ?

Le 19 janv. 2020 à 17:49 par Bastien Fontanieu

Brad Stevens
Source image : NBA League Pass

Si Boston est actuellement dans le Top 4 de la Conférence Est et réalise une belle première partie de saison avec des ajustements intéressants signés Brad Stevens, la franchise aux 17 titres n’a pas pu compter sur l’intégralité de son effectif jusqu’ici. Des adaptations quasi-quotidiennes qui, bien gérées pour le moment, doivent donner place à un peu plus de stabilité dans les semaines à venir.

Regardez le passé récent des Celtics, leurs dernières rencontres, et vous n’aurez pas forcément droit à la meilleure des têtes de la part des fans de Boston. Avec une défense qui se laisse aller et des défaites qui se sont plus souvent pointées que les victoires, les copains du Massachusetts ne sont pas dans leur meilleure passe. Cependant, regardez le passé des Celtics depuis octobre dernier, et vous aurez droit à un tout autre visage dans les travées du TD Garden. Lointaine, si lointaine semble l’époque des montagnes russes et de l’irrégularité dans les performances, symbolisée par la présence de Kyrie Irving qui fait les beaux jours des médias new-yorkais aujourd’hui. La question n’est plus de savoir quelle équipe se pointera sur le terrain ce soir, la question est devenue quel All-Star accompagnera Kemba Walker à Chicago cette saison. Boston est en forme sur sa première moitié de parcours, balançant entre la 2ème et la 4ème place de la Conférence Est, et profitant de l’évolution de ses jeunes stars que sont Jaylen Brown et Jayson Tatum. Le pari pris cet été est le bon, pour le moment, avec un retour en force de l’identité Brad Stevens : ça joue dur, ça joue bien, le ballon circule, il y a des nouveaux qui font kiffer en ayant du temps de jeu (Grant Williams), des anciens qui mouillent le maillot pour les autres (Marcus Smart) et des histoires fun à partager autour d’une bière (Tacko Fall), pour des résultats collectifs satisfaisants. On dirait presque que le bazar de la saison dernière n’a pas existé, tant ce nouveau groupe articulé autour des titulaires propose un basket intéressant, concentré, et digne de son jeune entraîneur. Cependant, en se penchant sur le parcours des Celtics cette saison, un détail a refait surface entre deux cafés. Ce détail est remonté à la surface quand, récemment, le même étonnement s’est présenté en début de match. Tiens, pas de Tatum contre Detroit. Tiens, pas de Brown face aux Bucks. Tiens, pas de Walker face aux Suns. Au-delà des défaites sur ces trois matchs, c’est le sentiment de ne pas avoir souvent vu le groupe au complet qui a alimenté une certaine curiosité, résultant en la note suivante.

Petites recherches effectuées à l’instant…

Nombre de matchs joués par les Celtics avec Gordon Hayward, Kemba Walker, Marcus Smart, Jayson Tatum et Jaylen Brown disponibles le même soir ?

10.

10 sur 40.

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 18, 2020

C’est bien cela, nous ne sommes pas fous face à cette soudaine impression. Pour des raisons qui sont multiples, variées et totalement justifiées, les Celtics n’ont pas joué tant de matchs que cela avec leurs 5 joueurs majeurs. On a peu vu ce que donnait le quintet Walker, Smart, Tatum, Brown et Hayward. Et le plus étonnant dans tout cela ? C’est que sur les 10 matchs vécus avec ces 5 hommes, Boston n’a remporté que 6 rencontres. On ne s’attendait pas à un 10-0 implacable, mais peut-être un peu mieux que le bilan sans ce quintet au complet (21-10). Plusieurs réflexions viennent donc à la suite de cette trouvaille. La première, les 4 défaites ont été vécues face aux Sixers (2 fois), Raptors et Spurs, ce qui représente un trio assez sérieux dans la NBA actuelle. San Antonio est un cran en-dessous cette saison, mais difficile de prendre Gregg Popovich à la légère qui peut, avec ses hommes dans un grand soir, l’emporter un peu partout dans cette Ligue. Il n’y a donc pas de quoi rougir, Boston, s’est incliné avec ses joueurs majeurs face à des grosses écuries expérimentées du circuit. La deuxième réflexion, c’est qu’il n’y a pas eu de véritable continuité pour ce quintet. Jouer ensemble une fois, c’est bien, mais jouer ensemble plusieurs matchs de suite, c’est nettement mieux. Et il a été difficile pour ce crew de créer des automatismes quand, coup sur coup, c’était soit Hayward, soit Smart, soit Walker, soit Tatum, soit Brown qui était annoncé absent. Un, deux, allez trois matchs maximum en comptant sur les mêmes hommes, épicétou. Comment attendre un minimum de régularité dans les performances, quand il n’y en a pas dans la présence ? Ce qui nous mène au point suivant.

La troisième réflexion, c’est que ces absences successives ont remis au goût du jour la qualité numéro 1 de Brad Stevens, sa capacité à s’ajuster quel que soit le contexte imposé. L’entraîneur des verts, qui n’en est plus à son dernier tour de magie, s’est fait une réputation de coach tenace et efficace lorsqu’il est en quelque sorte dos au mur. La saison avec Kyrie blessé, l’émergence des petits, l’année avec Isaiah Thomas dans le dur, les Playoffs démarrés dans le doute, Stevens a systématiquement trouvé une solution et permis l’éclosion de certains à des moments inattendus (Terry Rozier, Kelly Olynyk) alors que les soupirs régnaient dans les rues de Boston et le challenge semblait imprenable. Cette saison, dans un registre médiatique moins dramatique, Brad a appuyé sur les bons boutons et fait en sorte que sa franchise reste dans le droit chemin. Un peu de Grant Williams par-ci, d’Enes Kanter par-là, de Daniel Theis quand ce n’est pas Robert Williams, de Brad Wanamaker plutôt que Carsen Edwards, c’est dans ce style so Stevens que les Celtics ont su, soir après soir, trouver une solution et offrir un bilan respectable. Mais la quatrième réflexion va dans le même sens que celle proposée aux Clippers récemment. Avec une première partie de saison gérée mais une deuxième partie qui démarre ce weekend, les Celtics vont devoir trouver un moyen d’aligner leurs 5 hommes plus fréquemment. Ceci ne dépend évidemment pas que du coaching staff de Boston, en cas de blessure on ne peut que hausser les épaules. Mais si la franchise verte veut clasher les prévisions de début de saison et montrer que la seconde menace à l’Est se situe dans le Massachusetts, il faudra construire et créer davantage de moments autour des 5 meilleurs joueurs de l’équipe. Cet ajustement permanent de Stevens, qu’on applaudit évidemment, ne peut pas durer éternellement et avoir des conséquences bénéfiques en Playoffs. Les séries qui seront proposées aux Celtics demanderont les efforts de chacun, donc la présence de tout le monde. Une présence qui, au-delà d’être physiquement validée sur la feuille de match, devra être anticipée par la montée en puissance d’un groupe qui peut aligner une série de victoires sans absence hebdomadaire.

Tout roule à Boston ? Tout roule à Boston. Hormis les soucis défensifs récents, il n’y a pas de quoi hausser le ton et s’inquiéter pour la suite. Mais le but est ici de savoir quelles sont les intentions des Celtics. Faire une belle régulière en s’adaptant tous les soirs sans créer la surprise au printemps, ou construire un groupe qui peut défier les Philadelphie, Indiana, Toronto et Miami du haut de l’Est en Playoffs ? Affaire à suivre sur les 40 prochains matchs.


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