Boston Celtics, le bilan 2021-22 : des débuts difficiles puis une épopée folle jusqu’aux Finales NBA, cette saison un groupe est né

Le 22 juin 2022 à 14:42 par Valentin Perrot

Marcus Smart Jayson Tatum 21 juin 2022
Source image : Twitter @NBA

Personne ne les attendait aussi haut il y a quelques mois, mais les Celtics ont déjoué tous les pronostics cette saison. Passés les premiers mois de galère, Boston a très sérieusement accéléré à partir de fin janvier pour se transformer en machine à gagner. Après avoir écarté la concurrence à l’Est, les C’s ont finalement dû rendre les armes en Finales face aux Warriors. Cette saison restera quand même magnifique, et on a hâte de voir la suite dans le Massachusetts. 

# CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Éliminés sans gloire par les Nets (4-1) après avoir battu les Wizards en Play-in, les Celtics ont connu une saison 2020-2021 galère avec une 7ème place en saison régulière. Avec un roster construit autour du duo Jayson Tatum-Jaylen Brown, le retour du daron Al Horford et l’ajout de gars à relancer comme Dennis Schröder, le talent est là mais il va falloir construire un collectif et le faire tourner. Sans oublier les remaniements en coulisses, avec un Brad Stevens qui passe GM et l’arrivée du coach rookie Ime Udoka, ancien assistant des Spurs, des Sixers et des Nets. Du côté des Hexpert de TrashTalk, on note le potentiel de cette équipe mais les Celtics inspirent le doute, notamment au niveau du coaching ou du supporting cast derrière les Jay Brothers. On part donc sur une place aux portes du top 6, et on verra ce que ça donne ensuite. 

# CE QU’IL S’EST RÉELLEMENT PASSÉ

Mais souvent, la réalité dépasse largement la fiction et on en a encore eu la preuve avec la saison que nous ont sorti les Celtics. Avec les changements de l’intersaison dans l’organigramme et le roster, la franchise au trèfle espérait retrouver le haut de la Conférence Est. Mais ça commence mal pour les Verts, qui peinent à trouver une alchimie collective avec cinq défaites sur les sept premiers matchs. Pourtant, Jayson Tatum et Jaylen Brown font plutôt le taf, avec une pointe de Brown à 46 unités dès le premier match de la saison. Oui mais voilà, les deux stars ne sont pas souvent performantes en même temps. Et comme le supporting cast, mené notamment par Marcus Smart, est en galère, pas facile d’aller chercher des victoires pour Boston. Un manque de certitudes et une inconstance qui se traduisent par un bilan qui peine à décoller. On sent même l’équipe du Massachusetts en plein doute, et ça se traduit en match d’une manière assez terrible : alors qu’ils sont largement devant au score et qu’ils n’ont plus qu’à conclure, les Celtics lâchent plusieurs matchs d’une manière inexplicable en se faisant défoncer dans les quatrièmes quart temps. Des chokes à répétition qui traumatisent leurs fans dès qu’on approche de la fin de match, à l’image d’un match contre Chicago que les Verts lâchent alors qu’ils menaient de 17 points à l’entame de la quatrième période. C’est moche. Les têtes sont basses, le manque de certitudes et l’inconstance de cette équipe se traduisent par un bilan négatif. À ce moment-là, Boston s’apprête à vivre sa premier grosse secousse de la saison.

Frustré par le début de saison de son équipe et par la façon dont ses coéquipiers jouent, Marcus Smart décide de profiter de l’humiliation subie face aux Bulls pour sortir le lance-flammes. Dans une décla face à la presse, le dog des C’s recadre littéralement ses coéquipiers Jayson Tatum et Jaylen Brown, à qui il reproche de “ne pas vouloir passer la balle”. Une prise de parole tapageuse qui va provoquer une réunion d’urgence entre les joueurs concernés pour régler cette affaire. Et la réaction attendue sur le terrain va avoir lieu, avec 8 victoires en 11 matchs au coeur du mois de novembre et un bilan enfin positif. Mais l’inconstance est toujours là et empêche la franchise au trèfle de décoller au classement. Jusqu’à cette fameuse période de mi-janvier, plus précisément le 16. Avec un bilan à l’équilibre (22-22), les Celtics ne se classent qu’à la 11ème place de leur Conférence. C’est à ce moment qu’ils vont enfin trouver leur rythme, et nous allons assister à une deuxième partie de saison absolument stupéfiante de leur part. En quasiment deux mois de compétition entre fin janvier et fin mars, les hommes d’Ime Udoka vont réaliser une série fantastique avec pas moins de 22 victoires pour seulement 3 défaites. Non, ceci n’est pas une blague, ni un mensonge. Emmenés par des Jay Brothers enfin sur la même longueur d’ondes, un Al Horford qui retrouve la fougue de ses 25 ans et des role players très précieux à l’image des deux Williams, les Celtics sont métamorphosés et semblent intouchables. Avec en plus des petits ajustements d’effectif avant la trade deadline (Derrick White et Daniel Theis arrivent contre Josh Richardson et Dennis Schröder) et un coaching efficace, Brad Stevens et Ime Udoka ont montré leur capacité à trouver des solutions aux problèmes et récoltent les fruits de leur travail. Malgré leur folle dynamique, les Celtics ne parviennent pas à arracher la première place de la Conférence Est au Heat et terminent deuxièmes. Peu importe, les Verts sont la meilleure équipe de NBA depuis plusieurs mois et ils sont sûrs de leurs forces.

C’est mieux pour eux, parce qu’ils se préparent à jouer une équipe des Nets décevante en régulière mais qui compte bien montrer son meilleur visage en Playoffs. Une série qui est lancée de manière épique, avec une victoire arrachée sur une dernière action qui symbolise parfaitement les forces de cette équipe : une grosse défense sur Kevin Durant qui l’oblige à prendre un shoot très difficile, un rebond solide, et une gestion parfaite du chrono pour envoyer Jayson Tatum à la conclusion sur un lay-up en se retournant. Une première défaite dont Brooklyn ne se remettra pas, puisque Boston va plier le game en 4 matchs avec un Jayson Tatum qui aura mis KD dans sa poche arrière pendant toute la série. On enchaine avec une grosse série face à des Bucks privés de Khris Middleton. Giannis est monstrueux, mais tout le monde contribue pour le limiter. Les C’s se retrouvent plusieurs fois en galère, mais il parviennent à aller chercher 2 matchs dans le Wisconsin alors que l’élimination leur pendait au nez. Finalement, on conclut ça solidement au Game 7, devant le Garden, avec un Grant Williams en mode sniper.

Le Heat se présente donc en Finale de Conf, et l’on va assister à une nouvelle série épiqu… ah bah bof en fait. Les blowouts s’enchainent des deux côtés, et on peine à comprendre la logique de cette série. Malgré deux nouvelles défaites à la maison, dont une lors d’un match pour conclure la série, les Verts prouvent encore leur force mentale en décrochant une qualif inespérée en Floride au bout d’un match très tendu. Leurs premières Finales depuis 12 ans, mais face à des Warriors déterminés à lancer le grand retour de leur dynastie glorieuse. Et ça va très bien commencer pour Boston, avec un premier match de grande qualité et une victoire en Californie. Si les Dubs assurent le deuxième match à la maison, Beantown s’impose à son tour dans son Garden au match 3. Mais la série va basculer lors du Game 4 : incapables de conclure le match alors qu’ils menaient dans le dernier quart temps, les C’s vont subir une remontada qui leur fait perdre l’avantage du terrain et fait mal aux têtes. Derrière, plus rien ne fonctionnera correctement, Tatum et toute sa clique semblent à bout de forces et les Warriors ne se prive pas pour achever cette équipe valeureuse mais un peu courte sur ces Finales. Une déception qui conclut la saison folle de ces Celtics, une équipe en galère qui s’est transformée en véritable machine à gagner en 2022.

Un grand grand grand bravo aux Celtics 👏👏👏👏

Quelle saison, quel virage en 2022, quel jeu, le groupe, les Playoffs incroyables, la force des jeunes, Udoka et son staff, l’avenir est magnifique. Il faut passer par là.

Respect total, jusqu’au bout ! 🙏

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 17, 2022

# LA SAISON DES CELTICS EN QUELQUES ARTICLES 

# L’IMAGE DE LA SAISON

I wonder how that kid who got the Boston Celtics 2022 World Champion tattoo is feeling tonight 😅 #BostonCeltics pic.twitter.com/RkhXMEspzW

— Adam MAGA GANG Francisco (@adamfrancisco_) June 17, 2022

On a déjà entendu des fans dire dans un langage imagé qu’ils ont “leur équipe dans la peau”. Le dénommé Jack Bienvenue fait partie de ces soutiens fidèles, mais à une différence près : le bonhomme a décidé de joindre les actes aux paroles en… se tatouant littéralement une fausse bannière de champion NBA 2022 sur le bras après avoir eu une “vision”. Rapidement, l’homme reconnaissable à sa belle perruque verte est devenu le héros de toute la Celtics Nation et a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Il nous a régalé, on s’est bien moqués de lui en voyant ça il y a quelques mois mais plus les semaines passaient, et plus on se demandait si on n’avait pas affaire à Madame Irma. Jacky était à deux doigts de remporter son pari fou. Mais malheureusement, Steph Curry et ses potes sont passés par là… Pas grave, le gars a gagné le respect de toute la communauté NBA. Et on peut dire qu’il sera marqué à vie par son équipe et la belle saison qu’ils ont réalisé. Un tel dévouement, c’est beau.

# IL A CARTONNÉ CETTE SAISON

Pour cette catégorie, vous vous attendiez sûrement à nous voir parler de Jayson Tatum. Et vous n’auriez pas eu tort vu la saison monstrueuse que JT nous a sorti. Mais pour cette fois, on a choisi de mettre en avant l’apport de Jaylen Brown, et particulièrement en Playoffs. Dans la lignée de sa belle progression sur ces trois dernières années, JB a fait du sale cette saison. Une ligne de stats déjà flatteuse en saison régulière (23,6 points à 47% de réussite dont 36% for three, 6,1 rebonds, 3,5 passes et 1,1 interception par match) mais surtout un impact qui se ressent de plus en plus sur son équipe depuis début 2022. En attaque, Jaylen a montré une panoplie complète cette saison : drive, finition près du cercle, capacité à créer pour lui-même ou ses coéquipiers, shoot longue distance… Et on a même pas encore parlé des talents du gars pour défendre son panier, qui en font une référence à son poste. Meilleur joueur des Celtics dans ces Finales 2022, Brown n’aura juste pas réussi à amener son équipe au bout. Mais à 25 ans, pas de doute qu’il aura d’autres occasions d’aller chercher sa bague.

# IL A DÉCU

Il n’y a pas vraiment d’énorme déception dans cette belle saison des Celtics, mais certains n’ont pas tout à fait apporté ce qui était attendu d’eux. C’est par exemple le cas de Dennis Schröder. Le meneur allemand avait été récupéré aux Lakers pour apporter de la Deutsch Qualität à la mène de Boston, mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour lui. Alors qu’il était venu pour se relancer après une fin d’aventure compliquée aux Lakers, Schröder a lâché une ligne de stats sensiblement similaire à sa saison précédente. Avec un profil complémentaire à celui du starter Marcus Smart et dans un rôle de 6ème homme leader du scoring de la second unit, Dennis a quand même assuré 14,4 points, 3,3 rebonds, 4,2 passes D de moyenne à chaque match. Des chiffres pas déshonorants mais peu d’impact sur le jeu, en tout cas pas suffisamment pour convaincre le management des C’s. 49 petits matchs plus tard (dont 25 dans la peau d’un titulaire), le meneur a fait les frais des ajustements dans le roster des Celtics, envoyé à Houston contre Daniel Theis avant la Trade Deadline.

# ET LA SUITE ?

Après être revenus de tellement loin, on imagine que la déception d’avoir échoué en Finales est immense pour ces Celtics. Mais pas le temps de s’apitoyer sur son sort, il faut déjà penser à l’avenir. Et quand on y réfléchit bien, les Verts peuvent aborder les prochains mois avec sérénité puisque le noyau dur de l’équipe est encore sous contrat pour la saison prochaine. En plus de ça, la plupart des cadres sont encore jeunes et on peut s’attendre à ce qu’ils progressent à la fois individuellement et collectivement. Seul point noir au sujet du futur proche des C’s : les finances, qui risquent d’être sacrément serrées la saison prochaine. Avec les contrats de Jayson Tatum, Jaylen Brown, Marcus Smart, Al Horford et Robert Williams III, le cinq des Verts va peser 113 millions de dollars la saison prochaine, contre 100 millions pour 2021-22. L’avenir s’annonce donc brillant, mais il faudra être malin du côté de Brad Stevens pour entourer ses starters.