Choke monumental des Celtics à Boston : Chicago revient de 19 points de retard et l’emporte, 39-11 dans le money-time…!

Le 02 nov. 2021 à 04:18 par Bastien Fontanieu

C’était l’occasion rêvée. C’était l’occasion à ne surtout pas rater. C’était la soirée idéale pour lancer sa saison à domicile et rassurer des fans impatients devant une potentielle victoire. Menant parfaitement leur rencontre face aux Bulls ce lundi soir, les Celtics ont finalement diffusé un sale film d’horreur à Boston pour leurs supporters : énorme craquage en direct dans le money-time, et défaite 128 à 114 sous les huées du TD Garden…

Le match a beau être terminé depuis plus d’une demi-heure, les têtes sont encore marquées. Il y a les simples observateurs, ne comprenant pas ce qui vient de se produire, qui secouent de droite à gauche en se demandant si ce money-time était bien réel. Il y a les fans de Chicago, en hélicobite total, qui célèbrent une nouvelle victoire référence face à un ennemi de longue-date dans la Conférence Est. Et il y a les fans de Boston, déprimés, qui se répètent en permanence qu’il ne s’agit que d’un mauvais cauchemar. Malheureusement, non, ce n’est pas un cauchemar. Le match de cette nuit a bien eu lieu, et les Celtics ont bien explosé en plein vol, alors que tout allait dans leur sens. Rappelons le contexte, car il ne peut pas être laissé de côté. Sur ce début de saison, le TD Garden avait connu deux mésaventures : une défaite contre Toronto, et une défaite contre Washington. Pas idéal, sachant que ces adversaires étaient prenables sur le papier. C’est donc face à une grosse montagne que Jayson Tatum et sa bande se dressaient ce lundi, les Bulls étant de visite après avoir démarré très fort leur saison régulière 2021-22. Il y avait donc la possibilité de perdre encore, ou bien de triompher, ou bien… de faire un mélange ultra-cheum des deux.

Très vite, la partie est enflammée, et ce ne sont pas les fans du Garden qui vont se plaindre. Attaque rapides, tirs à distance, Chicago dégaine fort d’entrée sous les banderilles de Lonzo Ball et DeMar DeRozan, mais Boston répond parfaitement grâce à son duo phare. Jayson Tatum dans son registre, Jaylen Brown à un niveau en trois lettres. Ce dernier, qui prend feu dans le second quart, fait exploser la salle lorsqu’il rentre un nouveau gros trois points pour les siens. La célébration va avec, c’est du JB comme on en rêve tous les soirs dans les dortois de Beantown. C’est bon, ça y est, nos gars sont là, on va pouvoir en profiter avec une victoire. Et la tendance se confirme justement dans le troisième quart-temps, Al Horford, Marcus Smart et Dennis Schröder accompagnant les deux All-Stars pour creuser l’écart. Boston est intraitable, et le niveau défensif des Bulls n’est pas aussi élevé que sur les matchs précédents. Même la fatigue se fait ressentir, malgré les assauts répétés de DeRozan and co. On se dirige donc, en toute logique, vers une victoire signature des Celtics à domicile : fin du troisième quart, 102 à 85 pour les hôtes. Rien n’est censé dérailler la machine, tout doit foncer dans une seule et même direction. Même dans un coup de chaud éventuel du clan d’en face, il y a de quoi répondre chez Ime Udoka et son staff n’est-ce pas ?

N’est-ce pas…?

Et bien, malheureusement, non. Un tsunami rouge va s’abattre sur le TD Garden, avec l’explosion offensive de Chicago qui va se mêler à l’absence totale de réussite et de pertinence dans le jeu côté Boston. La vision d’un Zach LaVine survolté fait déjà peur, l’Olympien retrousse ses manches et prend la rencontre à son compte. Bien épaulé par un Ayo Dosunmu qui confirme son excellent début de carrière pro, LaVine est étincelant. Et parce qu’il faut bien faire des stops en défense pour que l’écart se réduise, c’est tout Chicago qui se donne pour faire dérailler la machine celte, profitant également d’un blocage impressionnant des Celtics en attaque. Derrick Jones Jr, Alex Caruso et Lonzo Ball font les rotations et la pression sur Boston, et en face le mouvement de balle de début de match laisse place à des isolations forcées. À toi, à moi, à toi, à moi, Brown et Tatum ne s’en sortent plus. DeRozan, qui a fait son retour sur le terrain, est froid comme une lame. Il plante ses tirs à mi-distance avec une précision de maître et l’ambiance qui était festive dans la salle se transforme en véritable bibliothèque. Les Bulls n’ont pas que recollé à égalité, ils sont passés devant et ont creusé l’avantage. Un match totalement plié en douze minutes, alors que Boston avait travaillé durement pour créer un beau lead sur 36 minutes. La sentence est irrévocable : 39 à 11 pour les visiteurs dans le dernier quart, Chicago passe de 17 points de retard à 14 points d’avance. Pas de temps-mort pour stopper l’hémorragie, pas de leader pour taper du poing sur la table, et des caméras qui se braquent sur les joueurs de Boston pour diffuser des images pétrifiantes : Robert Williams, Marcus Smart, Al Horford, Jaylen Brown, Ime Udoka, tous la tête baissée. Abattus, comme s’ils ne réalisaient pas ce qui venait de se produire. Côté Celtics, c’est donc la grande chute, alors que cette première victoire de la saison à domicile leur tendait les bras. Côté Bulls, c’est évidemment l’explosion de joie, dans un match qui était quasiment plié et posté avec un timbre bien léché. Mais avec de l’abnégation, un gros choke en face, des tirs qui ne rentrent plus pendant que 2 stars reprennent les commandes en attaque, tout est possible.

Il y a des matchs comme ça, qui peuvent faire beaucoup de mal comme beaucoup de bien. Chicago s’est fait énormément de bien, en allant chercher une nouvelle grosse victoire, en déplacement, dans un scénario qui demandait un max de ressources mentales. Boston s’est fait énormément de mal, en perdant son troisième match de suite à la maison pour démarrer la saison, dans une rencontre où la win leur était donnée sur un plateau d’argent. On ne le répètera jamais assez, mais le plus dur c’est pas de bien commencer un match : c’est de bien le finir…