Phoenix Suns, le bilan 2023-24 : le soleil s’est couché bien plus tôt que prévu

Le 04 juin 2024 à 08:48 par Nicolas Meichel

Couverture bilan Phoenix Suns saison 2023 2024
Source image : YouTube

On continue les bilans de la saison 2023-24, avec un passage dans l’Arizona aujourd’hui. Les Suns faisaient partie des favoris pour le titre NBA sous l’impulsion de leur nouveau trio Devin Booker – Kevin Durant – Bradley Beal. Résultat ? La campagne des Cactus s’est transformée en véritable fiasco. 

Ce que TrashTalk avait annoncé

Une saison régulière à 50 victoires ou un peu plus, podium de l’Ouest, autant dire qu’on voyait les Suns assez haut dans la hiérarchie de leur conférence. En même temps, quand vous avez un trio offensif composé de Booker, KD et Beal, avec des role players pas dégueu à côté, y’a de quoi avoir quelques ambitions sérieuses. Certes on imaginait Phoenix lâcher quelques matchs en régulière pour mieux se focaliser sur les Playoffs et surtout la santé du groupe, mais dans aucun monde on imaginait les Suns remporter… zéro victoire en postseason.

Ce qu’il s’est vraiment passé

Parce que oui, c’est bien ça qui s’est passé : les Phoenix Suns n’ont pas gagné le moindre match de Playoffs cette saison.

Après avoir lutté jusqu’au bout pour décrocher une place dans le Top 6 de l’Ouest (49 victoires), Devin Booker et ses copains ont été humiliés par les Minnesota Timberwolves au premier tour des Playoffs. Un sweep 4-0 qui ponctue une saison durant laquelle les Suns n’ont jamais vraiment fait figure de candidat sérieux au titre NBA. C’est bien beau le talent, mais il n’est pas grand-chose sans structure, sans continuité, sans un collectif qui est vraiment solide des deux côtés du terrain.

Il a fallu attendre 24 matchs pour voir les Suns évoluer enfin avec leur Big Three Durant – Booker – Beal, la faute à diverses blessures chez ces deux derniers. Pas idéal pour lancer la saison sur les bons rails. Et quand la saison n’est pas lancée sur les bons rails, ça devient vite compliqué de trouver un bon rythme de croisière. On a vécu des montagnes russes à Phoenix cette année : 7-8 victoires de suite pendant deux semaines, puis 4 défaites en 5 matchs la semaine suivante. Un jour ça gagne à Denver sur le parquet du champion en titre, le lendemain ça craque à San Antonio. Autant de signes d’une équipe friable malgré un talent certain. Tellement friable qu’elle était la pire équipe NBA cette saison dans les quatrièmes quart-temps.

Malgré les exploits de Kevin Durant, auteur d’une saison calibre MVP avec 75 matchs matchs joués (!), malgré les explosions offensives de Devin Booker, et la bonne volonté de Bradley Beal de jouer le rôle de numéro 3, les Suns n’ont tout simplement pas percé. L’absence d’un vrai meneur s’est vue, tandis que le banc a montré de grosses limites. Mais pire encore, la frustration s’est installée. Notamment chez KD qui n’était pas satisfait de son rôle offensif. Si Frank Vogel a lui bien tenté de construire quelque chose de cohérent sur le plan défensif, le coach a progressivement perdu son vestiaire. Et les moves intéressants réalisés à la trade deadline (arrivée de Royce O’Neale, et Thaddeus Young) n’ont pas eu l’effet escompté.

C’est ainsi que vous vous retrouvez à la ramasse fin avril, dans un premier tour de Playoffs face à une équipe des Wolves qui avait les crocs et bien décidée à vous rentrer dans le lard. Physiquement dominés, hyper prévisibles en attaque malgré leur Big Three, et surclassés collectivement par Minnesota, les Suns ont tout simplement été éclipsés. Et à ce jour, on n’a toujours pas réussi à trouver un vrai leader à Phoenix.

La saison des Suns en quelques articles

L’image de la saison

Anthony Edwards et les Wolves ont mis KO les Suns dès le premier tour des Playoffs. Kevin Durant n’a rien pu faire.

Pourquoi on peut sourire

“Sourire”, le mot est peut-être un peu fort après un tel échec. Parlons plutôt d’espoir. Quand vous avez Kevin Durant, Devin Booker et à un degré moindre Bradley Beal, il y a de l’espoir. Les deux premiers font toujours partie des meilleurs attaquants de la planète, tandis que le troisième est un ancien All-Star. Il y a du talent à Phoenix, il y a un trio qui peut faire des dégâts, et ça il ne faut pas l’oublier malgré le fiasco de cette saison.

Une autre raison d’être optimiste, c’est que Mike Budenholzer vient d’arriver. Si l’ancien coach Frank Vogel est loin d’être le seul responsable de l’échec de Phoenix cette saison, l’arrivée de Bud devrait permettre aux Suns de beaucoup mieux exploiter leur potentiel offensif. Budenholzer a été nommé deux fois Coach de l’Année, il a remporté un titre NBA aux Bucks, et est réputée pour sa capacité à mettre en place de belles fondations offensives.

Enfin, mention aussi pour Grayson Allen, auteur de sa meilleure saison en carrière à Phoenix et shooteur à 3-points le plus efficace de toute la NBA cette saison (46% de loin). Le sniper – blessé en Playoffs – a été prolongé par les Suns en avril dernier et devrait continuer à se régaler aux côtés du Big Three.

Pourquoi on peut faire la gueule

C’est tout à fait légitime de faire la gueule après un printemps aussi pourri. Ça l’est encore plus quand votre équipe de cœur a perdu quasiment toute sa flexibilité à force de balancer des picks de draft dans des blockbuster trades et de dépenser à tout-va.

Avec plus de 200 millions de dollars de masse salariale en 2024-25, les Suns vont avoir une marge très faible pour recruter, eux qui se retrouvent au-dessus du nouveau “second apron” qui pénalise fortement les équipes les plus dépensières de la NBA. Ils n’ont également que deux picks de premier tour de draft sous la main, dont le pick #22 à la Draft 2024. On rappelle aussi que Bradley Beal – en tant que troisième option – va peser minimum 50 millions de dollars jusqu’en 2027, et qu’il possède en plus une no-trade clause.

Tout ça pour dire que les Suns sont globalement bloqués avec l’effectif actuel (à moins de trader KD…), et que seules des modifications mineures (joueurs au contrat minimum par exemple) seront possibles.

Les statistiques individuelles

Et la suite ?

Sauf tremblement de terre, l’été devrait être assez calme à Phoenix. Pas parce qu’il n’y a pas de boulot, mais parce qu’il n’y a aucune flexibilité.

On surveillera ce que feront les Suns avec leur pick #22 à la Draft (Bronny James ?). On surveillera aussi le dossier Royce O’Neale, agent libre cet été et joueur que Phoenix tentera sûrement de prolonger (grâce à ses Bird Rights). Sachez que plusieurs joueurs de l’effectif possèdent une player option sur la saison prochaine, et peuvent donc décider s’ils resteront à Phoenix ou non : Eric Gordon, Josh Okogie, Damion Lee et Drew Eubanks. On a également hâte de voir comment les Cactus vont essayer de combler leur manque à la mène.

Enfin, deux joueurs sont éligibles à une extension de contrat cet été : Jusuf Nurkic et un certain Kevin Durant.


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