L’été WTF des Mavs : beaucoup de mouvements en interne et sur le banc mais très peu dans l’effectif, la bonne recette pour franchir un cap ?

Le 06 oct. 2021 à 12:07 par Corentin Dimanche

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En sortie d’une seconde défaite de suite au premier tour des Playoffs, les Mavericks ont connu des histoires internes dignes des meilleurs épisodes d’House of Cards ou des Anges de la télé-réalité, selon votre vision des choses. Le résultat est un remaniement total du front office et du coaching staff, mais au milieu de ce chaos, les nouveaux décisionnaires n’ont pas eu le temps de réellement rôder l’effectif autour de Luka Doncic. Les changements en coulisses seront-ils suffisants pour satisfaire le wonderboy Luka Doncic ? Place au recap d’Hexpert.

Du tout au tout dans les bureaux

L’implosion totale. Le chaos de bout en bout. Un bordel aussi désorganisé qu’incompréhensible au premier regard pour un œil non averti. Difficile de comprendre l’été des Mavs sans être dans les coulisses mais les infos rapportées par nos collègues insiders ricains nous permettent d’en comprendre les bribes principales. A l’origine de cet effet papillon se trouverait un certain Haralabos Voulgaris. Outre le fait que le garçon a un nom qui ferait un très bon sort dans Harry Potter, le surnommé Bob est un parieur sportif reconnu et était surtout le directeur de la recherche et du développement quantitatif à Dallas depuis la rentrée 2018. Un rôle vague et inconnu du grand public certes, mais qui lui permettait surtout de susurrer des mots doux à l’oreille de Mark Cuban, dépassant alors clairement ses fonctions de base. En un sens, Monsieur Vulgaire devait analyser les bons plans en termes d’analytiques pour conseiller Donnie Nelson, le General Manager, et donc décisionnaire final de la franchise depuis VINGT-QUATRE ANS, héritier de son père et surtout chef d’orchestre du titre 2011. Sauf que la voix de Voulgaris aurait fini par dépasser son rôle d’aide et conseiller, ce qui a totalement déplu à l’exécutif. Donnie et la franchise auraient alors décidé de se séparer en se serrant la main gentiment, chose que l’on a du mal à croire tant le dossier Voulgaris semblait gangréner la relation Donnie – Cuban de l’intérieur, le départ du parieur le 23 septembre dernier ne faisant qu’envenimer ces rumeurs.

Le poste de président des opérations basket est alors resté vacant pendant une dizaine de jours avant l’arrivée d’un certain Nico Harrison au pouvoir. Encore plus inconnu que notre ami Bob l’éponge gréco-canadien, Nic était un directeur expérimenté chez Nike et représentant auprès de la NBA depuis 2002. Pour son premier boulot officiel dans les bureaux de la Ligue, le nouveau GM pourra donc compter sur ses nombreuses relations déjà construites en interne avec la plupart des joueurs signés chez la marque à la virgule. Dans sa mission sur les quatre prochaines années, NH devrait être accompagné de l’ancien double All-Star des Mavs Michael Finley, aujourd’hui vice-président des opérations basket. Rien n’a été confirmé sur le sujet, mais l’ancien patron de Nike pourrait également être le choix de Herr Dirk Nowitzki, débarqué dans les bureaux de la franchise en tant que conseiller spécial sur les questions de recrutement de GM et de coach, les deux postes vacants de la franchise au moment de son retour.

Changement(s) de visage(s) sur le banc

Eh bah tiens, en parlant en parlant du coaching, nous y voilà. Le lendemain du départ de Donnie Nelson, le Texas a vu le coach Rick Carlisle faire ses valises pour aujourd’hui revenir sur ses terres en jachère. En à peine 24 heures, ce sont donc l’exécutif et le coach du titre 2011, présents respectivement depuis 24 et 13 ans, qui ont quitté Dallas. On est plus sur un changement de page mais un changement de livre complet là. Manque plus que Cuban vende la franchise et on sera sur une saga totalement différente. Quelques semaines plus tard, l’assistant principal de Carlisle, mister Jamahl Mosley s’est lui aussi envolé pour prendre la tête du banc du Magic alors que Stephen Silas, le disciple préféré de Rico, avait déménagé chez l’ennemi texan Rockets lors de l’intersaison 2020. Le monster trio du coaching de la franchise au cheval s’est donc fait la malle en une dizaine de mois, de quoi clairement faire imploser le banc et faire bégayer les joueurs de la franchise.

Pour remplacer tout ce beau monde et avant d’engager notre ami Nico Harrison, Dirk et Marko se sentaient nostalgiques et se sont dits que rien ne vaut l’XP d’avoir gagné l’unique bague de l’histoire de la franchise pour aller en chercher une seconde. Leur choix s’est donc porté sur Jason Kidd, meneur des Mavs pendant huit saisons au total et surtout maître à jouer et relais de Carlisle lors du titre 2011. Jay l’enfant redevient ainsi le patron d’un banc NBA après deux exercices en tant qu’assistant chez les Lakers avec qui il a remporté le titre 2020 juste après quatre campagnes mitigées en tant que head coach des Bucks et une petite pige à Brooklyn. Dans sa tâche, le deuxième passeur et intercepteur le plus prolifique de l’histoire sera assisté par le fraîchement retraité Jared Dudley.

On ne change pas un effectif qui… galère (?)

C’est bien beau tout ça, mais des anciens joueurs devenus coachs avec des bons vieux rhumatismes, ce n’est pas ce qui va jouer sur le terrain et faire gagner des matchs. Le plus important pour une franchise reste au final les joueurs, surtout quand on sait qu’un talent générationnel traîne dans la franchise et qu’il faut le satisfaire (coucou Zion) pour ne pas risquer de le voir réclamer un transfert (coucou Ben Simmons). Pour ceux qui n’avaient pas compris, non on ne parle pas de Tyrell Terry – vous ne le connaissez pas et c’est normal – mais bien de Monsieur Luka Doncic. Sauf qu’apparemment Nico a mis du temps à poser ses valises, ouvrir son ordi et fermer tous les onglets Nike et n’a donc pas beaucoup bossé sur l’effectif cet été, du moins pas assez. Sans être totalement chauvin ou méchant envers le nouveau GM, on est tenté de dire que notre Frank Ntilikina national est le principal nouveau venu dans l’effectif bleu et blanc cet été. Reggie Bullock tient cependant certainement la baraque avec son nouveau deal à 30 ampoules sur trois ans suivi par Moses Brown et Sterling Brown en embuscade, le tout en attendant de voir comment le dossier Goran Dragic évolue. L’arrivée de Moïse Marron représente surtout le départ de Josh Richardson et de sa production dégueulasse, dont l’absence devrait faire du bien cette année. Le garde du corps attitré de Luka, monsieur UFC James Johnson est quant à lui parti jouer les ring-chasers à Brooklyn tandis que Nicolo Melli est retourné chez lui, laissant alors le soin à Kristaps d’enchaîner les filoches de loin (lol).

Le principal taf du nouveau management s’est en réalité effectué au niveau des prolongations. On ne change pas une équipe qui gagne déjà pas mal et qui devrait s’améliorer avec de l’XP et de la continuité comme on dit. Après s’être assuré les services futurs des potos Tim Hardaway Jr. et Boban Marjanovic, Nico a rempli sa mission principale en rempilant Luka à peine une semaine plus tard. Inutile de le préciser – on va le faire quand même – mais le contrat est bien sûr au supermax, donc pour 207 millions sur 5 ans. Les principales pièces du corps Mavericks sont ainsi présentes pour les deux prochaines saisons et continuité semble le maître mot encadré dans la chambre de Cuban. Luka n’a que 22 ans et devrait donc s’améliorer encore et encore, et rien que cette idée a de quoi effrayer la Ligue et apaiser les nuits de Jason Kidd qui a d’ailleurs fait son road trip estival à travers le vieux continent pour rencontrer ses deux stars européennes. On laisse le soin au nouveau coach de prouver qu’il est l’homme de la situation en faisant du neuf avec du vieux, et surtout bonne chance à lui pour faire de vrais Playoffs encourageants et sur plusieurs tours dans l’Amazonie de l’Ouest.

Tomber pour mieux se relever. Les Mavs vont devoir utiliser toutes ses tourmentes pour se remobiliser, repartir sur de bonnes bases et créer une dynamique positive au sein de la franchise. On espère que ces améliorations seront visibles sur le terrain car rien ne dit que Luka supportera une nouvelle situation similaire cette saison et l’été prochain…