Preview du Orlando Magic 2021-22 : une base jeune, une base saine, mais il faudra être patient avant de gagner à nouveau
Le 21 sept. 2021 à 12:14 par Paul Boiteau
Il ne fait jamais bien bon de voir la preview de son équipe favorite sortir dès les premiers instants de l’automne, mais rendons-nous à l’évidence et ce n’est d’ailleurs pas un drame : le Magic risque de perdre un wagon de matchs cette saison. That is the process comme on a longtemps dit en Pennsylvanie, et le Process floridien aura donc comme objectif à partir de la reprise de développer quelques potentiels cracks afin de faire de la franchise d’Orlando un contender sérieux dans… dans combien de temps du coup ?
Pour prendre l’Apéro en causant de la saison du Magic, c’est par ici !
Ce qu’il s’est passé la saison dernière
Un début de saison assez incroyable, puis le début des ennuis avec un Evan Fournier amoindri, un Aaron Gordon soit blessé soit mauvais, et un Markelle Fultz saignant en début d’exercice mais qui voit sa saison se terminer précipitamment, une fois de plus. Petit à petit le Magic glisse au classement et en mars s’opère alors l’un des virages les plus obtus du passé récent de la franchise. Aaron Gordon bouge à Denver, Evan part à Boston et Nikola Vucevic à Chicago, dix ans de souvenirs ou presque sont balayés et le Magic entre comme une balle dans le système tanking. Une saison de transition, des héros locaux qui s’en vont, des jeunes qui tentent de s’affirmer (Cole Anthony, Wendell Carter Jr. en fin de saison) et au final une belle opération puisque la Draft permettra à John Hammond de récupérer Jalen Suggs et Franz Wagner, pourtant plutôt pressentis à Toronto ou Sacramento avant la cérémonie.
Quelques liens utiles
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Le marché de l’été
- Ils sont partis : Dwayne Bacon, James Ennis, Otto Porter, Chasson Randle, Sindarius Thornwell et Steve Clifford (coach)
- Ils ont re-signé : Moritz Wagner et Ignas Brazdeikis
- Ils arrivent : Jalen Suggs (Draft), Franz Wagner (Draft), Robin Lopez et Jamahl Mosley (coach)
Un changement de direction qui s’était déjà opéré le 25 mars dernier, au soir de la trade deadline, avec les départs évoqués un peu plus haut mais, surtout car c’est ce qui nous intéresse, les arrivées de Gary Harris (pas vraiment la poutre du nouveau projet), Otto Porter Jr. (parti depuis à Golden State) et du duo R.J. Hampton / Wendell Carter Jr., en provenance de Denver et Chicago. Deux hommes que l’on retrouvera sans trop de doute au cœur de la reconstruction, alors que les utiles mais pas plus Dwayne Bacon et James Ennis sont tellement forts qu’ils n’ont toujours pas retrouvé de taf à ce jour. La cuvée de rookies semble être pleine de promesses, Robin Lopez débarque également pour apprendre les hooks et la castagne aux jeunes du groupe et, last but not the least, Steve Clifford a vu son bail en Floride se terminer et laisse sa place à Jamahl Mosley, ancien assistant de Rick Carlisle à Dallas et longtemps considéré comme l’un des coachs les plus désirés cet été.
Le roster 2021-22 du Magic
- Meneurs : Markelle Fultz, Cole Anthony et Michael Carter-Williams
- Arrières : Jalen Suggs, R.J. Hampton, Gary Harris et Terrence Ross
- Ailiers : Chuma Okeke, Franz Wagner et Ignas Brazdeikis (two-way)
- Ailiers-forts : Jonathan Isaac et Moritz Wagner
- Pivots : Robin Lopez, Wendell Carter Jr. et Mo Bamba
En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier
A défaut de talent suffisant pour aller chercher le titre dans les vingt prochaines années, le roster de Mosley semble à ce jour plutôt équilibré et franchement excitant. Du beau monde sur les lignes arrières avec quasiment une demi-douzaine de mecs talentueux et capables de jouer sur les deux postes, un poste 3 qui parait plus faible mais Franz Wagner et Chuma Okeke ont les arguments pour gratter des minutes et progresser (Okeke a déjà commencé à le faire la saison passée), alors qu’à l’intérieur la capacité du Magic à être dangereux sera surtout liée à l’état de santé de Jonathan Isaac, potentiellement l’un des meilleurs two-way players de la Ligue à son poste mais pour l’instant résolu à suivre le chemin dicté par son corps un peu trop fragile.
Le petit point du banquier
Incroyable bail que cette grille des salaires puisque l’on se rend compte que les quatre joueurs les mieux payés du Magic sont soit des joueurs dont l’avenir ne s’écrit pas forcément à Orlando (Gary Harris, Terrence Ross), soit des joueurs dont 95% du salaire sert à des voyages entre l’hôpital et la pharmacie. Pour le reste on est sur une compta assez basse avec pas mal de contrats rookies et donc un rapport qualité/prix assez incroyable, et c’est davantage dans deux ou trois saisons que l’on mesurera la capacité du board floridien à faire les bons choix.
Le point complet sur les salaires du Magic c’est juste ici
Les tips TTFL
Une équipe parfaite pour remporter… l’Exotic League, vous savez, cette compét’ dans la compet’ qui consiste à trouver qui sera le meilleur des plus nuls. On surveillera Jonathan Isaac sans trop de convictions, on pourra peut-être assurer le minimum avec un Wendell Carter Jr. et on espérera voir Jalen Suggs se saisir des clés du camion au plus vite, mais pour le reste on part donc sur un risqué 8 ou 35, le genre de pari à ne pas faire si vous ne voulez pas vous retrouver dans les eaux troubles du classement dès les premiers soirs.
Les conseils TTFL maison pour le Magic c’est juste ici
Le paragraphe du Doc
Quand on s’intéresse à l’infirmerie d’Orlando la saison dernière, cinq noms ressortent. Jonathan Isaac, pour commencer, a vécu un début de carrière jalonné de blessures. Après une rupture du ligament croisé antérieur au genou gauche en août 2020, il a connu une saison blanche en 2020-2021. À l’aube de la reprise, il est difficile d’évaluer son état de santé et le Magic n’a pas donné de calendrier de retour. Si les rumeurs le disent prêt, il confiait être encore en “sevrage de son attelle” début septembre, à suivre… À l’instar de son coéquipier, Markelle Fultz se remet aussi d’une rupture du ligament croisé antérieur au genou gauche. Blessé plus récemment (janvier 2021), il y a peu de chance de le voir sur le terrain à la reprise. Gary Harris, en contract year cette année, n’a pour sa part plus fait de saison complète depuis 2017/2018. Il manque sept matchs fin janvier pour une tension à l’adducteur gauche et aggrave sa blessure en revenant trop tôt, manquant vingt-et-un matchs de plus. Sa cuisse a continué à le faire souffrir jusqu’à la fin de la saison régulière, écourtant plusieurs de ses matchs. Cette année est importante pour Harris, qui doit prouver qu’il est capable de rester en bonne santé. Wendell Carter Jr., fraîchement arrivé de Chicago, a manqué onze matchs à cause d’une grave contusion au quadriceps droit. Pas vraiment d’inquiétude pour cette année mais il faudra surveiller WCJ, qui n’a jamais joué plus de 54 matchs sur une saison. Mo Bamba pour finir, a connu un début de saison compliqué par un Covid bien long qui l’a laissé très fatigué avec des douleurs musculaires. Il connaîtra deux autres alertes avec une contusion à la hanche et des douleurs aux ischio-jambiers. Tout comme WCJ, Bamba doit prouver qu’il peut être productif sur le terrain tout en évitant les blessures…
Faire progresser les jeunes, ne pas gagner trop de matchs mais ne pas prendre trop de branlées
L’exemple du Thunder 2019-20 est assez intéressant pour être… pris en exemple. Une équipe assez séduisante sur le papier (avec un joueur border All-Star néanmoins, ce que le Magic n’a probablement pas actuellement), avec un coach rookie, qui gagne un peu plus de matchs que prévu, et en cours de saison la décision prise de saborder le peu de bonheur en place pour être complètement sûr de perdre onze matchs sur dix. Clairement le Magic a ce qu’il faut pour saouler quelques équipes et lâcher des crazy nights de temps en temps, mais il ne faudra pas oublier l’objectif principal : transformer les ados du groupe en vrais joueurs de basket, en leaders. On pense à Jalen Suggs évidemment, agréablement récupéré au soir de la Draft, on pense à Wendell Carter Jr., on pense à Cole Anthony ou même R.J. Hampton ou Chuma Okeke, si l’on part du principe que Jonathan Isaac et Markelle Fultz sont déjà très solides quand ils ne sont pas blessés, si l’on part du principe que Mo Bamba est à trois virages du FC Bust mais on reste optimistes. Quelques anciens sont là pour mettre des tartes aux spécialistes des pannes de réveil (Robin Lopez notamment, en attendant de connaitre l’avenir de Gary Harris et Terrence Ross), quelques joueurs middle peuvent aussi mettre le nez à la fenêtre (Moritz Wagner ?), et on est en tout cas sur un groupe loin d’être une bande de no-names et qui pourrait surprendre. Surprendre en tâchant de permettre au Magic de se renforcer encore plus à la prochaine Draft, ouais, on parle déjà de tanking, mais on parle de tanking intelligent.
Le pronostic du rédacteur
17 victoires et 65 défaites, et la dernière place à l’Est. On l’a dit en préambule, rien d’alarmant, il s’agira plutôt de mettre dans les meilleurs conditions Jalen Suggs et Cole Anthony notamment, et derrière tout ce qui sera pris ne sera plus à prendre. R.J. Hampton et Wendell Carter Jr. qui doivent devenir des joueurs qui comptent, Jonathan Isaac et Markelle Fultz qui tenteront de rester debout, un nouveau coach qui doit faire ses preuves dans un contexte difficile… bref tout sera difficile cette saison, mais l’essentiel est ailleurs, à l’horizon.
Défaite ne veut pas forcément dire pas d’intérêt, et à plus d’un titre ce Magic sera scruté cette saison, scruté et peut-être même séduisant. Il y a du matos en magasin, des gamins désireux de montrer leurs skills et surtout… pas de pression des résultats, et c’est peut-être via ce prisme que le Magic version 2021-22 pourrait nous étonner. Chiche ?