Utah Jazz, le bilan 2021-22 : une nouvelle élimination prématurée en Playoffs, décidément c’est toujours la même chanson

Le 12 mai 2022 à 22:22 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

Faisant partie des équipes attendues au tournant en Playoffs, le Utah Jazz voulait enfin prouver cette année qu’il n’était pas uniquement une équipe de saison régulière. Autant être clair tout de suite, c’est raté. Non seulement les Mormons n’ont pas réussi à remplir leur objectif, mais en plus ils ont régressé par rapport à la saison précédente. Alors vous l’avez compris, le bilan 2021-22, il n’est pas très reluisant du côté de Salt Lake City. 

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Meilleur bilan de la saison régulière 2020-21, le Jazz offrait pas mal de garanties pour la nouvelle campagne malgré leurs échecs consécutifs en Playoffs. Collectif solide, deux All-Stars, un jeu bien en place, quelques petites recrues bien senties… autant d’éléments qui permettent habituellement à une équipe de traverser la régulière sans trop de problèmes. Alors tout naturellement, on a visé haut pour Rudy Gobert et ses copains. Haut comment ? Dans les 60 victoires, avec donc une place bien au chaud dans les hauteurs de la Conférence Ouest.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

On va tout de suite commencer par les Playoffs, car c’est là où le Jazz était véritablement attendu. Non pas que la saison régulière ne sert à rien mais quand on est une équipe performante comme Utah qui reste sur plusieurs éliminations avant le stade des Finales de Conférence, c’est le parcours en postseason qui permet de juger la réussite d’une campagne. Résultat, les Mormons n’ont même pas remporté la moindre série cette saison, eux qui sont tombés dès le premier tour contre des Mavericks pourtant privés de Luka Doncic du Game 1 jusqu’au Game 3. Un gros fail donc pour l’équipe de Quin Snyder, encore une fois plombée par sa défense extérieure (plus de détails un peu plus bas) ainsi qu’une adresse à 3-points qui s’est envolée au pire des moments. On a cru à la fin du Game 4, remporté dans les ultimes secondes sur un alley-oop entre Donovan Mitchell et Rudy Gobert, que le Jazz était arrivé à un tournant positif pouvant l’aider à avancer, mais c’était en fait une fulgurance sans lendemain. Défaite 4-2 au final contre Dallas, un vrai pas en arrière pour la franchise d’Utah.

Cette élimination au premier tour des Playoffs, c’est un peu le point culminant d’une saison sans grande saveur pour les Mormons. Car contrairement à la campagne précédente où le Jazz s’était transformé en véritable rouleau compresseur en régulière, Utah n’a pas pu faire mieux qu’un bilan de 49 victoires pour 33 défaites synonyme de cinquième place à l’Ouest. Ce déclin s’explique notamment par un début d’année 2022 bien crade, où l’absence d’un Rudy Gobert blessé (16 matchs ratés en tout cette saison) a fait le bonheur de toutes les attaques qui ont eu la chance d’affronter le Jazz sur cette période. Les galères défensives d’Utah ont d’ailleurs pas mal frustré Rudy, qui n’a pas hésité à mettre ses coéquipiers on the spot pour qu’ils haussent le ton dans leur moitié de terrain, notamment un certain Donovan Mitchell via une décla publique que ce dernier n’aurait pas trop appréciée. Un épisode supplémentaire dans une relation qui a encore beaucoup fait parler cette saison. En effet, les polémiques ne manquaient pas, certains pointant du doigt Spida pour sa tendance à trop oublier Gobert en attaque. Donovan – malgré une nouvelle saison statistique solide (26 points et 5 passes de moyenne) – n’a globalement pas réalisé le leap qu’on pouvait espérer en matière de leadership, lui qui a parfois pénalisé son équipe dans le money time à travers sa maladresse et ses mauvais choix. La grosse blessure au genou de Joe Ingles puis son transfert vers Portland à la NBA Trade Deadline n’a pas vraiment fait du bien non plus au vestiaire d’Utah, qu’on a senti moins soudé qu’auparavant suite également aux départs de joueurs comme Georges Niang et Derrick Favors à l’intersaison. Bref, c’était pas jojo.

LA SAISON DU JAZZ EN QUELQUES ARTICLES

L’IMAGE DE LA SAISON

Mavs win the series. pic.twitter.com/HApzcDUCQv

— Rob Perez (@WorldWideWob) April 29, 2022

Voilà comment la saison 2021-22 du Jazz s’est terminée : Game 6 à Utah, 98-96 pour Dallas, dernière possession pour le Jazz. Suite à un système parfaitement conçu par Quin Snyder, Bojan Bogdanovic reçoit la balle, lâche une petite feinte pour se retrouver complètement ouvert et… bim, la briquasse. Un raté qui symbolise la maladresse d’Utah, qui a shooté à 3/30 du parking sur le Game 5 à Dallas puis 9/35 dans la sixième manche à la maison. Sur l’ensemble de la série face aux Mavs, les hommes de Snyder n’ont tiré qu’à 27,4% à 3-points alors qu’ils étaient la deuxième équipe la plus prolifique derrière l’arc en saison régulière. Comme quoi, l’adresse extérieure, on ne peut pas toujours compter dessus…

IL A CARTONNÉ : RUDY GOBERT

Traitez-nous de chauvins si vous voulez, mais le choix de Rudy Gobert s’impose presque naturellement. Déjà parce que personne d’autre nous a emballés côté Jazz cette année, et ensuite parce que notre Rudy national a quand même terminé parmi les trois finalistes pour le trophée de Défenseur de l’Année. Bon, il a certes perdu son titre de DPOY qui appartient désormais à Marcus Smart et la défense du Jazz a encore une fois explosé en Playoffs, mais ça reste une campagne hyper solide pour Gobzilla. 15,6 points de moyenne, meilleur rebondeur de la NBA avec 14,7 prises par soir (meilleure moyenne en carrière), et troisième contreur avec 2,1 bâches par match. Du très solide donc, même si certains – genre Draymond Green – aiment encore décrédibiliser son impact. Peu importe ce qui se dit, Gobert a fait le boulot et sa troisième sélection consécutive pour le All-Star Game le prouve. Et ce qui prouve encore plus son importance au sein de son équipe du Jazz, ce sont ces journées portes ouvertes qui ont caractérisé la saison régulière du côté de Salt Lake City dès que Rudy était absent à l’intérieur.

ON L’ATTENDAIT ET ON L’ATTEND TOUJOURS : LA DEFENSE DU JAZZ EN PLAYOFFS

À la rue face aux Clippers lors des Playoffs 2021, la défense extérieure d’Utah n’avait pas vraiment reçu de renfort pour tenter de combler les failles du système, le Jazz restant campé sur ses positions au moment de la trade deadline de février dernier. Résultat, elle a encore pris l’eau lors des Playoffs 2022 contre Dallas, alors que la superstar des Mavs Luka Doncic a manqué la moitié des matchs de la série. Demandez donc à Jalen Brunson, il vous dira à quel point c’est facile d’entrer dans la raquette du Jazz pour offrir des opportunités à ses copains. Demandez donc à Maxi Kleber, il vous dira à quel point il s’est amusé depuis le parking dans la série contre les Mormons. Une nouvelle fois, le scénario tant redouté est arrivé, la bande à Quin Snyder se faisant notamment piéger face à des lineups ultra small ball dans des moments importants. La faillite du Jazz en défense se traduit clairement dans les chiffres : Utah avait déjà régressé en saison régulière en passant de la troisième place à l’efficacité défensive en 2021 (107,5) à la dixième en 2022 (110,0), elle s’est carrément écroulée en Playoffs avec un defensive rating de 114,8 contre Dallas. 114,8, c’est le même defensive rating que celui des… Sacramento Kings durant la régulière 2021-22. Compliqué de gagner une série de Playoffs dans ces conditions

LA SUITE

Après plusieurs échecs prématurés en Playoffs, le Jazz devait faire mieux cette année et atteindre minimum les Finales de Conférence Ouest. C’est donc un échec cuisant et souvent, après un échec cuisant, on peut s’attendre à de gros changements. Les rumeurs qui font le plus de bruit aujourd’hui, ce sont évidemment celles qui impliquent Donovan Mitchell et Rudy Gobert. Le duo est-il sur le point de se briser ? Ou alors peuvent-ils encore continuer ensemble ? C’est l’un des gros dossiers de l’intersaison NBA, même si les dernières rumeurs laissent entendre que Utah souhaite continuer l’expérience. On peut également s’interroger sur l’avenir du coach Quin Snyder, à qui il reste seulement une année de contrat avec le Jazz (et une en option), ainsi que sur le futur d’autres joueurs comme Bojan Bogdanovic (une année de contrat restante, éligible à une extension), Mike Conley (clairement dans le dur en Playoffs face à Dallas), Jordan Clarkson ou encore Royce O’Neale.

Saison à oublier pour Utah. Et on se demande clairement aujourd’hui si cette version-là du Jazz arrivera un jour à franchir un vrai cap en Playoffs, ou si le tandem Donovan Mitchell – Rudy Gobert est destiné à se séparer. L’intersaison des Mormons sera en tout cas à surveiller de près, car ça pourrait bouger au moins un peu pour tenter de combler ces faiblesses qui continuent de plomber Utah…