Cleveland Cavaliers, le bilan 2021-22 : une bande de jeunes a redonné le sourire à l’Ohio, manquait juste une meilleure fin à l’histoire

Le 04 mai 2022 à 20:17 par Auguste Amar

Cleveland Cavaliers 2022
Source image : NBA

Quelle saison pour les Cleveland Cavaliers ! Sûrement l’une des équipes qui a surpris le plus de monde (dans le bon sens du terme) sur l’année 2021-22. On en revient même à être déçu pour eux par rapport à leur fin de saison en eau de boudin. En revanche, l’avenir s’annonce beau avec une équipe jeune, qui a faim et qui veut écrire son histoire sans LeBron James. 

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

En septembre dernier, on ne prévoyait pas une grande saison pour nos amis les Cavs. On sentait que ce jeune effectif allait pouvoir prendre du galon avec une belle doublette Sexton – Garland dans le backcourt. Evan Mobley, n°3 de draft, devait être titulaire tout de suite et exprimer son potentiel. Et entre les prolongations et les arrivées dans l’Ohio, cette franchise pouvait préparer son avenir correctement. Cependant, personne n’était confiant à l’idée de voir J.B. Bickerstaff coacher tout ce beau monde, de peur qu’il fasse n’importe quoi. De la même manière, tout le monde se représentait Kevin Love comme un poids pour cette équipe, un élément à trader dès que possible. En moyenne, cette équipe terminait 12-13e et n’atteignait même pas le play-in.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

On peut dire que ce que vous venez de lire était prémonitoire, non ? Ça arrive à tout le monde de se tromper et ça fait même plaisir lorsque c’est dans ce sens. Cette saison, les Cavaliers ont explosé les attentes et ont joué les premiers rôles. Pourtant, on se disait que le cinq tall ball de Bickerstaff n’allait jamais fonctionner et que JB nous faisait bien du JB, ce qu’on craignait pour cette équipe. Seulement, il s’avère que la combinaison Garland-Okoro-Markkanen-Mobley-Allen, ça marche ! Collin Sexton avait bien entendu sa place de titulaire dans le backcourt mais, à cause de sa blessure au ménisque, sa saison a été écourtée. On se retrouve avec une équipe soudée, collective, excellente défensivement et managée d’une main de maître par Bickerstaff et nous sommes totalement sobres pour écrire cette phrase. Cleveland a également eu le flair de piocher Evan Mobley à la draft, puisque ce rookie semble avoir déjà 25 ans d’expérience sur les terrains. Des bras aussi long que Luffy, une maturité digne d’un vétéran, un impact défensif immédiat et une place dans la course au Rookie de l’année tout en haut. Ne lui manque qu’un physique un poil plus épais pour être encore plus imposant dans la raquette et les Cavs auront un mur dans leur peinture. Il n’est pas le seul joueur à avoir surpris puisque son partenaire intérieur, Jarrett Allen, a montré qu’il méritait son nouveau contrat à 100 millions. The Fro s’est amélioré dans tous les compartiments du jeu comme le prouve sa production statistique. Il contribue également énormément à la défense collective qui a repoussé tant de franchises cette saison. Enfin, comment ne pas parler de Darius Garland, qui a step-up non pas d’une marche mais d’un escalier tout entier. Il s’est retrouvé souvent seul au playmaking, mais cela ne lui a posé aucun problème et il a pris (à 22 ans) ses responsabilités. Cette première unit très efficace pouvait compter sur l’expérience et le talent de Ricky Rubio en sixième homme, avant que ce dernier ne se pète les ligaments croisés, mettant fin à sa saison. Heureusement, un autre sixième homme a pris sa place et s’est sublimé également. Kevin Love s’est métamorphosé cette saison en voyant cette bande de jeunes trop kiffante à regarder jouer. Le bagué 2016 était sur le parquet 74 matchs cette année avec des moyennes très honorables, reprenant à de multiples reprises ses instincts de All-Star.

Ce collectif qui ne brille pas sur la feuille de match, mais tellement sur le parquet, a longtemps tenu son rang de quatrième de la conférence Est. Dans une première partie de saison où les Celtics, les Hawks, les Knicks et les Raptors ne font pas le travail, Cleveland en profite et vole vers les sommets. Le mois de février est le premier tournant de la saison. On vous rassure, un tournant positif. Tout d’abord, on apprend que Darius Garland est All-Star. Les Cavaliers auront un représentant pour le All-Star Game à la maison, hourra. Mais la fête ne s’arrête pas là. James Harden, vexé d’avoir été sélectionné en dernier à la draft blessé, laisse également une place vacante. Adam Silver révèle que Jarrett Allen le remplacera. Cleveland envoie donc deux de ses joueurs pour le All-Star Game et aucun d’entre eux ne s’appelle LeBron James. Dans la foulée, lors de la Trade Deadline, les Pacers récupèrent le contrat expirant de Ricky Rubio et envoient Caris LeVert chez les Cavs. Une magnifique opération puisque l’arrière peut soulager Garland à la création et retrouve son ancien pote des Nets en la personne d’Allen.

Toutefois, ce conte de fées ne pouvait pas aussi bien se terminer. La fin de saison de Cleveland ressemble à un cauchemar. Les blessures de joueurs importants s’enchaînent : Garland, Markkanen, Mobley, Allen, tous passent à l’infirmerie à tour de rôle. L’équipe de Bickerstaff chute petit à petit au classement, jouant désormais la sixième place et tentant de ne pas tomber dans le piège du play-in. À côté, les Celtics font la remontada du siècle, les Raptors sont sérieux et ni les Bulls ni les Sixers ni les Bucks ne veulent céder du terrain : Cleveland chute en huitième position. Au Game 1 du play-in, ils affrontent les Nets sans Jarrett Allen, encore blessé au doigt. Le courage est toujours là, l’envie aussi, mais que faire face à un duo Durant – Irving en feu total ? Absolument rien. Les Cavs jouent leur saison lors du Game 3 du play-in contre les Hawks. Dans un Rocket Mortgage FieldHouse en ébullition, Cleveland malmène Atlanta mais quand le feu est là, la glace n’est jamais très loin. Ice Trae vient refroidir une nouvelle salle et dit au revoir aux espoirs des Cavs. Une défaite et un départ en vacances ultra-frustrant au vu de la saison effectuée mais cet exercice 2021-22 des Cleveland Cavaliers reste super et rempli de promesses.

LA SAISON DES CAVALIERS EN QUELQUES ARTICLES

L’IMAGE DE LA SAISON

Garland Allen All Star

Elle n’est pas belle cette image ? Voir deux All-Star des Cavs sans que l’un deux ne s’appelle LeBron James alors que le All-Star Game se déroule à Cleveland. Darius Garland et Jarrett Allen se sont vus récompensés de leur très belle saison ainsi que celle de leur franchise. Un moment important dans une carrière et une belle surprise pour deux joueurs qu’on n’attendait pas à ce niveau-là.

IL A CARTONNÉ : DARIUS GARLAND

Dans cette section, beaucoup de joueurs méritaient d’y entrer. On aurait pu épiloguer sur Evan Mobley ou Jarrett Allen. Cependant, le vrai “franchise player” des Cavaliers cette saison est bel et bien Darius Garland. En l’absence de Collin Sexton et de Ricky Rubio sur la majorité de la saison, le meneur a dû porter le jeu de son équipe que ce soit à la création ou au scoring. Une responsabilité qu’il a assumée sans broncher. Cela s’est transformé comme dit plus haut en une sélection au All-Star Game en passant par la voie “classique” et non pas par la décision d’Adam Silver. Une augmentation significative dans ses stats notamment avec un beau +4 points sur la saison. Elle lui permet d’entrer dans la course au MIP alors que les observateurs regardent plus des joueurs comme Dejounte Murray, Miles Bridges ou Jordan Poole, derrière l’extraterrestre qui joue dans le Tennessee. Il terminera en troisième position. Darius Garland a éclaboussé la Ligue de son talent et a prouvé que les Cavaliers ont un meneur de qualité qui a encore une belle marge de progression. Ce jeunot de 22 ans symbolise cette jeunesse florissante de Cleveland qui jouera certainement un rôle prépondérant dans cette conférence Est à l’avenir.

ON L’ATTENDAIT ET ON L’ATTEND TOUJOURS : UNE INFIRMERIE QUI SONNE CREUX

Difficile de cibler un joueur comme déception de l’année. Non, ce que peut regretter Cleveland c’est cette malchance autour des blessures. D’abord, Collin Sexton qui se blesse au ménisque dès novembre, l’écartant des terrains pour la saison. Dommage pour celui qui devait confirmer en 2022. Ça a enchaîné avec Ricky Rubio, un sixième homme de grand talent. L’Espagnol faisait énormément de bien à la second unit des Cavs de par son expérience, sa gestion et sa qualité de shoot. Cependant, ses croisés en ont décidé autrement… Puis, Jarrett Allen qui se fait mal au doigt à quelques jours du play-in. Un petit drame vu son importance en défense sous le cercle. De plus, contre les Nets, il aurait pu s’imposer de par sa taille et son gabarit. Enfin, plus globalement et durant toute la saison, les cadres ont souffert de micro blessures qui les ont mis out 2-3 semaines à chaque fois. Mobley, Garland et Markkanen en ont fait les frais. Ces petites douleurs coûtent peut-être aux Cavaliers leur place dans le top 6 ou une victoire au play-in. Un sacré regret.

LA SUITE 

La suite est simple : développer ce groupe qui ne demande qu’à grandir, mûrir et gagner. Les Garland, Mobley, Allen seront attendus au tournant en 2022-23 pour leur confirmation. Collin Sexton sera-t-il de retour alors qu’il est en fin de contrat ? Va savoir. Des rumeurs indiquent que Ricky Rubio pourrait également revenir dans l’Ohio. La connexion réalisée à l’automne 2021 encouragerait le vétéran à signer libre dans son ancienne équipe. Les Cavaliers sortent d’une saison avec deux All-Star et trois joueurs sur le podium des trophées individuels. Mobley est deuxième de la course au ROY, Love deuxième dans celle du Sixth Man Of the Year et Garland troisième dans celle du MIP. Toutes ces promesses doivent aboutir à un vrai projet sportif sur du moyen terme. Pour la première fois depuis (très) longtemps, on a pu mettre Cavs et plaisir dans la même phrase sans ajouter LeBron James et cette bande de jeunes a tout pour écrire sa propre (et belle) histoire.

Cleveland peut nourrir des regrets sur sa fin de saison, mais ne doit pas oublier que la saison réalisée a dépassé clairement les attentes. Des renforts seront sûrement présents, Evan Mobley peut revenir plus fort, frustré de ne pas avoir été élu Rookie de l’année. En tout cas, les Cavs nous auront bien fait kiffer en 2021-22 et ça fallait le dire sans trembler du menton en octobre. 


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