Le Kaseya Center : le jardin de Dwyane Wade et de tous ses amigos

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Floride et plus particulièrement Miami, pour une visite guidée de le Kaseya Center qui accueille le Heat depuis 2000.

La fiche

  • Nom actuel : Kaseya Center
  • Ancien nom : American Airlines Arena, FTX Arena, Miami-Dade Arena
  • Adresse : 601 Biscayne Boulevard
  • Ville : Miami, Floride
  • Date d’ouverture : 31 décembre 1999
  • Affluence maximum : 19 600 personnes
  • Propriétaire : Miami-Dade County
  • Surnom : The AAA ou la Triple-A
  • Prédécesseur : Miami Arena

Histoire

L’arène la plus chaude de la Ligue se trouve à South Beach, plus précisément le long de la baie de Biscayne. Conçue pour remplacer la Miami Arena, ses travaux se sont achevés en fin d’année 1999 pour un coût total de 194 millions de dollars. L’AAA est sponsorisée, comme la salle de Dallas, par la compagnie aérienne American Airlines et l’on peut apercevoir un dessin de Boeing 747 à taille réelle sur le toit de l’édifice. Le Heat est le seul locataire de ce bâtiment depuis 2002 et le départ du Sol de Miami en WNBA. En mars 2021, la plateforme d’échange de bitcoins, FTX, obtient les nouveaux droits de naming de la salle pour 135 millions de dollars mais la société fait faillite en novembre 2022. Un nouvel accord de naming est trouvé en avril 2023 avec la marque Kaseya.



Pour le premier match de la franchise dans leur nouvelle salle, le 2 janvier 2000, le Heat s’était imposé face aux voisins du Magic sur le score de 111 à 103 après une prolongation. Malgré un Alonzo Mourning dégueulasse au tir (4/18), il se rattrape en allant prendre des fautes et réussissant 13 de ses 17 lancers-francs. Bien épaulé par Jamal Mashburn et Voshon Leonard, avec 22 et 24 points chacun, ce sont bien les gars de Miami qui s’imposeront dans ce derby floridien. Boom, première victoire dans la nouvelle arène. Dans ce bâtiment nouvelle génération (la visite se fait juste ici), les fans ne possèdent désormais pas moins de 19 600 places pour admirer leurs joueurs favoris. D’après la grille tarifaire de la franchise en 2017, assister à un match vous coûtait en moyenne 230 dollars alors qu’une place au plus près de Spoelstra peut varier entre 2 000 et 20 000 dollars. Pas les mêmes places, pas la même vue mais surtout pas le même prix. Au niveau du parquet on peut admirer le fameux logo au milieu du rond central puis le nom de la salle de chaque côté du terrain, 45 degrés derrière la ligne à trois points. On retiendra tout particulièrement ce parquet aux couleurs “Vice”, avec l’inscription “Miami” en bleu ciel entouré de rose, ainsi que le logo de la franchise situé à l’intérieur de l’arc de la même couleur. Un chef d’œuvre.

Le Kaseya Center n’est pas seulement une salle omnisports puisqu’elle accueille également des concerts et des cérémonies, cela nous amène donc à un total de près de 150 manifestations à l’année du côté de Miami. Concernant le ballon-panier, l’AAA a déjà accueilli les Finales NBA en 2006, 2011, 2012, 2013 et 2014. A propos des records établis, c’est LeBron James qui possède le plus grand nombre de points avec 61 unités face aux Bobcats le 3 mars 2014. Alors que le gonfleur de stats qu’est Hassan Whiteside mangera 25 rebonds à deux reprises le 4 mars 2015 et le 15 novembre 2016, Goran Dragic distribua quant à lui le plus de caviars avec 17 passes décisives contre les Celtics le 28 novembre 2016.



Meilleur souvenir au Kaseya Center

Qui dit Heat dit aussi bons moments. Parmi eux, le premier titre de la franchise en 2006 derrière le duo Wade – Shaq, le poster monstrueux de D-Wade sur Anderson Varejao, le Repeat en 2012 et 2013 mais aussi le dernier match du meilleur joueur de la franchise à domicile. Cependant le souvenir le plus marquant est bien entendu le shoot incroyable de Ray Allen lors du Game 6 des Finales le 18 juin 2013 face aux Spurs. L’un des tirs les plus clutch de l’histoire, sans contestation. Nous sommes donc en 2013, le Heat est champion en titre, les joueurs rêvent du doublé et ils font face aux Spurs de TP et Tim Duncan. San Antonio mène la série 3 à 2 et le match est rapidement maîtrisé par les hommes de Pop… Enfin jusque dans la fin du quatrième quart-temps. Et quand on dit la fin, c’est que Tony profite de deux turnovers du King pour compter cinq points d’avance à 28 secondes du terme. Les fans commencent déjà à sortir de l’AAA, pour eux le titre est dans les mains de leurs adversaires. James inscrit un tir longue distance pour ramener les siens à deux longueurs, Kawhi inscrit ensuite un seul de ses lancers-francs. Remise en jeu avec ce bon vieux Mario Chalmers, il reste moins de 20 secondes et l’écart est de seulement trois petits points. LBJ retente sa chance pour forcer l’OT mais c’est court, Chris Bosh fait le taf et prend le rebond dans les mains de Timmy, se retourne, trouve Jesus Shuttlesworth qui se recule juste à temps derrière l’arc et dégaine sur la tronche de TiPi. BANG, ficelle, le Kaseya Center (ou ce qu’il en reste) explose car le Heat vient d’égaliser et fonce en prolongation pour tenter d’arracher ce foutu Game 7. La suite on la connaît tous, les Spurs ont reçu un trop grand coup et sont encore sous le choc de ce shoot légendaire et vont donc s’incliner derrière quatre autres points de RayRay en prolongations. Chris Bosh viendra tuer les fans après le match en leur disant de ne pas se pointer au dernier match car ils n’ont pas cru en leur équipe, punchline envoyée direct dans les dents, le coup de gueule est passé. Le 20 juin, le Heat va s’imposer 95 à 88 derrière le King et Flash en double-double, le tout en limitant l’auteur de “Balance toi” à 3/12 aux tirs. Le Repeat est assuré.

“BANG… TIE GAME!”

Ray Allen made a memorable game-tying three in 2013 #NBAFinals Game 6! #NBABreakdown pic.twitter.com/mHlMwv8I0I

— NBA History (@NBAHistory) June 13, 2019

Pire souvenir au Kaseya Center

Pour le coup, on a eu beau chercher, les pires moments se sont fait rares du côté de la Floride. Le départ du King pour retourner chez lui et gagner un titre serait un candidat idéal mais les fans du Heat vont sûrement nous dire que la fois où ils ont eu le cœur brisé était lors de cette soirée du 10 novembre 2016. On replace le contexte, le 6 juillet de la même année, D-Wade signe un contrat avec les Bulls et laisse derrière lui 13 saisons sous les couleurs du Heat. Le soir du 10 novembre marque le retour de l’enfant prodige sur le parquet du Kaseya Center sous un autre maillot. Un supplice pour le joueur qui était au bord des larmes mais également pour les supporters qui devaient se demander s’ils n’étaient pas en plein cauchemar. Starter au poste 3 dans la franchise de l’Illinois, il est acclamé par le public à chaque fois qu’il touche le ballon, on se demande vite si les fans n’ont pas envie de voir Chicago s’imposer dans cette rencontre. Spin-move sur Winslow, and-one sur Willie Reed et c’est tout le public qui se lève pour célébrer cette action, bizarre l’ambiance. Le chouchou des fans est finalement auteur d’un assez mauvais match à 13 points à 5/17 aux tirs dont 0/4 derrière l’arc. Mais au-delà de cette contre-performance, c’est l’empreinte qu’il laisse ce jour-là à Miami qui marque les esprits. Les Floridiens prennent pleinement conscience que leur star est partie, il n’y aura sans doute plus de Flash sous le maillot rouge et noir. Enfin ça, c’était avant sa dernière campagne, mais ils ne pouvaient pas lire l’avenir dans une boule de cristal. Même si beaucoup font les Gilbert Montagné quand on évoque les saisons aux Bulls et aux Cavs, ces années ont bel et bien existé dans la carrière de Dwyane Wade.

Dwyane Wade returns to Miami with the ChicagoBulls! #BullsNation pic.twitter.com/yqKYh86THL

— NBA (NBA) November 11, 2016

— NickFurry (@Nicklovesusall) November 11, 2016

Maillots retirés au plafond du Kaseya Center

  • #1 : Chris Bosh, le 26 mars 2019
  • #3 : Dwyane Wade, le 22 février 2020
  • #10 : Tim Hardaway, le 28 octobre 2009
  • #13 : Dan Marino (joueur de NFL des Dolphins), le 16 mars 2015
  • #23 : Michael Jordan (maillot mixte aux couleurs des Bulls et des Wizards), le 11 avril 2003
  • #32 : Shaquille O’Neal, le 22 décembre 2016
  • #33 : Alonzo Mourning, le 30 mars 2009

Palmarès au Kaseya Center

  • Champions NBA (2006, 2012 et 2013)
  • Champions de Conférence (2006, 2011-2014, 2020)
  • Champions de Division (2000, 2005-2007, 2011-2014, 20162018, 2020 et 2022)
  • Meilleur bilan : 66-16 (2013)
  • Pire bilan : 15-67 (2008)

Et maintenant ?

La galère du Heat n’aura pas duré et la transition post-Flash a vite été entamée avec des joueurs comme Jimmy Butler et Bam Adebayo qui ont tout de suite mené Miami jusqu’en Finales NBA en 2020. Reconnaissant envers son ancienne vedette, Pat Riley a toujours la tête tournée vers l’avenir et cherche déjà la prochaine star qui pourra lui permettre d’agrandir sa collection de bagues. Avec lui plus que personne, tout peut aller très vite.

Fans du Heat, rassurez-vous. Le spectacle est garanti au Kaseya Center pendant les quelques années à venir. Défense de fer et fils barbelés sauront vous faire venir vous asseoir dans la salle pour admirer Jimmy Buckets et Erik Spoelstra produire du beau basket. Pas de catastrophe à l’horizon, vous pouvez voguer tranquillement.

Source image : YouTube/Miami Heat