Le Heat, une défaite en Finales NBA mais un grand pas en avant : va falloir compter sur Miami dans les années à venir

Le 12 oct. 2020 à 06:38 par Nicolas Meichel

Tyler Herro 9 octobre 2020
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Dominé par les Lakers en Finales NBA, le Heat n’a pas réussi à aller au bout de son formidable parcours dans la bulle floridienne. Mais si la déception règne évidemment aujourd’hui du côté de Miami, la franchise floridienne a clairement marqué les esprits chez Mickey. De quoi voir l’avenir avec beaucoup d’ambition. 

Il ne pouvait rester qu’un seul gagnant. Touchés par les bobos et opposés à un véritable monstre à deux têtes, les hommes d’Erik Spoelstra n’ont pas réussi à gravir la montagne Lakers lors de l’ultime série de la saison. Cependant, ils ne rentreront pas à South Beach bredouilles. Par là, on ne pense pas à un prix de consolation ou à une médaille qu’on a envie d’enlever tout de suite. Non, on parle plutôt de l’impression laissée par les Floridiens à travers la Ligue et des grosses bases posées pour la suite. Absent des Playoffs en 2019, le Heat avait déjà remarquablement redressé la barre avant l’apparition du COVID en NBA au mois de mars. Un retour dans le Top 4 de l’Est, un duo de All-Stars avec Jimmy Butler et Bam Adebayo, des jeunots qui cartonnent, du Miami basketball, bref c’était le retour des beaux jours en Floride. Mais ce n’est pas pour autant qu’on imaginait le Heat dominer sa Conférence en Playoffs face à des équipes comme Milwaukee, Toronto ou Boston. Et pourtant. Une version modifiée de l’équipe floridienne, avec Andre Iguodala et Jae Crowder à bord ainsi que Goran Dragic à la mène, a fait régner sa loi à l’Est en ne laissant échapper que trois matchs avant d’affronter les Lakers. Sweep sur Indiana, les Bucks qui prennent la sauce (4-1), les Celtics obligés de s’incliner (4-2), la qualification de Miami en Finales NBA cette année n’a rien d’un accident. Pendant que Jimmy Butler a montré la force de son leadership en Playoffs, Bam Adebayo a changé de dimension. Alors qu’Iggy et Crowder ont largement justifié le transfert réalisé par Pat Riley à la trade deadline, Tyler Herro a fait l’insolent à seulement 20 piges. Goran Dragic a lui prouvé qu’il avait encore pas mal de basket à proposer, en brillant au cœur d’un collectif géré d’une main de maître par Erik Spoelstra. Si vous avez beaucoup entendu parler de la Heat Culture ces dernières semaines, ce n’est pas un hasard.

Locked-in et avec le couteau entre les dents, les Floridiens se sont parfaitement adaptés à la bulle de Disney World. Plus que ça même, on a l’impression que cet environnement était fait pour eux. Et après cet épisode vraiment pas comme les autres, le Heat possède une cote encore plus élevé aux yeux des joueurs qui chercheraient à changer d’air. Si l’on en croit Kevin O’Connor de The Ringer, qui vient de sortir un papier comparant l’ascension de Miami à celle des Warriors il y a quelques années, des dirigeants de la Ligue estiment que la franchise floridienne est devenue la destination numéro un pour la prochaine star souhaitant faire ses valises. Comme mentionné par O’Connor, ça aide d’évoluer à South Beach et dans un état où il n’y a pas d’impôt sur le revenu, mais la solide structure du Heat – du front office jusqu’au dernier joueur au bout du banc – ainsi que le jeu pratiqué par Miami peuvent séduire n’importe qui. Ce n’est un secret pour personne, en 2021, un certain Giannis Antetokounmpo peut potentiellement débarquer sur le marché de la Free Agency, et Pat Riley sera évidemment sur le coup. Le boss du Heat a été capable de monter une équipe très compétitive à court terme tout en gardant une grosse flexibilité pour l’année prochaine. Un succès sur les deux tableaux, sans jamais aller trop loin. On se rappelle qu’un transfert de Danilo Gallinari vers Miami à la trade deadline de février est passé à la trappe, probablement à cause d’un désaccord sur la prolongation de contrat de l’Italien, agent libre en 2020. Pour info, à l’heure de ces lignes, seuls Jimmy Butler et KZ Okpala sont sous contrat pour la saison 2021-22. La preuve que Riley a prévu de faire du bruit le moment venu. Alors évidemment, Bam Adebayo sera prolongé, l’option sur la troisième année de Tyler Herro activée, et on imagine que Patoche va faire le nécessaire pour conserver le sniper Duncan Robinson, voire Kendrick Nunn. D’autres joueurs importants comme Dragic et Crowder sont eux en fin de contrat là tout de suite, et il faudra voir comment le Heat gèrera ces dossiers, mais on peut compter sur Miami pour jouer un grand rôle dans les mois à venir.

Tout ça pour dire que le Heat n’est pas loin d’être dans une position idéale aujourd’hui. Les Floridiens viennent d’atteindre les Finales en pratiquant un jeu collectif de premier plan, la franchise possède un équilibre ainsi qu’une stabilité dont rêveraient beaucoup de franchises, la jeunesse est ultra talentueuse, il y a du All-Star et des vétérans de qualité… toutes les cases sont pratiquement cochées. Et quand on ajoute à ça une flexibilité (financière mais aussi en matière de monnaie d’échange) qui permet de se positionner sur les prochains dossiers brûlants qui animeront l’actu NBA, alors là c’est carrément l’extase pour les fans de Miami. Encore une fois, on peut applaudir le travail de Riley, Spo et toute la clique, même si on sent que ce n’est que le début. Préparez-vous, le Heat risque d’être dans les parages pendant un bon bout de temps, et d’autres qualifications en Finales NBA ne sont clairement pas à exclure.

Si les Lakers repartent de la bulle d’Orlando avec le Larry O’Brien Trophy, le Heat vient de poser une pierre supplémentaire à son édifice, et ça pourrait bien être une pierre angulaire pour un succès futur. Parce qu’aujourd’hui, il y en a sûrement plus d’un qui possède Miami sur sa liste des destinations préférées.   


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