La Miami Arena : au coeur de la fournaise, surtout quand les Knicks étaient en ville

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Floride et plus particulièrement Miami, pour une visite guidée de la Miami Arena qui accueillait le Heat entre 1988 et 1999.

La fiche

  • Dernier nom : Miami Arena
  • Adresse : 701 Arena Boulevard
  • Ville : Miami, Floride
  • Date d’ouverture : 13 juillet 1988
  • Date de fermeture : juillet 2008
  • Démolition : 21 septembre 2008
  • Capacité : 17 000 personnes
  • Propriétaire : Glenn Straub
  • Surnom : The Pink Elephant
  • Successeur : American Airlines Arena depuis 1999

Histoire

Ancienne salle omnisport située dans le centre de Miami, le Pink Elephant fut inauguré le 13 juillet 1988 et coûta 52,5 millions de dollars. Appartenant d’abord à la ville, ce sont les architectes de Lloyd Jones Fillpot Associates et l’ingénieur Walter P Moore qui ont mis au point la structure et les plans de cette toute nouvelle salle qui servira dans un premier temps à accueillir la petite nouvelle en NBA, l’équipe du Heat. Outre cette dernière qui évoluera entre 1988 et 1999 dans l’arène, les Panthers y ont séjourné entre 1993 et 1998 (hockey sur glace). L’équipe universitaire NCAA des Hurricanes y a joué entre 1988 et 2003 et les autres locataires furent les Hooters (football indoor), les Matadors (hockey sur glace) et les Morays, également pratiquants du football indoor (et non ce n’est pas Booba qui a créé la franchise). Construite pour succéder à l’Hollywood Sportatorium, ce dernier était trop vieux, le bâtiment n’était pas moderne et il était situé à plus de 30 kilomètres du centre-ville.

Pour le premier match de la franchise en NBA, le 5 novembre 1988, les Clippers sont venus remporter cette rencontre sur le score de 111 à 91. Derrière Ken Norman et Reggie Williams, les Voiliers étaient juste plus forts que les peintres d’en face, le meilleur scoreur de la saison s’appelait Kevin Edwards et il tournait à… 13,8 points de moyenne, hardcore. Dans cette nouvelle arène, les fans ont désormais 17 000 sièges disponibles pour un coût moyen de 32 dollars à la fin des années 90. Au niveau du parquet, rien de plus classique avec l’ancien logo du Heat qui trône au milieu du terrain, l’arceau noir et le ballon enflammé de couleur rouge flamme – orangé. La raquette est noire et l’on retrouve les inscriptions “Miami Arena” en-dessous des panneaux dans une police assez old-school, couleur rouge et entouré de blanc.

Comme il n’y a pas que le basket dans la vie, l’enceinte accueille des événements extra-sportifs avec une multitude de concerts ce qui porte le total à plus de 150 manifestations culturelles par année du côté de Miami, y’a de quoi s’occuper. Concernant notre sport, The Pink Elephant a accueilli la Finale de la East Regional en NCAA en 1994 mais aussi le NBA All-Star Game de 1990 où Magic Johnson est élu MVP de la rencontre avec 22 points. A propos des records établis sur ce parquet ambiance rétro, c’est Glen Rice qui aura scoré le plus avec 56 pions sur la tête du Magic le 15 avril 1995. Le 3 mars 1993 c’est Rony Seikaly qui goba 34 rebonds contre les Bullets alors que quatre joueurs ont délivré 15 caviars sur ce terrain. Tim Hardaway, Sherman Douglas (x4), Steve Smith et Brian Shaw.

Meilleur souvenir à la Miami Arena

Aux mentions honorables, nous retrouvons la signature de Pat Riley en tant que coach de l’équipe en 1995 mais aussi le record en carrière de Glen Rice avec 56 points en 1995 également, preuve qu’il y avait une vie avant D-Wade. Parmi tous les moments passés à la Miami Arena, les séries en Playoffs contre les Knicks étaient devenu un droit constitutionnel pour les fans de l’équipe. C’est donc ici que l’on se retrouve, en demi-finale de la Conférence Est en 1997. Alors qu’en face les Bulls étrillent les pauvres Hawks, cette match-up entre deux rivaux des nineties n’omettra pas de nous donner du spectacle. En finissant à la deuxième place cette année-là, la chaleur de Miami possède l’avantage du terrain, mais cela n’empêchera NYC de gagner le premier match. De retour au Madison Square Garden, les gars de Pat Riley vont se chier dessus et perdre deux matchs coup sur coup et bim : une 3-1 lead en faveur des gars de la Grosse Pomme. Le match suivant n’ira pas en s’arrangeant mais le réveil de P.J. Brown et Voshon Leonard vont permettre à leur équipe de s’imposer chez eux, avant d’aller gagner au Garden grâce à un gros dernier quart de Tim Hardaway.

Boum, égalité dans la série et le Game 7 se jouera à domicile pour les Floridiens. Avec une grosse entame de match devant leur public, le Heat mènera de 17 points à la mi-temps et à part Pat Ewing, les autres Knicks cumulent un 6/26 aux tirs, bien dégueu ce premier acte. A la sortie des vestiaires, tonton Pat est toujours seul mais arrive à donner un coup de boost à son équipe, enfin c’était sans compter sur Tim Hardaway qui fera honneur à son maillot en prenant littéralement feu, plantant alors 18 points à 7/10 aux tirs dont 4/7 du parking, participant à lui seul à maintenir l’avance prise à la mi-temps. Les fans sont sereins et même s’il reste 12 minutes ils rêvent déjà de la Finale de Conférence face aux Bulls. Victime de relâchement, Allan Houston et Ewing vont en profiter pour faire un chantier sympathique avec 30 points inscrits, qui n’aura pas suffit à endormir leurs adversaires, Voshon Leonard répliquant avec 11 points dont 8 depuis la ligne des lancers-francs. Pas de finish extraordinaire, une victoire menée de bout en bout, les Knicks n’auront pas vu la lumière du jour pendant cette rencontre et c’est toute la Floride qui jubile à l’idée de disputer sa première Finale de Conférence.

Pire souvenir à la Miami Arena

On ne vous cache pas la déception lorsqu’on s’est souvenu que la baston de 1998 entre les Knicks et le Heat s’était déroulée du côté de la Grosse Pomme, elle qui a donné lieu à un spectacle assez marrant avec Van Gundy s’accrochant au mollet de Mourning pour essayer de le stopper, en vain. Les années 90 de Miami sont très clairement marquées par la rivalité avec les joueurs du Garden, bagarre, coup bas et affrontement régulier en postseason, les duels entre ces deux équipes ne nous laissaient jamais sur notre faim. Après avoir triomphé lors de cette fameuse campagne, les hommes de Pat Riley vont perdre trois ans de suite face à ces Knicks et c’est alors qu’on se retrouve lors des Playoffs 1999, au premier tour, où nous avons le droit à cette match-up. Dans une série au meilleur des cinq matchs, les perdants n’ont jamais franchi la barre des 80 points, c’est dire l’atmosphère défensive qui régnait sur les parquets. S’échangeant les victoires comme une balle de ping-pong, on se retrouve alors pour un ultime match à la Miami Arena.

L’enjeu est grand puisqu’on rappelle que le Heat est premier de la Conférence, les Knicks sont censés être les petits poucets en occupant le dernier spot. Le match commence de la meilleure des manières, les stars de chaque équipe se rendent point pour point pendant douze minutes, amenant le score à égalité parfaite à la fin du quart-temps. Le deuxième mettra plus en avant l’étrangleur fou avec un duel à distance Latrelll Sprewell – Jamal Mashburn, ce dernier permettra à son équipe de compter quatre petits points d’avance à la pause. Papy Ewing reviendra frais comme un gardon en sortie de vestiaire, inscrivant 8 points en 7 minutes pour permettre à son équipe de recoller au score malgré Jamal toujours sur un petit nuage, il faut attendre le dernier quart pour départager les deux camps. Toujours dans une ambiance électrique, Pat Ewing est sur la ligne alors qu’il reste moins de 40 secondes à jouer, il ne tremble pas et rentre les deux, +1 Miami. Remise en jeu direct, Hardaway trouve le moyen de perdre le cuir, temps-mort demandé par Van Gundy, il reste moins de 20 secondes à jouer. Les fans se crispent. Sprewell reçoit la balle, dirige l’attaque en attendant que le système soit mis en place, gros cafouillage de Latrell qui a bien failli perdre le ballon mais c’est Terry Porter qui sort finalement la balle. Remise en jeu, il reste 4 secondes et 5 dixièmes. Allan Houston réussit à se démarquer, reçoit la gonfle en tête de raquette, se fraye un chemin entre deux défenseurs, tente un shoot en déséquilibre à mi-chemin entre un floater et un vrai tir. Le ballon rebondit sur l’arceau, tape la planche avant de retomber dans le filet. Porter tentera un dernier shoot qui ira s’écraser sur le fond de l’arceau, trop long. Les Knicks viennent de remporter cette série, ils deviendront la première équipe classée huitième à éliminer la tête de série. Historique, mais pas pour le Heat. Quel mauvais souvenir.

Maillots retirés au plafond de la Miami Arena

  • Aucun maillot retiré pendant cette période

Palmarès à la Miami Arena

  • Champions de Division (1997-1999)
  • Meilleur bilan : 61-21 (1997)
  • Pire bilan : 15-67 (1989)

La suite

Bien que la franchise de Miami ait déménagé au début du siècle, la Miami Arena restera ouverte jusqu’en septembre 2008 puisque la destruction du bâtiment commença le 21 septembre. Vendu aux enchères publiques à Glenn Straub, investisseur du comté de Palm Beach, pour 28 millions de dollars, il annoncera en août 2008 son intention de détruite le lieu. Depuis, un grand parking remplace le Pink Elephant.

Tout un pan de l’histoire du Heat est tombé en même temps que les murs, la franchise n’aura pas connu ses heures de gloires sur ce parquet mais quelques bons joueurs de ballon-panier ont vu le jour sous ce toit.

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