Preview des Charlotte Hornets 2021-22 : la frelonnade a fière allure, l’heure est venue de retourner en Playoffs

Le 28 sept. 2021 à 12:12 par Arthur Baudin

Hornets
source image : montage TrashTalk

Parmi les équipes pour lesquelles la reconstruction avance vitesse grand V, les Charlotte Hornets touchent vraisemblablement au but. Les jeunes ailes, vigoureuses et correctement gérées par James Borrego, réassocient enfin le turquoise à l’espoir. Il était temps, après cinq saisons consécutives à poser ses congés dès le mois d’avril. L’exercice 2021-22 sera-t-il enfin celui de la réconciliation entre la franchise de Caroline du Nord et les Playoffs ? On débrief.

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Hornets, c’est par ici !

Ce qu’il s’est passé la saison dernière

Game of Thrones : trois mots, une série, l’image de l’exercice 2020-21 des Hornets ne peut pas être plus explicite. Une masterclass de débrouillardise sur toute la saison, avant de lamentablement foirer son coup au moment le plus important, à savoir cette confrontation de play-in face aux Pacers. On a sûrement manqué l’alinéa bancal qui stipule en bas de page qu’une aussi belle réussite implique de se faire découper par Edmond Sumner et Oshae Brissett, aussi à l’aise balle en main que Jean Lassalle au Veggie World de Paris. Toute cette histoire avait pourtant bien commencé avec un gros mois de janvier marqué par les 44 points de Gordon Hayward dans les rues d’Atlanta. Il a beau avoir la tête du tonton qui vide le pot de crème solaire sur son nez et se mouille trois fois la nuque pour « éviter l’hydrocution », l’ailier All-Star en 2017 a enchaîné les chouettes performances, influant le sens de la régularité à ses petits padawans. Les courtes séries de victoires ont ensuite permis à Charlotte d’envisager un chouette morceau du tableau. Le Top 4 fut même atteint un soir de mars, certes sans réelle marge sur les assaillants dans le rétro, mais c’était déjà exceptionnel. À toute accélération ses gros cailloux, LaMelo Ball se flingue le poignet à 30 matchs du terme et la troupe de James Borrego lègue sa place dans le bon wagon. Si Miles Bridges a longtemps sorti les biscoteaux pour éviter la décadence, les Hornets perdent finalement 15 de leurs 21 dernières rencontres et s’effondrent à la dixième place de la Conférence Est. Afficher une telle osmose pendant cinq mois puis finalement s’incruster au play-in par la toute petite porte, on a comme l’impression d’un match FIFA perdu avec 47 tirs cadrés à 3. La suite ne figurera dans aucun des bouquins de tourisme sur la Caroline du Nord, du moins pas ceux ayant pour vocation de vanter les bienfaits de la région, puisque les Frelons se sont lamentablement inclinés 144-117 contre des Pacers aussi prévisibles qu’une intervention de Philippe Katerine. On to the next one, et avec le sourire.

Pour un bilan complet des Hornets 2020-21, c’est par ici

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Devonte’ Graham, Caleb Martin, Malik Monk et Cody Zeller
  • Ils ont re-signé : Terry Rozier
  • Ils arrivent : Kelly Oubre Jr., Ish Smith, Wes Iwundu, Mason Plumlee, James Bouknight (Draft), Kai Jones (Draft) et J.T. Thor (Draft)

Une page est ouverte depuis trop longtemps en Caroline du Nord ? Gros « ALT + F4 » dans sa bouche. Eh oui, les quatre départs concernent des enfants de la maison Hornets qui n’ont connu aucune autre couleur en NBA que le turquoise. Ah Malik Monk, l’homme capable d’une soirée de pyromane à 40 ionp, puis d’envoyer 2/13 face aux Knicks et de bégère sur le parquet le lendemain. Il s’en va rendre de bons et loyaux services aux Lakers, tout comme Caleb Martin parti au Heat, Cody Zeller dans l’Oregon et Devonte’ Graham à New Orleans. La réflexion a beau sembler simpliste, si cela fait cinq ans que l’équipe ne va plus en Playoffs, il est utopiste de vouloir y retourner sans procéder à un petit ménage estival. C’est chose faite, même si Devonte’ Graham a mangé la balle perdue de l’année en subissant la dure loi d’un backcourt à guichets fermés. Pour Terry Rozier, c’est le smile à tous les étages. Le Frelon chope 97 millions sur 4 ans et jouit d’une direction qui lui fait confiance. Qui lui fait confiance, et qui lui ramène du beau monde puisque Kelly Oubre Jr. vient ajouter sa garde-robe à la Fashion Week des Hornets. Le nomade Ish Smith – corecordman d’une stat étonnante en ayant joué pour 12 franchises NBA – ramène son énergie en Caroline du Nord, Wes Iwundu espère y trouver le parfait environnement pour progresser, Mason Plumlee débarque avec ses écrans plasmas dans le coffre de la gova et James Bouknight, drafté en onzième position cet été, demande déjà des conseils bouffe au peuple.

Le roster 2021-22 des Hornets

  • Meneurs : LaMelo Ball et Ish Smith
  • Arrières : Terry Rozier et James Bouknight
  • Ailiers : Gordon Hayward, Kelly Oubre Jr., Cody Martin et Wesley Iwundu
  • Ailiers-forts : P.J. Washington, Miles Bridges, Kai Jones, Jalen McDaniels et J.T. Thor
  • Pivots : Mason Plumlee, Nick Richards et Vernon Carey Jr.

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Aussi bizarroïde que cela puisse paraitre, la logique voudrait que Kelly Oubre Jr. se cantonne à un rôle de sixième homme. Le plutôt charismatique James Borrego a beau vouer sa philosophie de jeu au small ball, il n’est pas certain que déplacer les 92 kilos de l’ancien Dub sur le poste 4 serait une bonne idée. Concernant le backcourt, la paire LaMelo Ball – Terry Rozier semble installée et ce, pour quelques années. Seuls Ish Smith et James Bouknight assurent les arrières des deux titulaires, laissant planer l’hypothèse d’un renforcement futur à ces postes, histoire de gagner en profondeur. Les intérieurs Mason Plumlee, Nick Richards et Vernon Carey Jr. viendront apporter de la taille en sortie de banc et par conséquence, octroyer une belle marge d’adaptation à James Borrego lorsque le déficit de taille fera défaut à ses hommes. C’est toujours sympa de pouvoir envoyer de la barbaque dans l’arène si un vieil intérieur de 2m06 sous two-way contract lâche le match de sa vie sur la tronche de P.J. Wash.

Le petit point du banquier

Épurées, les finances de Charlotte reflètent le travail de plusieurs années. Hormis le contrat de Gordon Hayward qui lors de la saison 2023-24 sera probablement bien plus qu’objet de controverse, chacun vaut les flouzes investis et personne ne fait honte au management de Queen City. Après son excellente campagne dans un rôle de vétéran posé dans le corner, Nico Batum a répondu aux critiques et montré qu’il valait ses 9 millions annuels. On les voit arriver, les pisse-froid qui vont dire « ouai mais il joue aux Clippers ». Vous ne pouvez pas juste deux secondes dans votre vie, décompresser et savourer un acte généreux d’une franchise envers son ancien joueur ? On peut également voir pas mal de petits chiffres en violet, indiquant qu’il s’agit là d’une team option : le board s’est intelligemment laissé le droit de ne pas reconduire bon nombre de joueurs aux qualités certaines mais à l’éclosion jamais assurée. Symptomatique d’une excellente gestion, les Hornets sont encore 19 millions de dollars en-dessous de la luxury tax alors qu’ils ambitionnent véritablement une qualification en Playoffs. Chapeau bas, messieurs les costards.

Pour l’analyse complète des finances des Hornets, c’est par ici

Les tips TTFL

Il ne reste jamais bien longtemps la main sous les 37°C, Terry Rozier est capable de soirées monumentales, mais aussi de pourcentages cataclysmiques et synonymes de vieux score en TTFL. Cependant, si l’on suit la logique de sa récente prolongation, il va devoir passer un cap et gagner en régularité, ce qui fait de lui l’un des potentiels joueurs sur lesquels miser lorsque les All-Star auront déserté votre deck. Les feuilles de matchs de P.J. Washington et Miles Bridges ne topent pas encore assez haut pour faire confiance à ces garçons, mais Gordon Hayward, LaMelo Ball et Kelly Oubre Jr. glissent bien assez d’arguments en faveur des Hornets. Quand il n’est pas blessé, le premier nommé des trois peut scorer sans compter, là où LaMelo Ball préfère poser 20 pions et distiller 10 assists. Comme expliqué précédemment, Kelly Oubre Jr. va probablement cartonner en sortie de banc et jouer le trophée de sixième homme de l’année, légitimant le choix de son blaze pour une nuit TTFL sur le thème de l’originalité. Oui, en Caroline du Nord, il y a de quoi faire pour impressionner les potes.

Les conseils TTFL maison pour les Hornets, c’est juste-là

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Charlotte la saison dernière, quatre noms ressortent. LaMelo Ball, pour commencer, a manqué les vingt-et-un derniers matchs suite à une fracture du poignet droit. Gordon Hayward, lui, a connu deux alertes à la main droite, avec une fracture avulsion de l’auriculaire et une contusion, qui lui feront chacune rater deux rencontres. Il terminera ensuite la saison à l’infirmerie et manquera vingt-cinq matchs suite à une entorse de la cheville droite. PJ Washington, quant à lui, devra surveiller sa cheville droite. Alors qu’il avait déjà manqué des rencontres la saison d’avant, il fut gêné une bonne partie de la saison dernière par une entorse, qui l’a poussé à se reposer durant huit matchs. Kelly Oubre, pour conclure, a manqué deux matchs pour une foulure du poignet gauche en mars. De retour prématurément avec un poignet convalescent, il a aggravé sa blessure puisqu’un ligament déchiré et une fracture avulsion (arrachement osseux) lui feront rater cinq rencontres en avril ainsi que les dix derniers matchs et le play-in. Pas beaucoup de nouvelles à son sujet, il devrait être de retour en forme.

L’heure est venue de retourner en Playoffs, mais attention aux bobos

Le miel se fait en été et prendre ses vacances dès le 10 avril prochain serait donc peu stratégique. Alors oui, les Frelons ne font pas de miel, mais couper court à ce raisonnement est symptomatique d’un grand ennui dans votre vie. On reprend, donc. Contrairement à la plupart des équipes qui nous font suer des océans entiers au moment de gratter leur objectif de saison, les Hornets ne jurent que par une qualification en Playoffs. Le contraire serait décevant, à moins de combats de gladiateurs en play-in, et dans ce cas d’une issue tout aussi triste que vaillante. L’ajout de Kelly Oubre Jr. permet de renforcer un banc qui gagne en niveau et en charisme, octroyant par ailleurs le droit à Buzz City de bomber le torse et d’affirmer ses ambitions, sans aucune honte. Quiconque a déjà joué à niveau correct le sait, une bonne saison avec un effectif X découle rarement sur une mauvaise saison avec ce même effectif X, pas chamboulé pour un sou. Les garçons comme LaMelo Ball, Miles Bridges et P.J. Washington progressent à fond les ballons et nous ne sommes pas à l’abri qu’un jour, l’un d’eux se pointe à un niveau All-Star. Avec Gordon Hayward et Terry Rozier en valeur sûre – ou presque – les Frelons gardent le corps central de leur équipe, à savoir celui qui a tranquillement reach le Top 4 sans démériter. La plus lourde perte est peut-être Cody Zeller, franchement efficace dans son registre. Avec l’arrivée de Mason Plumlee, le board de Charlotte limite la casse et semble réussir sa transition : « eh ouai, on a toujours une longue et large paille en sortie de banc ». Mais du coup, qu’est-ce qui pourrait réellement empêcher les Hornets d’atteindre la postseason ? La casse, très clairement, celle qui a flingué le poignet de LaMelo Ball et limité Gordon Hayward à seulement 44 matchs la saison dernière. On veut envoyer un colis aux Playoffs mais son contenu est très fragile, donc on prend bien le temps de l’indiquer sur le carton au marqueur indélébile. Il n’y a plus qu’à espérer que le livreur ne soit pas une brute épaisse de chez Chronopost.

Le pronostic du rédacteur

39 victoires et 43 défaites, huitième place à l’Est. Ce n’est pas l’envie de retourner en Playoffs qui manque, mais les Hornets vont probablement souffrir d’une Conférence Est bien grassouillette. Derrière eux ? Les Pistons, le Magic, les Wizards, sûrement les Pacers et les Cavs, probablement les Raptors, pourquoi pas les Celtics. Même à l’écrit, le casse-tête est total et l’on se rend compte que rares furent les présaisons lors desquelles nous étions davantage baignés dans les eaux de l’incertitude. Une chose est sûre, le retour en postseason après cinq ans de disette va passer par une grosse campagne.

Un très bel été avec quelques mouvements, et un effectif qui s’est intelligemment renforcé. Le travail du board est érudit, il ne reste plus qu’à transformer toussa toussa façon James Borrego, à sa sauce run and gun. On sera attentifs à l’évolution des petits draftés, James Bouknight, Kai Jones et J.T. Thor, mais s’ils pouvaient tous les trois dégager en échange de Playoffs, honnêtement on signe direct.


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