Mitch Kupchak a déjà fait du beau boulot avec les Hornets : comment faire du neuf avec du vieux ? Demandez à Mitchou

Le 28 sept. 2021 à 12:09 par Paul Boiteau

Mitch Kupchak
Source image : NBA League Pass

Depuis plus de trois ans et son arrivée comme General Manager des Hornets, Mitch Kupchak travaille bien. Il travaille très bien. Effectif nettoyé, drafts intéressantes, nouvelle dynamique de lancée, sacré taf réalisé dans la ruche et le futur des Frelons s’annonce plutôt intéressant. 

8 avril 2018, Micth Kupchak est nommé General Manager des Hornets. Il remplace Rich Cho qui vient de passer huit ans à la tête de Charlotte. L’ancien joueur des Lakers et des Washington Bullets mais surtout GM des Lakers débarque dans la franchise de Michael Jordan, une franchise en nette perte de vitesse. L’équipe est alors coachée par Steve Clifford et enchaîne une deuxième saison avec le même piteux bilan de 36 victoires pour 46 défaites et pas de Playoffs au bout. Autour de la reine Kemba Walker, ce n’est pas la folie chez les Frelons quand Kupchak arrive. Entre un Dwight Howard dans le creux de la vague, un Nicolas Batum qui ne trouve pas bien sa place, un Cody Zeller qui fait ce qu’il peut et un Marvin Williams en fin de carrière, la vie est dure en Caroline du Nord. Ajoutez d’ailleurs à cela une doublette de Michael absolument immonde, Carter-Williams et Jord…. Kidd-Gilchrist, et cela donne une franchise où personne ne sait vraiment où il va. Spécialiste du ventre mou, sans ambition, et un sacré chantier s’impose alors pour redonner aux Hornets l’envie de piquer.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en trois saisons, le nouveau General Manager va faire du beau boulot. Drafts, choix sportifs, choix du coach, sur plusieurs aspects le travail de Micth Kupchak est intéressant et porte aujourd’hui ses fruits car trois ans plus tard la franchise est redevenue cool à suivre et une certaine ligne de conduite semble tracée. D’abord, le premier choix de Kupchak à mettre en avant est celui du coach, puisque Mitch a confié la construction de l’équipe à James Borrego, ancien assistant des Spurs notamment. Lors de sa première saison, il fit par exemple venir Tony Parker pour une dernière pige sympathique (ça dépend pour qui) du plus grand joueur français de l’histoire. Borrego ? Si son effectif était encore un peu bancal par moment, il termina malgré tout ses deux premières saisons en ville à la neuvième place de la conférence Est, aux portes des Playoffs, avant d’échouer en play-in la saison passée mais avec une vraie identité, un style explosif et flashy de retour à Charlotte.

Ensuite, autre élément important du travail de Kupchak : la draft. L’ensemble de ses choix depuis son arrivée en 2018 sont cohérents et collent bien avec l’identité qu’il veut donner à la franchise. Si l’on retrace les différents picks made in Mitch, on remarque qu’ils ont tous un rôle chez les Hornets aujourd’hui. Draft 2018 ? Les Hornets récupèrent Miles Bridge en douzième position. En 2019 ? C’est P.J. Washington qui débarque avec le quatorzième pick, avec du Cody Martin et du Jalen McDaniels dans le rétro. Draft 2020 ? C’est LaMelo Ball qui tombe dans la franchise de Jojo avec un troisième choix bien géré par les Hornets. Et si l’on ne sait pas encore ce que vont donner les choix 2021, James Bouknight, Kai Jones et JT Thor, les Hornets semble faire partie des franchises qui ont plutôt vidé juste. Les bons joueurs ont donc été choisis et un vrai noyau de jeunes joueurs draftés par la franchise se dessine. Si l’on ne sait pas encore ce que ça va donner réellement, l’ensemble paraît en tout cas positif, surtout quand on sait que les Hornets ont sélectionné plus tôt dans la décennie Michael Kidd-Gilchrist en 2, Cody Zeller en 4 ou Noah Vonleh en 9…

Autre point important du boulot de l’ancien GM des Lakers, les choix de joueurs sont assez assumés… et réussis. En effet, Kupchak n’a pas eu peur de tenter des coups depuis trois ans. Il sait que Charlotte n’est pas un gros marché et que même si Michael Jordan est propriétaire de la franchise, il est difficile pour les Hornets d’attirer. Mitch n’a ainsi pas eu peur de laisser partir le meilleur joueur de l’histoire de sa franchise, Kemba Walker. Figure et joueur le plus bankable des Hornets mais tant pis, il fallait passer à autre chose. Ensuite, un gros tarot est posé sur Terry Rozier et Gordon Haward. Des paris qui se sont révélés assez payants, surtout quand on voit le rôle joué par les deux anciens des Celtics la saison dernière. L’ancien ailier du Jazz a même réalisé en 2021 l’une de ses meilleures saisons en carrière avec 19,6 points, 5,9 rebonds et 4,1 passes en 44 matchs.

Si les hommes de James Borrego ont terminé dixièmes la saison passée et ont été sortis à bout de souffle durant le play-in, une vraie dynamique semble en place à Charlotte, insufflée par le travail de Mitch Kupchak. Les Hornets sont redevenus attractifs et plaisants, quelques briscards, une base de jeunes pleine de hype symbolisée par LaMelo Ball et un coach qui a su créer une identité, c’est déjà une réussite pour Kupchak en trois ans. Si on ne s’attend pas à ce que le trophée Larry O’Brien passe rapidement un été en Caroline, Charlotte va néanmoins continuer son travail pour devenir une franchise qui compte dans la conférence Est. Malgré les mastodontes présents un peu plus haut, les Frelons peuvent très bien venir piquer rapidement les fesses de franchises comme les Hawks, les Celtics, les Pacers ou les Knicks, et retrouver les Playoffs sera l’objectif à court terme avant, pourquoi pas, de (re)devenir l’une des meilleures franchises de l’Est.

Vrai taf réalisé par Mitch Kupchak à Charlotte. S’il n’a pas gagné de titres NBA en tant que dirigeant comme il l’avait fait avec les Lakers. Il a prouvé que même des années après il pouvait toujours diriger une franchise, à 67 ans. Contexte et époque complétement différents, mais le boulot et fait et bien fait. Bravo Mitch, à poursuivre !