Brooklyn Nets, le bilan 2021-22 : peu de basket et aucune stabilité, cette histoire ne pouvait pas bien se terminer

Le 07 mai 2022 à 20:18 par Nicolas Vrignaud

Kevin Durant 26 avril 2022 Brooklyn Nets
Source : NBA League Pass

Équipe favorite au titre NBA à la fois chez les experts et pour la plupart des fans, les Brooklyn Nets se sont finalement contentés d’une belle gifle 4-0 au premier tour des Playoffs. Un scénario catastrophe qui aura conclu une année… tumultueuse. Allez, on s’installe et on se refait la saison des copains de Jay-Z ! 

# Ce que TrashTalk avait prédit 

Les Nets avaient faim, les Nets ne voulaient qu’un trophée pour rassasier leur appétit immense. Kevin Durant, James Harden, Kyrie Irving, ça promettait du très lourd… Même sans leur meneur magicien, COVID oblige, rien ne semblait impossible pour Brooklyn. On parle alors de KD avec trois caractères, et c’est bien un M, un V et un P dans l’ordre. James Harden à la baguette, des lieutenants comme Joe Harris, Blake Griffin, LaMarcus Aldridge… et une petite armée de joueurs diablement efficaces : Patty Mills, Bruce Brown et le très prometteur Nic Claxton. Vous l’aurez compris, l’effectif est carrément monstrueux et on ne voit alors absolument pas comment il serait possible d’empêcher ce groupe de démolir la NBA. 58 victoires, 24 défaites, la place de Dauphin à l’Est et l’intention de retourner en Playoffs pour s’octroyer le Graal en juin. Bref, de l’ambition quoi !

# Ce qui s’est réellement passé

Oh la la, sortez le pop corn, l’apéro, tout ce que vous voulez car on va passer un bon moment tant on s’est planté. No Kyrie no party ? Pas besoin de Kai pour faire du sale à la rentrée. La première des Nets à Milwaukee se finit en bonne grosse branlée en faveur des champions en titre, mais pas de quoi flipper pour autant. Kevin Durant est très fort au basketball, Harden est plutôt spécialiste aussi et le navire mené par Steve Nash semble naviguer dans la bonne direction après un gros mois avec quatorze succès pour seulement six défaites. On se dit que la machine est lancée, que Kevin Durant va être intraitable toute cette saison… Forcément, on est à New-York et cette ville ne serait pas la même sans sa dose de show et de rebondissements. Déjà, on préchauffe avec une blessure de Joe Harris juste avant décembre, coup dur pour l’homme à tout faire et surtout le sniper attitré de Bedford-Stuyvesant. Chirurgie au niveau de la cheville obligatoire, hop quatre à huit semaines d’absence. Pendant ce temps-là, BKN continue quand même son chemin et ramasse plus de victoires que de défaites, c’est bien là l’objectif vous nous direz. Conscients que toutes les armes sont nécessaires pour aller chercher le titre, les Nets décident début janvier de faire sortir Kyrie Irving du placard où il avait été placé par la franchise. Il est là pour nous divertir, mais il ne s’agit que d’un contrat à mi-temps. Dans l’État de New York, où sont basées les installations sportives des Nets, il est toujours interdit de s’entraîner lorsque l’on n’a pas reçu son injection de vaccin. Irving est donc disponible, mais uniquement lors des matchs en déplacement.

Ça roule plutôt bien à Brooklyn quand même et, malgré le bobo un peu relou de Joe Harris, tout ce beau monde ne s’en sort pas trop mal… Attendez seulement cette soirée du 16 janvier. Match à la maison contre les Pelicans, rien de plus normal en milieu de saison NBA. Vous connaissez cet adage-là, du style c’est quand tout se passe bien qu’une grosse broutille arrive. Et là en termes de broutille, c’est effectivement difficile de faire plus terrible. Bruce Brown ne voit pas Kevin Durant sur un retour défensif et lui rentre de tout son poids dans le genou. Le mal est fait, Kevin sort directement en se tenant l’articulation… et le verdict tombe, aussi glaçant que le vent de milieu d’hiver à New York : deux mois d’absence pour la Durantula. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé disait Alphonse de Lamartine. Et il avait bien raison car, dans le cas des Nets, l’importance de KD sur le jeu de son équipe était telle que cette dernière s’est complètement effondrée après le début de sa longue convalescence. Si il y a eu des soirées irréelles en termes de stats, avec du 51 points à Detroit, du 55 à Atlanta et du 35 ou plus à ne plus savoir quoi en faire, c’est surtout l’impact de la star sur les défenses adverses qui permettaient jusqu’ici aux soldats de Steve Nash de tirer leur épingle du jeu. Maintenant que la bande est privée de l’un des meilleurs attaquants de l’histoire du jeu, la tâche est bien évidemment plus compliquée. Les pépins physiques, un premier gros problème mais pas le dernier pour Sean Marks, General Manager des Nets.

Pourquoi on parle de ça ? Car c’est désormais James Harden qui va attirer toute l’attention. Saoulé par l’emploi du temps de Kyrie Irving et par les résultats, El Barbudo prépare sagement son transfert dans l’ombre. Pendant ce temps, les Nets sombrent : les défaites se ramassent à la pelle, le bilan s’étoffe mais du mauvais côté du tiret. Tous les efforts entrepris en début de saison s’évaporent. Ramesse obtient finalement son ticket de sortie direction Philadelphie dans un blockbuster trade qui agite toute la NBA. Exit James, bonjour… Ben Simmons, Seth Curry et Andre Drummond. Ouais mais attention, Benny débarque et c’est certes un deal plutôt équitable sur le papier au vu des situations de chacun, mais le type n’est pas prêt à jouer… et il ne foulera d’ailleurs jamais le terrain jusqu’à l’élimination des Nets, mais on n’en est pas encore là. Brooklyn est désormais à la lutte pour le Play-in, tantôt huitième, tantôt neuvième. Finalement, grâce à un run tardif de quatre succès pour clore la saison, les Nets s’adjugent une septième place synonyme d’avantage du terrain lors du match de barrage. Le travail est assuré contre des Cavaliers très diminués et direction donc la postseason avec le rang de septième de l’Est pour affronter les redoutables Celtics des Jay Brothers.

We want Boston !” voilà ce que disaient les fans de BKN après la victoire au Play-in. Vous inquiétez pas les gars, vous n’allez pas être déçus. Et c’est vrai qu’à l’inverse, avec la fin de saison en trombe de Kai et Kev’, c’est plutôt chaud à première vue de se coltiner des Nets à priori revigorés. Premier match au TD Garden, Kyrie est logiquement attendu de pied ferme après son geste sur le logo de la saison passée. Le bougre va répondre de la meilleure des manières en envoyant 39 puntos sur la ganache des Verts, mais ça ne suffira pas et les C’s l’emporteront au buzzer devant un public survolté. Quelle série légendaire nous allons vivre… ou pas. Trop bien gérés défensivement et remués par un collectif des Celtics juste impeccable, les Nets vont céder match après match, subissant finalement le coup de balai des troupes d’Ime Udoka. Leaders verrouillés, lieutenants pas à la hauteur – dans tous les sens du terme – et Ben Simmons en civil sur le banc : fin de saison au bout de quatre matchs et direction Cancun. La déception est immense, la frustration l’est tout autant quand on voit ce par quoi sont passés les Nets et où ils auraient pu aller sans pépins. L’an II est un échec, il faudra faire table rase de tout ça mais bien retenir ce qui n’a pas été : manque de rotation, de taille et surtout d’un coach donnant des solutions à son équipe. On ne va pas mettre une cartouche à Steve Nash mais son apport sur la série contre les C’s a été… léger.

# L’image de la saison 

Kevin Durant 26 janvier 2022

Le jour où tout à basculé, et on ne parle absolument pas de l’émission de grande antenne qui réunit les meilleurs acteurs de l’histoire du cinéma (non). À la suite de ce pépin au genou : les Nets perdent une quinzaine de matchs sur les vingt disputés, voient James Harden quitter le navire, récupèrent un joueur certes costaud mais blessé et hors de rythme… et finissent éliminés au premier tour sans remporter la moindre manche, payez votre cauchemar. On connait les aléas de la NBA mais, cette saison, on peut dire que Brooklyn a sacrément dégusté. C’est bien simple : hormis la blessure préjudiciable de Joe Harris, tout roulait relativement bien pour la bande de Steve Nash. Dommage, le sort s’abat une nouvelle fois après l’histoire de la pointure trop grande et il faudra retenter sa chance l’année prochaine.

 # Il a cartonné cette saison

Bah forcément, on va parler de Kevin Durant. Il a tout fait pour les Nets lorsqu’il était sur le terrain, mais genre TOUT fait hein. Sa blessure a fait très mal aux siens mais, quand il était opérationnel, bordel quel pied de le voir jouer à ce niveau-là ! Statistiquement, on parle bien de sa meilleure saison au scoring depuis… son titre de MVP, rien que ça : 29.9 points, 7.4 rebonds et 6.4 passes, wow le truc de malade. On regrette forcément qu’il n’ait pas eu l’impact qu’on lui prédisait en Playoffs mais, à sa décharge, rien n’a été proposé tactiquement pour le libérer. On s’est quand même bien régalé en régulière, et les deux, trois gros cartons dans la saison montrent qu’à 33 ans, Durantula est toujours un attaquant de grand génie.

# La déception de la saison 

Kyrie Irving, seulement 29 matchs joués. La situation a été plus qu’un calvaire pour tout le monde, du joueur à son équipe, en passant bien sûr par les fans de basket. Sa mise au placard n’est pas de son fait puisque ce sont ses dirigeants qui ont décidé qu’ils ne voulaient pas d’un joueur à mi-temps (au moins durant un temps visiblement) mais cette histoire de vaccin (son choix donc) aura quand même pollué une partie de la saison des Nets et ça va donner de sacrés regrets aux fans. Formidable joueur, mais ça on le savait, Uncle Drew n’a pas tardé à montrer tout ce qu’il pouvait apporter aux Nets lors de son retour à plein temps… mi mars, bien trop tard pour impacter quoi que ce soit à part nos cœurs pleins de frustration.

# La suite ? 

La suite, c’est d’abord prendre le temps pour soigner tous les pépins physiques de chacun et évacuer l’humiliation subie et l’énorme frustration générée par cette saison. Ensuite, il faudra recruter intelligemment, peut-être sortir deux, trois noms de la rotation et surtout mettre à bas tactiquement ce small ball qui s’est fait complètement défoncer par la rigueur de Boston. Trois stars c’est bien, ça fait du chantier mais on le voit avec les meilleures équipes de NBA actuellement : le modèle du Big Three semble dans le dur, la place est désormais aux effectifs complets de bout en bout du banc, remplis de profils prêts à contribuer pour aider le chantier global. Bien sûr, on ne crache pas ici sur le talent de Kevin, Kyrie et bientôt Ben, mais il faudra les entourer. À ce niveau-là, pas trop d’inquiétude car Sean Marks est un redoutable manager et saura compléter au mieux ce groupe.

Frustration, déception. Voilà ce que les Nets ont suscité, pas uniquement chez leurs fans mais chez tous les fans de basket. La saison est un loupé et il va falloir se remettre dans le sens de la marche. Les blessures, le COVID, les envies des uns et des autres, trop de choses ont pêché cette saison pour espérer un avenir chez le bijoutier. On attend une équipe de Brooklyn bien plus cohérente et stable à la rentrée. 

Source : ESPN


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