Blessure de LaMelo Ball : la course au Rookie de l’Année en sera peut-être chamboulée, mais… à quel point ?

Le 22 mars 2021 à 17:08 par Nicolas Meichel

LaMelo Ball 31 décembre 2020
Source image : NBA League Pass

Tout simplement étincelant au cours des dernières semaines, LaMelo Ball filait tout droit vers le titre de Rookie de l’Année malgré la campagne solide de Tyrese Haliburton et les explosions récentes d’Anthony Edwards. Malheureusement, la pépite des Hornets a été coupée dans son élan à cause d’un gros bobo au poignet, un triste épisode qui peut relancer le suspense dans la course au titre de meilleur débutant.

C’était la mauvaise nouvelle de la nuit dernière. Fracture du poignet pour LaMelo Ball, fin de saison probable, larmes infinies à Charlotte. Sans aucun doute, le frangin de Lonzo et son équipe de Charlotte faisaient partie des belles histoires de la saison jusqu’ici. Qui voyait les Hornets cinquièmes de l’Est avec un bilan positif après environ 40 matchs ? On n’en connaît pas beaucoup. Mais c’est sans doute aussi parce qu’ils sont peu nombreux à avoir imaginé un LaMelo à un tel niveau aussi tôt dans sa carrière NBA. Clairement, au moment de la Draft, le cadet des Ball avait ses fans et ses détracteurs. Certains croyaient beaucoup en lui, d’autres étaient sceptiques. Cependant, même parmi ses défenseurs, il fallait vraiment être de nature ambitieuse pour prévoir un tel développement. Et pourtant : 28,6 minutes de jeu, 15,9 points, 5,9 rebonds, 6,1 caviars pour 2,8 turnovers, 1,6 interception, tout ça avec des pourcentages au tir de 45,1%, 37,5% du parking et 78,9% depuis la ligne des lancers-francs. Une sacrée production, aussi complète que propre, et une production qui approche même les 20-6-6 en 46-42-81 en tant que titulaire chez les Frelons. Là on rentre doucement dans la catégorie des rookies capables de faire basculer le destin d’une franchise. Et c’est déjà ce qu’il a fait quelque part. Car outre les stats et autres records de précocité, LaMelo Ball a apporté du talent et de la folie à une franchise de Charlotte qui en avait cruellement besoin. Avec Ball, Terry Rozier, Gordon Hayward et les autres, les Hornets sont devenus une équipe fun, une équipe qui cartonne dans le clutch, et une équipe qui gagne un match sur deux. C’est rare pour un débutant de véritablement impacter le bilan de son équipe positivement dès son arrivée, mais LaMelo n’a pas perdu de temps pour poser son empreinte.

Pour toutes ces raisons, LaMelo Ball était indiscutablement en tête de la course au titre de Rookie de l’Année avant sa blessure. Et pour toutes ces raisons, il serait prématuré de le rayer de la liste des candidats à cause de cette grosse blessure. Bien évidemment, avec un Ball sur la touche, la porte n’est plus fermée à clé. Disons qu’elle est entrouverte, et qu’on connaît deux-trois gamins qui pourraient en profiter. D’abord, Tyrese Haliburton, le principal concurrent de LaMelo sur la première partie de saison et auteur d’une belle première campagne à Sacramento. Le 12e choix a déjà gagné le titre de steal de la Draft 2020, peut-il lâcher une deuxième partie de régulière suffisamment impressionnante pour prendre la première place ? Le produit d’Iowa State, qui brille notamment par sa propreté et qui donne parfois l’impression d’être tout sauf un rookie, est cependant dans le creux de la vague actuellement. Entre bobos et perfs bien en deçà de sa production de la première partie de saison, l’ami Tyrese reste sur un mois compliqué. Dans le sens inverse, on a un Anthony Edwards qui monte sérieusement en puissance. Dans l’équipe éclatée du Minnesota, Edwards… s’éclate pas mal en ce moment : sur les dix derniers matchs, c’est huit perfs à au moins 20 points et plusieurs explosions en prime. On pense à ses 34 unités contre Portland, et surtout son career high à 42 pions sur le parquet des Suns. Vous ajoutez à ça des highlights de folie grâce à ses qualités athlétiques venues de Pluton (coucou Yuta Watanabe), et vous obtenez un mec qui a une bonne tronche de Rookie de l’Année. S’il ne faut pas trop compter sur lui niveau efficacité et propreté (38,5% au tir, 31,9% de loin, pour 16,7 points de moyenne), Edwards a l’avantage d’avoir beaucoup d’opportunités aux Wolves et d’autres cartons sont probablement à venir pour l’arrière de 19 piges, même si ça sera sans doute dans des défaites.

@theantedwards_ ROY🥱

— D'Angelo Russell (@Dloading) March 22, 2021

Derrière ces deux-là, les autres rookies partent sans doute de trop loin pour espérer rattraper LaMelo. La vraie question qu’on se pose, c’est de savoir jusqu’où cette absence prolongée peut impacter le résultat final. Dans une course aussi prestigieuse que le MVP, on sait que les matchs ratés peuvent coûter cher. Pour le Rookie of the Year, cela a historiquement moins d’importance, surtout quand vous avez un mec comme Ball qui était clairement devant. Comme le souligne Sam Vecenie de The Athletic, des joueurs comme Brandon Roy et Patrick Ewing avaient remporté le ROY en jouant respectivement 69% et 61% des matchs, tandis que LaMelo en est à 57%. Il met notamment ces chiffres en perspective par rapport au cas Joel Embiid, intrinsèquement le meilleur rookie de la saison 2016-17 mais finalement troisième au classement derrière Malcolm Brogdon et Dario Saric à cause d’un nombre de matchs trop faible (il avait joué seulement 31 rencontres sur 82). Tout ça pour dire que la blessure de Ball n’est pas éliminatoire et qu’il peut très bien repartir avec le trophée si Haliburton et Edwards ne profitent pas de son absence pour véritablement marquer les esprits. Alors même si on ne verra plus LaMelo sur les terrains cette année, il reste le point de comparaison avec lequel on analysera les perfs de Tyrese et Anthony. Ces deux-là ne pourront pas simplement gagner juste parce qu’ils auront plus de matchs que Ball au compteur, le fils de LaVar a trop cartonné pour cela. Haliburton va vite devoir retrouver son niveau du mois de février (16,2 points, 3,8 rebonds, 5,3 passes décisives à 51,2% au tir, 45% derrière l’arc et 83,3% aux lancers-francs) avec si possible de meilleurs résultats pour Sacramento, tandis qu’Ant Man va devoir poursuivre sur sa belle dynamique actuelle lors des semaines à venir.

Pas loin d’être exceptionnel pour ses grands débuts, LaMelo Ball était destiné à remporter le titre de Rookie de l’Année. Sa blessure peut redistribuer les cartes, mais va quand même falloir se lever de bonne heure pour le dégager du top spot. Tyrese, Anthony, vous avez une opportunité, à vous de la saisir. 


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