Les Clippers prennent les commandes à l’Ouest : pouvoir compter sur Paul George et Kawhi Leonard tous les soirs, ça aide

Le 21 janv. 2021 à 16:37 par Arthur Verdelet

Paul George Kawhi Leonard 22 octobre 2020
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À la suite d’une saison NBA 2019-20 en demi-teinte, et bouclée plus tôt que prévu par une élimination gênante face aux Nuggets, les Clippers ne veulent plus reproduire les mêmes erreurs. Tyronn Lue et ses gars enchaînent désormais les matchs aboutis, ayant visiblement trouvé leur rythme de croisière. L’équipe prend du plaisir, et ça se voit dans les résultats aussi !

En dehors du Jazz, restant sur six victoires, aucune autre équipe n’a actuellement une meilleure dynamique que les Clippers dans la Ligue. Les Angelinos, tout comme les Grizzlies d’ailleurs, en sont eux à cinq succès consécutifs au terme de leur balade face aux Kings (115 à 96). Après quatre victoires lors des cinq premières rencontres de la saison, fin décembre, l’équipe a connu un petit coup de moins bien après le réveillon de la nouvelle année, concédant trois défaites en cinq matchs. Cependant, depuis le coup de chaud de Stephen Curry le 8 janvier (défaite 105 à 115 face aux Warriors), l’équipe ne perd plus et a vraiment passé un cap dans l’intensité. Les Bulls, les Pelicans, les Kings par deux fois (dont un carton 138 à 100) et les Pacers sont passés sous le rouleau-compresseur des Clippers ces derniers jours et en sont ressortis lessivés. Ces matchs étaient à prendre à tout prix pour une équipe voulant figurer le plus haut possible au sein de la Conférence Ouest et livrant une bataille sans fin avec le voisin honni. Justement, les Clipps viennent de rejoindre les Lakers en tête de leur Conférence et de la NBA, à la suite de leur succès de la nuit dernière, portant leur bilan à onze victoires et quatre défaites. La page de la saison dernière est désormais tournée, cette période où l’équipe n’hésitait pas à quasiment faire l’impasse sur certains matchs pour reposer ses cadres est révolue. Non, maintenant les Clippers veulent rouler sur tout le monde et ce chaque soir, et pourraient d’ailleurs avoir l’occasion de poursuivre leur série s’ils réussissent à dompter un calendrier piégeur, mais à leur portée. En effet, L.A. va recevoir le Thunder à deux reprises au Staples Center, avant que ça se corse un peu avec un road-trip à l’Est et notamment en Floride à la fin du mois. Les Clipps iront à Atlanta, avant de défier le Heat puis le Magic et enfin les Knicks. Ce trio de rencontres disputées en quatre soirs va être un sacré test pour le groupe, qui, s’il le maîtrise, paraîtra carrément imbattable.

Bien placés que ce soit sur le plan offensif avec 114,9 points marqués par match en moyenne, soit le septième meilleur total de la NBA, mais aussi au niveau défensif avec 107,8 points encaissés en moyenne (8ème défense), les Clippers ne veulent pas être catégorisés et nous le prouvent bien. Solides des deux côtés du parquet avec des stars très performantes prêtes à mettre les mains dans le cambouis, L.A. fait quand même bien flipper quand le mode 100% est activé comme en ce moment. Sans le traître Montrezl Harrell, parti chez les Lakers, et avec un Lou Williams au rôle bien diminué par rapport à la saison passée (9,1 points et 2,5 passes en 19 minutes de jeu contre 18,2 points et 5,6 passes en 28 minutes), l’équipe possède une pace bien plus lente, la 27ème de la NBA (97,4 contre 101,5 la saison passée, 8ème de la Ligue), un choix fort de Tyronn Lue. Il faut dire qu’avoir deux cracks offensifs tels que Paul George et Kawhi Leonard sous la main, capables de s’adapter aussi bien à du jeu demi-terrain qu’à un tempo rapide et basé sur la contre-attaque, offre de très belles possibilités. D’autant plus s’ils sont accompagnés de joueurs intelligents du type Nicolas Batum et Serge Ibaka. Premiers à l’efficacité offensive (117,9 points marqués pour 100 possessions), les Clippers jouissent d’une insolente réussite du parking depuis l’entame de l’exercice 2020-21. Pas besoin d’être mathématicien pour se dire qu’être à 44,1% à 3-points offre une arme ultra-létale à une équipe. Logiquement, la troupe de Lue possède très largement le meilleur pourcentage de la Ligue dans ce domaine devant les Bucks (40,3%) le Jazz (40,1%) ou encore les Nets (40% tout pile). On peut notamment lier à cette surprenante statistique les pourcentages stratosphériques de George (50,5%), Luke Kennard (51%), Leonard (44,8%), Marcus Morris (48,6%) ou encore Batum (43,9%) derrière l’arc. Le constat de cette réussite collective (15,5 tirs marqués pour 35,1 tentatives par match en moyenne) est la preuve que l’équipe possède de très bons shooteurs, bien sûr, mais elle met surtout en valeur que la gonfle tourne bien, fait des allers retours entre la raquette et les corners et trouve l’homme démarqué. Autre petit fun fact révélé hier au moment de la publication par Kirk Goldsberry de son habituel baromètre des meilleurs scoreurs de la NBA par zone, on retrouve l’ami Batum en tant que boss du corner gauche. Tiens, tiens, pas mal pour un mec cramé quand même !

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— Kirk Goldsberry (@kirkgoldsberry) January 20, 2021

Alors qu’on a pu énormément parler des absences répétées de PG et Kawhi la saison passée, Doc Rivers ne s’inquiétant pas spécialement de ne pas pouvoir profiter de la phase de saison régulière pour construire un collectif autour de ses deux meilleurs joueurs en vue des Playoffs, le changement est énorme cette saison. Plus de load management et un duo Leonard – George qui joue enfin au basket en continu. Quel plaisir ! Commençons d’ailleurs par le cas de l’ancien des Spurs et des Raptors. Le double champion NBA s’est dit prêt à disputer les back-to-backs et n’a manqué que deux rencontres jusque-là, un réel exploit lorsqu’on sait qu’il en a manqué près d’une quarantaine depuis deux ans. Très propre en attaque, Leonard prend du plaisir tout en traumatisant pas mal de monde se présentant sur son chemin. Encore auteur de 32 points la nuit dernière contre les Kings, l’ailier tourne à 24,9 points à 50% au tir dont 44,8% à 3-points, 4,9 rebonds, 5,8 passes et 2,1 interceptions en 34 minutes de jeu en moyenne. La routine pour lui quoi ! Pas mal non plus dans son genre, PG13 est lui en mission pour prouver quel joueur incroyable il peut être et faire taire les critiques. Le résultat ? Un George à 24,4 points à 51,4% au tir dont 50,5% du parking, 6,2 rebonds, 5,6 passes et 1,2 interception en 34 minutes de moyenne. Le carton lors d’un court succès (112 à 107) face aux Suns (39 points à 15/24 au tir dont 7/10 de loin) en tout début d’année 2021 reste également dans les mémoires comme l’un de ses nombreux faits d’armes depuis la reprise. Pouvoir enfin profiter pleinement du talent et de la complémentarité de ce duo si attendu dès son arrivée dans la Cité des Anges durant l’été 2019 est la principale satisfaction de ce début de saison. D’autres soldats tels que le glue guy Batum (9,9 points à 49% au tir, 5,2 rebonds, 2,5 passes et 1,3 interception en 28 minutes, le troisième temps de jeu de l’équipe !), Patrick Beverley ou encore Serge Ibaka, les autres membres du cinq de départ, possèdent également une importance majeure. N’oublions pas les éléments sortis du banc dont le pivot Ivica Zubac, toujours prêt à tout donner lors de sa vingtaine de minutes passées sur le parquet (7,5 points et 5,1 rebonds) en relais ou en compagnie d’Ibaka. Si Lou Will n’est plus aussi impactant qu’auparavant, les options sont multiples, avec Kennard, Marcus Morris ou encore Reggie Jackson. Les solutions ne manquent donc pas à Ty Lue, les utilisant différemment selon l’opposition du soir. L’équipe possède tout de même une force collective moins visible la saison dernière et qui se traduit dans les statistiques (huit joueurs à plus de 8 points de moyenne) mais aussi dans les attitudes, l’entraide et d’autres petits éléments mis bout à bout.

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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 21, 2021

Le bilan de la saison 2019-20 a dû être salé. Malgré une phase de saison régulière tout sauf mauvaise, bouclée en deuxième position de la Conférence Ouest avec un bilan très propre (49 victoires et 23 défaites), la première saison du gros projet monté par Steve Ballmer se terminera en eau de boudin. Après l’élimination des Mavericks au premier tour (4-2) des Playoffs disputés dans la bulle d’Orlando, le choke face aux Nuggets après avoir mené 3-1 dans la série ne peut être oublié. Rivers a donc été remplacé par son adjoint, un certain Ty Lue et quelques ajustements ont également été réalisés. S’il est encore bien trop tôt pour dire si les bonnes résolutions prises un petit peu en avance du côté des Clippers payent, et qu’il faudra attendre les Playoffs 2021 pour le savoir, on peut déjà pointer de réelles satisfactions. Comme dit auparavant, le fait que l’équipe évolue au complet dès que possible et ait mis au placard le load management abusif de ses joueurs majeurs pratiqué la saison passée est déjà une excellente chose. De plus, le groupe semble plus libre, le ballon circule plus et les responsabilités offensives sont partagées, rendant l’équipe beaucoup plus prévisible. George et Leonard remplissent leurs rôles de patrons à merveille et enchaînent désormais les rencontres avec des coéquipiers qu’ils connaissent de mieux en mieux. Pour résumer le tout, on peut se référer à la réaction de Zubac la nuit dernière. Le pivot n’a pas hésité une seconde au moment de décrire ce qui composait la réussite de son équipe cette saison :

“Un peu tout en fait ! Chacun passe la balle, fait l’extra pass. Personne ne joue de façon égoïste. On partage juste la balle, on joue dur en défense, on met nos tirs et on prend du plaisir. C’est fun ! On doit poursuivre cette série de victoires.”

"We're just sharing the ball, playing hard defense, making shots, and it's fun."@ivicazubac talks about what's clicking for the team with @Kristina_Pink. pic.twitter.com/767ddPvtf6

— LA Clippers (@LAClippers) January 21, 2021

Les Clippers ont passé un cap ces dernières semaines et ne cachent plus leur envie de performer au maximum dès maintenant pour se placer au mieux et aussi construire un collectif. La saison dernière, moins aboutie qu’attendu, a permis à Lue, présent sur le banc en tant qu’adjoint à ce moment-là, mais aussi à Leonard, George et au reste du groupe de comprendre que les principaux changements nécessaires concernaient l’attitude et l’installation d’une continuité. Pour l’instant, ça paye !


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